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13. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Chapitre XIV : De la méthode (Suite) M.  […] Il veut démontrer, et il démontre avec une suite, une énergie, une vigueur d’expression que l’on ne rencontre guère ailleurs. […] Mais elles ne sont que des commencements nécessaires ; elles ont une suite, et leur plus grand mérite est de la préparer. […] En l’appelant cause, nous n’avons rien voulu dire, sinon que de sa formule on peut déduire toutes les autres et toutes les suites des autres. […] Une civilisation, un peuple, un siècle, ont une définition et tous leurs caractères ou leurs détails n’en sont que la suite et les développements.

14. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Chapitre XX Année 1665 (suite de la septième période). — Mort de la marquise de Rambouillet. — La duchesse de Montausier nommée dame d’honneur de la reine. — Injuste accusation du duc de Saint-Simon à ce sujet. […] L’imputation fut reconnue fausse par la suite ; mais personne à la cour n’était juge des preuves sur lesquelles le roi se décida au renvoi de madame de Navailles ; bien d’autres y auraient été trompés, et, certes, le fait était grave. […] Cela était vrai ; aussi le roi fut-il détrompé à la suite, et ne laissa-t-il pas sans réparation son injustice involontaire.

15. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Du Misanthrope, elle a passé, sans trop d’efforts, à la comédie de madame de Bawr, La Suite d’un bal, aimable petit acte qui eût pu être signé Marivaux, et que mademoiselle Mars emportait avec elle, comme un tout petit diamant de son écrin ; là encore elle a été charmante. […] » Au Misanthrope, un bonheur assez rare est arrivé ; Le Misanthrope devait avoir une suite (ici n’est pas le miracle ; on a la suite de Don Quichotte, on a la suite de Manon Lescaut). Le miracle c’est que la suite du Misanthrope est une œuvre illustre et grande, et c’est pourquoi nous demandons la permission d’en parler à cette place même ; il sera plus facile au lecteur de comparer entre elles ces deux grandes œuvres : Le Misanthrope de Molière et Le Philinte de Fabre d’Églantine.

16. (1760) Réflexions sur la poésie

Ceci ne regarde pas nos grands poètes vivants ; leur génie, leur succès, la voix publique les exceptent et les distinguent : mais pour la foule qui se traîne à leur suite, la carrière est devenue d’autant plus dangereuse, que la plupart des genres de poésie semblent successivement passer de mode. […] Cette manière de penser, si j’ose rendre compte ici de la disposition unanime de mes confrères, dirigera dans la suite plus que jamais le jugement de l’Académie Française sur les pièces de poésie qu’on lui adresse pour le concours. […] Celui-ci, sans dessein et sans objet, se perd en écarts continuels, et étouffe quelques pensées heureuses sous un monceau de décombres ; celui-là a plus de suite et de plan, mais n’a presque point d’autre mérite, et délaie des idées communes dans des vers froids ou boursouflés. […] On peut expliquer, si je ne me trompe, par ce même principe, l’impossibilité presque générale de lire de suite et sans ennui un long ouvrage en vers. […] Peut-être y a-t-il un autre poème épique qui peut jouir du rare avantage d’être lu de suite, sans ennui et sans fatigue ; mais l’auteur a encore un plus grand défaut que le Tasse ; il est français et vivant.

17. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Ainsi de suite ; car lire, c’est penser avec un autre, penser la pensée d’un autre, et penser la pensée, conforme ou contraire à la sienne, qu’il nous suggère. […] Il avait commencé par lire les auteurs d’aujourd’hui, ceux qui écrivent la langue contemporaine, puis, remontant peu à peu, il avait passé aux auteurs du XIXe siècle, puis à ceux du XVIIIe siècle et ainsi de suite, s’habituant à la langue archaïque par transitions lentes et se faisant, du reste, quoique marchant à reculons, une idée fort nette de la suite de notre civilisation.

18. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Pour bien analyser le plaisir qui résulte d’une suite de sons, il faut décomposer cette suite de sons dans ses parties et ses éléments. […] De plus, comme il y a des syllabes qu’on prononce plus ou moins aisément, il y a aussi des suites de syllabes qu’on prononce plus ou moins aisément que d’autres. Une syllabe se prononce d’autant plus aisément ou plus difficilement à la suite d’une autre, que l’organe doit conserver plus ou moins la disposition qu’il a dû prendre pour prononcer la première : sur quoi il faut remarquer, que deux consonnes de suite forment chacune une syllabe, parce qu’il y a toujours nécessairement un e muet entre deux ; et comme cet e muet passe fort vite et ne se prononce presque pas, l’organe est obligé de faire d’autant plus d’effort pour marquer la double consonne. Voilà pourquoi les langues, comme l’allemand, qui abondent en consonnes multipliées à la suite les unes des autres, sont plus rudes que d’autres langues, ou cette multiplication de consonnes est plus rare. […] Nous avons seulement lieu de croire, que l’inversion leur donnait plus de facilité qu’à nous pour être harmonieux dans leurs phrases ; mais l’espèce d’harmonie qui résulte des mots pris en eux-mêmes et de la suite des mots, il faut convenir de bonne foi que nous ne la sentons guère.

19. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

C’est dans le premier âge que l’homme acquiert tous les matériaux qu’il doit mettre en œuvre par la suite ; il est incontestable que, dans ce premier âge, ses progrès sont incomparablement plus rapides que dans les âges suivants : il en est de même aussi des premiers âges de l’esprit humain. […] Ne sortons point de ce qui fait la matière de ce chapitre ; et, après les considérations générales auxquelles nous venons de nous livrer, entrons dans quelques développements et quelques remarques de détail : ne mettons pas trop de soin à faire des applications particulières ; elles se montreront d’elles-mêmes par la suite. […] Je n’aurais pas osé le présenter de suite, si je n’avais eu auparavant un exemple analogue dans l’histoire d’un peuple profane. […] Dans la suite de cet écrit les voies de la Providence nous seront souvent montrées ; souvent aussi nous rencontrerons les limites de la liberté de l’homme. […] Celle qu’il n’a point aperçue, ou qu’il a négligée, donnerait ici lieu à d’importantes observations : je m’en abstiendrai aussi, parce que je ne veux point être accusé d’être guidé par un esprit de système ; mais qu’il me soit permis de puiser, dans le peu que nous connaissons de ce génie allégorique, une hypothèse qui pourra servir à faire mieux sentir, par la suite, plusieurs choses qu’il me serait assez difficile d’expliquer.

20. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Il commence à se signaler et à être nommé dans les faits de la première campagne de quinze jours, un chef-d’œuvre de l’art, où le général en chef sépare les Autrichiens des Sardes, les coupe violemment dans une suite de combats acharnés, écarte et refoule les uns, et finalement a raison des autres. […] Cependant sa moralité militaire avait à souffrir à la vue des désordres, suite de la victoire ; il y eut en effet de grands excès commis après tant de privations, à l’arrivée dans ces riches plaines, à l’entrée dans la terre promise : La richesse du pays rend à notre armée son amour du pillage, et je fais peste et rage auprès du général en chef pour faire fusiller quelques coupables ; car je prévois de grands malheurs si elle continue. […] Mais, cette part faite (et elle est assez belle), qu’on n’essaye pas un seul instant de séparer Joubert de Napoléon dans toute la conduite de cette affaire ni dans ses suites. […] On aura peut-être fait courir le bruit que j’y ai succombé avec toutes mes troupes, parce que j’ai interrompu de suite toutes mes communications avec Trente, et que laissant un corps ennemi derrière moi, je me suis jeté au milieu des gorges, à travers une multitude de paysans armés, pour forcer les passages et faire ma jonction avec le général Bonaparte qui est aux portes de Vienne. […] [NdA] Napoléon a fait non seulement unr écit, mais de plus un examen critique de la bataille de Rivoli, une suite d’observalions sur les principaux mouvements qui s’y rapportent (Mémoires, tome ii, pages 69-80 ; et tome iv, pages 27-34 et 52-70).

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