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26. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Mais cet usage, pendant des siècles, n’a été établi chez aucun peuple. […] Le célèbre Mélancton, mort en 1560, et l’un des hommes les plus savants de son siècle, reçut les mêmes honneurs qu’un reste de flatterie ou de respect prodigue au pouvoir qui n’est plus. […] Parmi nous, deux hommes dans le même siècle se distinguèrent dans le même genre, Papire Masson et Scévole de Sainte-Marthe. […] Parmi les poètes, Clément Marot, Saint-Gelais, Dubartas et Ronsard, à qui il n’a manqué qu’un autre siècle. […] Melchior Adam, tous les philosophes, jurisconsultes, médecins, et hommes de lettres qu’avait produits l’Allemagne dans les seizième et dix-septième siècles.

27. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

Guerne, André de (1853-1912) [Bibliographie] Les Siècles morts. […] L’Orient antique (1890). — Les Siècles morts. […] L’Orient grec (1893). — Les Siècles morts. […] Leconte de Lisle M. le vicomte de Guerne, dont nous venons de couronner à l’Académie les Siècles morts, une très belle œuvre. […] Pierre Quillard On crut d’abord que le vicomte de Guerne serait l’homme d’une œuvre unique et considérable, Les Siècles morts, où il a tenté d’inscrire la légende de quelques siècles, les plus lointains, de l’Orient, père des dieux féroces et des conquérants aussi féroces que les dieux ; il avait successivement assoupli sa langue et ses rythmes à redire la Chaldée et l’Iran hiératique en des poèmes massifs et sonores et à exprimer ensuite les subtilités de la Gnose et de l’Hellénisme finissant et de la première théologie chrétienne, si proche des métaphysiques ingénieuses et extravagantes qui lui furent contemporaines.

28. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre V. Moralistes. — La Bruyère. »

Les écrivains du même siècle, quelque différents qu’ils soient par le génie, ont cependant quelque chose de commun entre eux. […] Quoi qu’il en soit, La Bruyère est un des beaux écrivains du siècle de Louis XIV. […] » Si La Bruyère revenait au monde, il serait bien étonné de voir cette religion, dont les grands hommes de son siècle confessaient la beauté et l’excellence, traitée d’infâme, de ridicule, d’absurde. […] Nous avons entendu critiquer la prose du siècle de Louis XIV, comme manquant d’harmonie, d’élégance et de justesse dans l’expression. […] Ne serait-ce point que nous exprimons des pensées communes en style recherché, tandis que les écrivains du siècle de Louis XIV disaient tout simplement de grandes choses ?

29. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Étrangement étroite et conventionnelle en effet, est notre conception du beau, incroyable même, pour les siècles postérieurs. […] Comment assigner un terme à cette inépuisable évolution, lorsque chaque siècle nous découvre les trésors d’énergie qu’elle recèle ? […] Qu’on ne s’y méprenne pas : je n’ai nullement, l’intention de prouver par là que le génie progresse de siècle en siècle, car ce serait une étrange et absurde erreur, le grand art étant, comme l’a défini l’auteur de William Shakespeare, « la région des Égaux ». […] Quelles risées n’auraient pas accueilli Constantin Meunier, prétendant, il y a un siècle, au titre de sculpteur ? […] Quelles sortes d’édifices rencontrons-nous dans nos villes, en dehors des monuments transmis par les siècles, palais ou cathédrales ?

30. (1890) L’avenir de la science « II »

Ce siècle ne comprit bien que lui-même et jugea tous les autres d’après-lui-même. […] Ce siècle ne comprit pas la nature, l’activité spontanée. […] Tel est donc l’état de l’esprit humain en ce siècle. […] Les siècles précédents ne se plaignaient pas de l’organisation de la société, parce que l’organisation y était nulle. […] Le Golgotha ne devint sacré que deux ou trois siècles après Jésus.

31. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Il n’y eut que le poète et son œuvre : une œuvre qui n’était pas nouvelle ; un poète qui n’était pas nouveau, et qui ne nous donna pas, avec sa Légende des Siècles d’alors, une seule impression qu’il ne nous eut déjà donnée dans sa première Légende des Siècles. […] l’érudition qui manque au poète de La Légende des Siècles. […] … La Légende des Siècles que voici est pleine de ces chûtes qu’on partage avec l’auteur, quand il les fait. […] C’était au temps de la première Légende des Siècles. […] Ainsi, après avoir passé par la première Légende des Siècles, ces sublimes Petites Épopées qui me faisaient demander la grande, Victor Hugo ne s’est pas renouvelé.

32. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Il fut, comme on sait, le plus grand homme de son siècle. […] Sa mort fut le premier des assassinats que le fanatisme de ce siècle fit commettre. […] Ces distinctions accordées au génie, dans certains siècles, sont une espèce de réparation des injustices qu’il a trop souvent essuyées dans d’autres. […] La justice et la renommée qui le louèrent sur son tombeau, ne s’éloignèrent des bords du mausolée, que pour aller répéter ces éloges de pays en pays et de siècle en siècle. […] On sait que pendant deux siècles chaque citoyen dans sa maison eut l’image de cet empereur.

33. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Nous voyons d’abord les hommes, en exceptant quelques-uns des enfants de Sem, dispersés à travers la vaste forêt qui couvrait la terre un siècle dans l’Asie orientale, et deux siècles dans le reste du monde. Le culte de Jupiter, que nous retrouvons partout chez les premières nations païennes, fixe les fondateurs des sociétés dans les lieux où les ont conduits leurs courses vagabondes, et alors commence l’âge des dieux qui dure neuf siècles. […] Ainsi chez les Latins, il s’écoule plus de neuf cents ans depuis le siècle d’or du Latium, depuis l’âge de Saturne jusqu’au temps où Ancus Martius vient sur les bords de la mer s’emparer d’Ostie. — L’âge héroïque qui vient ensuite, comprend deux cents années pendant lesquelles nous voyons d’abord les courses de Minos, l’expédition des Argonautes, la guerre de Troie et les longs voyages des héros qui ont détruit cette ville. […] D’après cela, les Chaldéens durent régner dans l’Orient autant de siècles qu’il s’en écoula depuis Zoroastre jusqu’à Ninus, qui fonda la monarchie assyrienne, la plus ancienne du monde ; autant qu’on dut en compter depuis Hermès Trismégiste jusqu’à Sésostris, qui fonda aussi en Égypte une puissante monarchie. […] Ils commencent avec l’année astronomique, laquelle n’a pu être connue qu’au bout de dix siècles au moins.

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