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395. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Vainement les plus grandes beautés se multiplient sous leurs yeux ; vainement le soleil les éblouit de ses rayons ; ils ne veulent voir, ils ne voient que les taches ! […] Laissons donc l’aigle monter vers le soleil, laissons l’oiseau voltiger dans la plaine, laissons l’insecte ramper sous l’herbe ; ne demandons point à l’abeille qui va de fleur en fleur composer son miel, de fendre l’air comme l’hirondelle qui saisit au vol son invisible proie. […] Comme le soleil, elles éclairent le monde. […] Laissons déclamer sur les caprices et l’incertitude du goût, et reconnaissons que le cœur de l’homme a des cordes que l’on ne touche jamais en vain, et qu’il est des beautés éternelles qui brillent à toutes les intelligences, comme le soleil à tous les yeux.

396. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Ses chroniques du Soleil viennent d’être recueillies en volume 1 , et voici le Culte des Idoles, quatre portraits-charges qu’il se proposait de publier en 1902, qui ne parurent jamais ailleurs qu’à la Plume. […] Aristocrate de nature et d’éducation, il devenait anarchiste au milieu de la démocratie égalitaire et voulait détruire l’édifice social pour le reconstruire selon ses plans ; adversaire des utopies, il en avait une à proposer, l’union des trois aristocraties qu’eut réalisée le Tyran beau et fort qu’il appelait dans ses Chants de la Pluie et du Soleil. […] Dans un paysage, même par le plus lumineux soleil, il y a des fonds vaporeux, il y a de l’ombre, si légère fût-elle, ombre d’arbre, ombre de nuage. […] Chroniques du « Soleil » ; Cahiers d’Occident, Nº 7, Paris, F.

397. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 6-7

Que sert à ces Héros ce pompeux appareil Dont ils vont dans la lice éblouir le Soleil Des trésors du Pactole ?

398. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 78-80

Depuis la derniere édition de cet Ouvrage, l'Abbé de Reyrac semble s'être fait justice sur son peu de talent pour la versification : il a publié une Hymne au Soleil ; mais il l'a écrite en prose ; & si cette prose sur la source de la lumiere & du feu est dépourvue de verve & de chaleur, elle ne l'est point de clarté, de correction, ni d'images grandes & noblement exprimées.

399. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VIII. Les calaos et les crapauds »

Le chat joue ici le rôle de conseiller comme dans le conte : « D’où vient le soleil. » 152.

400. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Dès que le temps était triste, ils se taisaient ; ils reprenaient avec le soleil, avec les vents plus doux, avec l’espoir de l’été prochain. […] Dominique, à la veille de quitter les Trembles et se sentant arraché lui-même du lieu où il a pris racine et où il a mis tout son cœur, avait mêlé de ses sentiments à ceux du héros carthaginois, et il avait écrit cette composition scolaire les yeux tout baignés de larmes ; la nature lui parlait plus haut qu’Annibal en ce moment et par cette belle après-midi d’automne, où il essayait de le mettre en scène et de le traduire : « La pierre qui me servait de pupitre était tiède ; des lézards s’y promenaient à côté de ma main sous un soleil doux. […] Je sentis, à la vive et fraternelle étreinte de ses deux petites mains cordialement posées dans les miennes, que la réalité de mon rêve était revenue ; puis, s’emparant avec une familiarité de sœur aînée du bras d’Olivier et du mien, s’appuyant également sur l’un et sur l’autre, et versant sur tous les deux, comme, un rayon de vrai soleil, la limpide lumière de son regard direct et franc, comme une personne un peu lasse, elle monta les escaliers du salon. » Est-il besoin de remarquer que Dominique, le narrateur qui est ici le peintre, n’a fait entrer dans son tableau que ce qu’il a eu réellement motif de voir, d’entendre, de retenir, ce qui est en rapport avec son sentiment, — le son des grelots qui lui annonçait l’approche désirée, — le voile bleu qui tout d’abord a frappé son regard ?

401. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Lié d’abord avec les poëtes de la seconde période, avec ce groupe qu’on a désigné un peu mystiquement sous le nom de Cénacle, il lançait au sein de ce cercle favorable ses premières études de poésie, quelques pastiches d’André Chénier, des chansons espagnoles d’une heureuse turbulence de page, mais visiblement chauffées au large soleil couchant des Orientales. […] J’en veux indiquer deux ou trois exemples frappants pour ceux qui savent comprendre : Ulric, nul œil des mers n’a mesure l’abîme, Ni les hérons plongeurs ni les vieux matelots ; Le soleil vient briser ses rayons sur leur cime, Comme un guerrier vaincu brise ses javelots ! […] S’il s’attaquait au vrai moyen âge, aux siècles de Hildebrand et de Bernard, il n’accorderait pas assez à l’influence universelle, à la splendeur du soleil catholique ; les exceptions et les points obscurs le distrairaient de la vérité d’ensemble.

402. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

elles ne sont pas dignes d’être vos écolières, lui disait-il sans cesse ; votre âme a été chauffée par le soleil de Lima, et mes compatriotes semblent être nées sous les glaces de la Laponie. » Et c’était de Madrid qu’il écrivait cela. Il ne la trouvait comparable qu’à une Péruvienne, à une fille du Soleil. […] Pourtant, si l’on est sage, on ne les envie pas ; on préférera un intérêt calme, doucement animé ; on traversera, comme elle le fit un jour, les Tuileries par une belle matinée de soleil, et avec elle on dira : Oh !

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