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866. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Nous en citerons deux qui résument les autres ; d’abord celle de Guillaume de Humboldt, rencontrant la question au cours de ses études sur l’histoire du langage : « Il peut sembler étrange, dit-il, puisque la poésie se plaît avant tout à la forme, à la couleur et à la variété, de vouloir l’unir avec les idées les plus simples et les plus abstraites, et pourtant cette association n’en est pas moins légitime. […] Enfin, — et c’est là peut-être la source la plus féconde, — sous l’action de certaines théories scientifiques, il se produit une agitation prodigieuse d’idées, un conflit dramatique des consciences qui semble s’accroître tous les jours. […] La solution de cette antinomie semble être dans une sorte de panthéisme ; ce qu’on appelle la matière et l’esprit n’est peut-être que deux ordres de phénomènes irréductibles l’un à l’autre, en tant qu’ils relèvent de deux modes distincts de l’être universel, mais trouvant leur fondement dans cet être unique et commun. […] C’est le devoir de la critique de faire l’examen de conscience du public, le nôtre et celui du poète, et de chercher les raisons de cette hésitation ou de cette froideur qui semblent injustes. — Il ne servirait de rien d’accuser le public, son incompétence, sa frivolité, son peu de goût pour les matières abstraites, son visible ennui « dès que le sujet traité cesse d’être aisément accessible aux esprits de moyenne culture ». […] Il semble bien que, dans la première partie, le premier rôle est au Chercheur qui, au nom de la science positive, déclare la liberté et la justice de pures illusions devant l’écrasante réalité des lois éternelles.

867. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Quand l’esprit de système semble s’éteindre ou du moins languir sur un ordre d’études, on le voit se ranimer et redoubler d’ardeur sur un ordre différent. […] Ne semble-t-il point que la méthode chimique du premier et la méthode philosophique du second y préparent naturellement la pensée ! […] S’il y a dans le domaine du sens commun une croyance qui semble inébranlable, c’est celle qui attribue l’existence à l’individu. […] De la loi morale, qu’il semble poser comme une vérité a priori indépendante de toute autre. […] Il nous semble qu’elle est tranchée par la définition même du mot conscience.

868. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Cela, à ce qu’il semble, tient bien à leur constitution même, en dehors de tout système politique. […] Il me semble que le sentiment de la responsabilité est une illusion. […] Elle semble intangible. […] … Il me semble qu’à peu près tout le bien qui a été fait dans le monde a été fait par le « mal ». […] Les matériaux semblent manquer.

869. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Cela lui semble un fanatisme aussi condamnable et aussi absurde que les autres. […] La séparation des pouvoirs semble impossible en démocratie. […] Il a des penchants, qui semblent plus forts, pour la propriété individuelle. […] Le système de Rousseau ne me semble pas avoir d’avantages ; mais il a bien des inconvénients. […] Rousseau semble avoir été comme à demi partisan du juge remplaçant la loi.

870. (1896) Écrivains étrangers. Première série

L’enfance de Thomas semble avoir été assez triste. […] Shorthouse semble avoir construit son histoire de John Inglesant. […] Et son œuvre elle-même semblait faite pour nous. […] De là vient que leur sens nous échappe, et qu’elles nous semblent si belles. […] Butti, tout lui semble également admirable.

871. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais leurs recherches et leurs découvertes, — dont je ne méconnais pas au surplus l’intérêt — n’ont abouti finalement qu’à fortifier en nous notre attache à la vie, ce qui semble, en vérité, le comble de la déraison chez un être qui doit mourir. […] J’ajoute que l’impuissance radicale de la science à résoudre les questions d’origine et de fin semble avoir désormais opéré la séparation du domaine respectif de la certitude « scientifique » et de la certitude « inspirée » ? […] « Les moindres manquements lui semblent des crimes », n’y ayant « indulgences » ni « œuvres » qui puissent les réparer. […] Mais l’unique problème est d’examiner quels progrès de la morale ont ou n’ont pas suivi ces progrès de la science ; et, — pour terminer par une observation personnelle, — ce problème, il me semble que je ne l’ai pas si mal résolu. […] Il y a ici, dans les traductions françaises : « Sous réserve des droits acquis », ce qui me semble une traduction trop libre et quelque peu abusive du latin Salva justitia.

872. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Il ne semble pas non plus qu’il ait jamais abusé du document privé. […] C’est un paradoxe, semble-t-il, mais il est vrai. […] Il semble bien qu’en effet celles-ci lui convinssent davantage que celles-là. […] Les renseignements recueillis ainsi semblent les plus sûrs. […] Les étrangetés légendaires de ses costumes s’accordaient avec ce masque, qui semblait d’une autre époque.

873. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 179-181

« Il faut bien se garder encore d’ouvrir les yeux ni trop, ni trop peu, de cligner ni de clignoter, de faire comme quelques Prédicateurs, qui ouvrent la bouche avec tant d’effort, qu’ils semblent vouloir y faire entrer leur Auditoire, & d’en imiter certains qui remuent la mâchoire inférieure avec tant de force, qu’ils paroissent croquer des noix. […] Mais craignez d’imiter ces doigts volages, qui semblent tracer en l’air toutes les lignes de Mathématiques ».

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