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766. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

La femme de Mantinée, Diotime, qui est invoquée dans le Banquet de Platon et qui dit de si belles choses par la bouche de Socrate, est une initiée, une sorte de prêtresse ou de femme docteur ès sciences amoureuses et sacrées, et elle sort des conditions ordinaires. […] Quiret de Margency, ainsi appelé parce qu’il possédait le château de ce nom, ayant titre et qualité gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, était un ami de Rousseau ; il avait été du monde de d’Holbach et des philosophes, et en était sorti ; on voit que, vers la fin, il avait même passé à une dévotion extrême. […] Ils feront sortir des épines de dessous vos pieds. […] Mais, revenant à l’idée première de cette Étude, à ces sortes d’amitiés d’esprit à esprit, à ces intimités d’intelligence et de sentiment, où il y a le plus souvent un sous-entendu d’amour qui ne sort jamais ; où il se mêle du moins, de femme à auteur, une affection plus tendre que d’homme à homme, n’ai-je pas raison de conclure en disant : Évidemment, la morale sociale a fait un pas ; un nouveau chapitre inconnu aux anciens, trop oublié même des modernes, est à ajouter désormais dans tous les traités de l’Amitié ? […] Comptez là-dessus, madame, quel que soit mon sort et quelque lieu que j’habite.

767. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

En voyant naître une religion on peut dire : Une nouvelle architecture va sortir des carrières du globe. […] XII Après qu’on est sorti d’une gorge profonde qui mène de la ville au Jura, et à mesure qu’on s’élève sur les pentes de cette chaîne, le lac de Neuchâtel, dont on s’éloigne, paraît se rapprocher quand on se retourne. […] (On reconnaît également ici l’horizon des lagunes de Venise dans le tableau des Pêcheurs de Léopold Robert ; on voit que cette image d’enfance, restée dans ses yeux, avait besoin d’en sortir et de se reproduire sur la toile. […] J’ai toujours aimé à me figurer que Léopold et Aurèle Robert étaient sortis de ce nid dans les herbes dont le hasard m’avait fait partager quelques jours la paix. […] On sortait de ces ateliers, ouverts dès le matin aux visiteurs comme nous, pour aller, avec M. de Humbolt ou avec M. 

768. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Elle se composait enfin de l’abbé de Maistre, autre frère qui devait bientôt devenir évêque d’Aoste ; et enfin de Xavier de Maistre, dont on regrettait l’absence, et qu’on attendait aussi de Pétersbourg, où un heureux et riche mariage avait fixé son sort errant. […] La tête, quoique naturellement forte, paraissait ainsi plus grosse encore que nature ; son front large et haut sortait plus ample de ce nuage de frisure et de poudre. […] je n’avais qu’à sortir de ma chambre pour vous trouver, mes bons amis. […] Vous êtes tous dans mon cœur ; vous ne pouvez en sortir que lorsqu’il cessera de battre. […] Je comprends que la sagesse pourrait éviter ce filet, mais je ne comprends guère comment elle pourrait en sortir.

769. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

J’ai parcouru seul et à pied cette grande ville délabrée, n’aspirant qu’à en sortir, ne pensant qu’à me retrouver à l’Abbaye et dans la rue d’Enfer. » Le lendemain il écrit encore ; il raconte son dépaysement dans un vaste palais démeublé de Rome, sans y trouver même un de ces chats qu’il aimait comme symbole de l’égoïsme qui rêve ; puis il lui dit : « Vous êtes bien vengée : mes tristesses en Italie expient celles que je vous ai causées. […] Nous sortions rêveurs de la soirée, promenant aux clartés de la lune, dans la rue de la Paix, l’image encore dansante, aux sons prolongés de l’orchestre, de cette figure de jeune Romaine sur un camée de Pompéia. […] XIII « Laissez dire ceux qui s’opposent (par sentiment de dignité pour moi) à la représentation de Moïse ; laissons faire le temps ; il faut accomplir son sort ; il faut que Moïse soit joué. […] Pasquier au ministère des affaires étrangères, parce qu’elle m’ouvrirait une porte pour sortir d’ici. […] Le prince Louis-Napoléon, rapporté par le reflux d’une orageuse liberté qui a eu lâchement peur d’elle-même, règne sur le pays qui s’était confié à son nom, nom qui est devenu, depuis Marengo jusqu’à Waterloo, le dé de la fortune avec lequel les soldats des Gaules jouent sur leur tambour le sort du monde la veille des batailles !

770. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

On n’en sortira qu’en reconnaissant le droit contraire. […] Ces magistrats, chargés de l’opposition et du contrôle populaires, contrebalançaient et surveillaient le doge ; les élections d’où sortaient le doge et les autres magistrats ou conseillers étaient très compliquées ; plusieurs degrés et des éliminations nombreuses rappelaient le mécanisme électoral d’où le métaphysicien français Sieyès avait voulu faire sortir l’aristocratie et la démocratie combinées. […] XXIII André Doria vieillissait dans sa gloire, et ne sortait plus de son palais, où il était retenu par ses infirmités ; il avait remis le commandement actif de ses galères à son neveu Gianettino Doria. […] Il sort de son palais au milieu de la nuit avec les conjurés, pour attaquer à la fois le palais des Doria hors la ville, et pour s’emparer des galères dans le port : Gianettino Doria, accourant au port pour défendre les galères, est tué à la porte de la ville. […] Une armée dite constitutionnelle sortit de Turin pour aller combattre ou rallier à la révolution l’armée du roi à Novare.

771. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Le sort, qui distribuait les provinces entre les questeurs, donna la Sicile à Cicéron. […] » À ces mots, Catilina sort, et le sénat, épouvanté de tant d’audace, donne la dictature temporaire à Cicéron pour sauver Rome. […] Qui donc tomba de plus haut, d’un sort plus assuré en apparence, doué de telles puissances de génie, de sagesse, de faveur publique, d’estime et d’appui d’une telle masse de grands et de bons citoyens ? […] Pompée lui-même sortit de son apathie, et rentra à Rome pour y rétablir les lois et pour y appuyer de l’autorité des armes le rappel de Cicéron. […] César avait passé le Rubicon, en jetant au hasard le sort de la république.

772. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Elle les trouve chez eux : l’une est assise auprès du foyer avec les femmes qui la servent, filant sur sa quenouille une laine teinte de la pourpre des mers ; elle rencontre l’autre comme il sortait pour se rendre avec ses chefs illustres au conseil où les nobles Phéaciens l’appelaient ; elle s’arrête tout près de son père bien-aimé, et lui dit : « “Père chéri, n’allez-vous pas me préparer un char élevé, aux fortes roues, afin que je porte vers le fleuve, pour les laver, les précieux vêtements que j’ai là tout malpropres ? […] De distance en distance des portes d’allées, souvent solitaires et silencieuses, sur des cours tortueuses au fond desquelles on entrevoit de vieilles portes grillées comme des restes d’anciens couvents, de longues files d’enfants et d’habitants y entrent et en sortent muets, sous la garde sévère d’un homme en robe noire, pauvre troupeau qui se disperse de seuil en seuil, à mesure qu’il s’éloigne de l’école. […] Ma visite ne finissait pas ; je n’ai guère le temps d’en faire d’inutiles, mais cela paraissait donner tant de plaisir à trois personnes, que j’attendis pour sortir qu’il fit presque nuit dans la cour. […] Il avait une grosse larme dans les yeux, et me serra la main à me la briser, et je sortis pour regagner, le cœur resserré, mon ermitage. […] Et notre Ève est partout, partout le mauvais ange, Un bel oiseau qui chante, un chien fou qui le mange,         Voilà le sort de la vertu.

773. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

« Selon les heures où il sortait, sa mise était fort négligée ou fort soignée. […] « Ces yeux interrogeaient et répondaient sans le secours de la parole, voyaient les idées, les sentiments, et lançaient des jets qui semblaient sortir d’un foyer intérieur et renvoyer au jour la lumière au lieu de la recevoir. […] Il sort du salon et rentre traînant le bon chien, à qui il dit : “Assieds-toi là, Mouche, et regarde ; ça ne te coûtera rien, c’est bon papa qui paye ! […] « Un port de lettre, un omnibus, sont des dépenses que je ne puis me permettre, et je ne sors pas pour ne pas user d’habits ! […] — Voyez la Belgique, où ni majorité ni minorité ne peuvent en sortir.

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