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1602. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

Leur monstrueux galop rencontrera ton petit corps nu, soit quand tu mettras le nez dehors au soleil couchant, soit un matin que tu sortiras pour aller à la pâture. […] campagne Où mon père nous quitta Et sous le soleil d’Espagne, Toi dans l’ombre, Pépita.

1603. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Sur la foi de ces étoiles, Hervieu s’embarqua avec confiance dans l’évolution de son genre, ayant Brunetière pour pilote, et je n’ai pas besoin de dire que cette nouveauté si traditionnelle ne fut qu’un déjeuner de soleil. […] Nous avons ainsi sur Rousseau, Chateaubriand ou Hugo un certain nombre de vues partielles et partiales, inexactes en tant que l’équation personnelle du critique vient dénaturer celle de l’artiste, exactes d’un certain biais parce que ces équations personnelles des critiques se corrigent les unes par les autres, entretiennent en somme autour de chaque œuvre l’atmosphère de dialogue socratique, les jeux d’ombre et de lumière, de soleil et de feuillage, les nuances et les palpitations vivantes d’une création continuée.

1604. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Ainsi dans lumen solis, le nom solis exprime deux idées ; l’une principale, désignée sur-tout par les premiers élemens du mot, sol, & l’autre accessoire, indiquée par la terminaison is : cette terminaison présente ici le soleil comme le terme auquel on rapporte le nom appellatif lumen (la lumiere), pour en déterminer la signification trop vague par la relation de la lumiere particuliere dont on prétend parler, au corps individuel d’où elle émane ; c’est ici un détermination fondée sur le rapport de l’effet à la cause.

1605. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Les rayons du soleil qui se répandent sur la terre tiennent au globe lumineux d’où ils sont élancés ; ainsi l’âme du grand homme, de l’homme vertueux, envoyée d’en haut pour nous montrer la divinité de plus près, séjourne à nos côtés sans oublier le lieu de son origine. […] — Et lorsque vous voulûtes vous reposer, par un soleil ardent, à l’ombre d’un, arbre peu touffu, le seul qui eût pu croître parmi les rochers pointus dont le sol était hérissé ; vous souvenez-vous qu’un de vos soldats étendit sur vous son manteau ? […] « Le règne de la prophétie est le temps de la terreur. » « Le soleil ne fixe nos regards que dans son éclipse. » XCIX.

1606. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Voici deux agréables lettres de Mme Récamier à Camille, qui donnent bien le ton de cette douce intimité ; elles témoignent en même temps d’une véritable justesse et finesse d’observation chez cette belle Juliette, dont le goût se formait et mûrissait au soleil de la seconde jeunesse : « 26 mars (1813).

1607. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Boileau mourant croit tout perdu et manqué ; il en est à regretter les Pradons du temps de sa jeunesse, qu’il appelle des soleils en comparaison des rimeurs nouveaux.

1608. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Mais cette poussière est éclatante et dorée, elle reluit au soleil et amuse les yeux. […] noterai-je dans le huitième livre la conversation d’Adam et de l’ange Raphaël sur les mouvements des corps célestes, où M. de Chateaubriand, faute de connaître bien nettement les lois de la déclinaison anglaise, confond le datif et l’accusatif, c’est-à-dire le régime indirect et le régime direct, et arrive, par cette erreur purement lexicologique, à faire d’une figure géométrique, décrite hypothétiquement par le soleil, un astre nouveau, inconnu de tous les astronomes, et qu’il néglige de signaler à l’Académie des sciences ?

1609. (1887) George Sand

Certes il y a bien de quoi crier à l’invraisemblance quand on voit s’organiser, au hasard des événements, cette jolie caravane de voyage, dans la villa de Sabina, au lever du soleil. […] Il semble que le vice incurable du roman ainsi compris soit la négation même de sa fin légitime, qui est de relever l’homme, un instant, de toutes les tristesses et des misères, des trivialités et des ennuis de la vie quotidienne, de lui donner, pour quelques heures, l’illusion d’un monde où il puisse changer au moins le cours de ses idées et le train de ses soucis vulgaires, où les sentiments aient plus de force, les caractères plus d’unité, les passions plus de noblesse, l’amour plus d’élévation et de durée, le soleil plus d’éclat.

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