Cette image du soleil à son midi est pittoresque : Cependant le soleil, couronné de splendeur, Amoindrissant sa forme, augmentoit son ardeur.
Mais une fois dérouillé, une fois décrassé, tout cela n’empêchera pas de chanter au soleil de midi. […] Qui à ce seul mot coucher de soleil, ou plus pleinement au spectacle d’un coucher de soleil vous rendra la grande, la haute brutalité de ce vers : Ce soleil qu’on espère est un soleil couché ! […] Peut-être ce soleil vers qui l’homme est penché, Ce soleil qu’on appelle à l’horizon qu’il dore, Ce soleil qu’on espère est un soleil couché ! […] Il ne se refroidissait heureusement que graduellement sous ce soleil joyeux. […] Peut-être ce soleil vers qui l’homme est penché, Ce soleil qu’on appelle à l’horizon qu’il dore, Ce soleil qu’on espère est un soleil couché !
Elles fuient et reculent quand on les cherche ; lors même qu’elles se bornent à des beautés naturelles dans des lieux trop célébrés, il n’est pas bon d’en vouloir de trop près vérifier l’image : cette Arcadie alors se hérisse de broussailles. « Quand j’ai visité les rives du Lignon sur la foi de D’Urfé, disait Jean-Jacques à Bernardin dans une de leurs promenades hors Paris, je n’ai trouvé que des forges et un pays enfumé. » Vaucluse, dit-on, est un pays brûlé du soleil et où il faut gravir longtemps avant de reconnaître quelques-uns des traits immortels. […] Dans la description du coucher de soleil citée, plus haut, il est question des vents alizés qui le soir calmissent un peu, et des vapeurs légères propres à réfranger les rayons ; deux mots que le Dictionnaire de l’Académie n’a pas adoptés encore. […] Il nous a confessé ce misérable état dans le préambule de l’Arcadie ; c’est la crise de quarante ans, que bien des organisations sensibles subissent : « … Je fus frappé d’un mal étrange ; des feux semblables à ceux des éclairs sillonnaient ma vue ; tous les objets se présentaient à moi doubles et mouvants : comme Oedipe, je voyais deux soleils… Dans le plus beau jour d’été, je ne pouvais traverser la Seine en bateau sans éprouver des anxiétés intolérables… Si je passais seulement dans un jardin public, près d’un bassin plein d’eau, j’éprouvais des mouvements de spasme et d’horreur… Je ne pouvais traverser une allée de jardin public où se trouvaient plusieurs personnes rassemblées. […] Son livre, et en général tous ses ouvrages depuis les Études jusqu’aux Harmonies, sont en ce sens une espèce de compromis entre l’ancien spiritualisme chrétien et l’observation irrécusable, je dirai aussi, le culte croissant de la nature : dans ses croyances à l’immortalité, il essaye, par exemple, de donner au ciel chrétien une réalité naturelle en faisant aller les âmes dans les planètes ou dans le soleil. […] Cette nature de bananiers, d’orangers et de jam-roses, est décrite dans son détail et sa splendeur, mais avec sobriété encore, avec nuances distinctes, avec composition toujours : qu’on se rappelle ce soleil couchant qui, en pénétrant sous le percé de la forêt, va éveiller les oiseaux déjà silencieux et leur fait croire à une nouvelle aurore.
Elle fouille dans les coffres de ses mansardes pour y trouver la veste noire, le chapeau de feutre, le morceau de crêpe qu’elle réserve aux tristes solennités de ses propres convois ; elle les étale sur le lit ; elle se promet de les revêtir en masse au lever du soleil, pour que la ville ait changé de couleur pendant cette triste nuit. […] L’herbe y croît dans les cours ; des jardins, épargnés par le constructeur de l’édifice à cause de l’éloignement du centre, conservent encore, dans leurs allées tirées au cordeau, quelques arpents de silence et quelques éclaboussures du soleil sur le sable, sous les fenêtres des appartements. […] Un second corridor noir s’offrait à vous ; vous le suiviez ; un jour de reflet vous indiquait au fond du corridor la lumière répercutée d’une pièce éclairée par le soleil. […] La gloire mensuelle de ces publications faisait éclore un nom sur une page de ces recueils, comme un rayon de soleil fait éclore le ver à soie sur une feuille de mûrier. […] Le soleil voit, du haut des voûtes éternelles, Passer par des palais des familles nouvelles.
Il semble que la statue de Memnon, rendue musicale par un rayon de soleil, est la parfaite image du cœur humain, que la présence divine rend plus mélodieuse que le marbre. […] Leur duvet, plus coloré de teintes cuivrées à leur extrémité que sur les tempes, les faisait reluire comme des rayons de soleil du matin jouant au bord de sa peau. […] Tantôt il regardait le soleil, trop lent à baisser pour lui ce jour-là, tantôt la maison de pierres grises qui renfermait sa destinée. […] au lever du soleil, et les alouettes partiront joyeuses sous vos pieds ! […] Fanatisés par le soleil et par l’éloquence des clubs provençaux, ils s’avançaient aux applaudissements des populations du centre de la France, reçus, fêtés, enivrés d’enthousiasme et de vin dans des banquets patriotiques qui se succédaient sur leur passage.
Tout était vert, frais, doré de soleil, admirable à voir. […] Quatre pas dehors, une course au soleil à travers champs ou dans les bois, me laissaient beaucoup à dire. […] « Belle journée radieuse, chaleureuse, un plein air de soleil. […] Aurore d’un beau jour, tant en moi qu’au dehors ; soleil au ciel et dans mon âme : Dieu soit béni de ces douces lueurs qui ravivent parmi les angoisses ! […] Mes charmants calendriers ne s’y trompent pas, ils annoncent au juste les beaux jours, le soleil, la verdure.
Aux Morts, le Dernier souvenir, les Damnés, Fiat nox, In Excelsis, la Mort du soleil, les Spectres, le Vent froid de la nuit, la Dernière vision, l’Anathème, Solvet saeclum, Dies Irae, tous ces poèmes, prodigieux par la magnificence et la dureté des lamentations, ne sont que prières à la Mort, effusions noires vers le néant. […] Rien n’a de substance ni de réalité ; toute chose est le rêve d’un rêve ; et la Vision de Brahma est un obscur poème qu’il faut lire sous le poids d’un grand soleil, quand la tête se vide, quand la mémoire fuit, quand la volonté se dissout, quand on reçoit des objets voisins des impressions si intenses qu’elles tuent la pensée, quand on sent sur soi de tous côtés la molle pesée de la vie universelle et que le moi y résiste à peine et voudrait s’y perdre tout entier, quand la vie arrive à n’être plus qu’une succession d’images sur lesquelles ne s’exerce plus le jugement et que l’on conserve juste assez de conscience pour souhaiter qu’elle s’évanouisse tout à fait, parce qu’alors il n’y aurait plus rien, plus même d’images, et que cela vaudrait mieux. […] Arrivés au terme de leur énergique pèlerinage, ils eurent à lutter contre une nature rude et pauvre de soleil, dont l’inhumanité les condamnait à l’action violente, tandis que ses aspects les inclinaient aux rêves vagues et brumeux. […] Presque tous appartiennent à l’Orient ou même à la région des tropiques et flambent crûment sous le soleil vertical. […] Elle a le soleil, mais elle a aussi le crépuscule et la nuit.
Le poète de La Légende des Siècles avait à lui toutes les légendes, c’est-à-dire l’Histoire ondoyante, incertaine, indémontrable, mais apparente quoique mystérieuse, nuée des mille reflets de l’arc-en-ciel, colorée de soleil ou de foudre, veloutée sous l’estompe bleue de la distance ou sous l’estompe noire du temps. […] Il l’y tourne de volonté, comme Darius tournait la tête de son cheval du côté du soleil… La poésie vraie, la poésie sincère de Hugo est bien plutôt du côté contraire. […] Et si vous ajoutez : par Victor Hugo, le chansonnier de la délicieuse Chanson du Fou, dans Cromwell : Au soleil couchant, Toi qui va cherchant Fortune… etc. […] S’il a été jamais un soleil, Hugo est dans ce livre un soleil qui se couche, et ses idées bourgeoises contre l’Église et la Papauté le coiffent du bonnet de coton de ceux qui se couchent et qui ne sont pas le soleil… Littérairement, et à ne voir son Pape que comme une œuvre de l’esprit pure du déshonneur du pamphlet, on se demande ce que c’est et comment on pourrait classer cette composition, qui n’est un poème que parce qu’elle est en vers, et qui est dialoguée comme un drame, sans être un drame.