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1160. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Derrière ces trois cents hommes, dits la bataille des maréchaux, se trouvera, pour les soutenir, sous le commandement du duc d’Athènes, connétable de France, le corps d’Allemands, à cheval aussi. […] Ce messire Jacques d’Audelée avait donc fait depuis longtemps ce vœu tout chevaleresque que, s’il se trouvait jamais en une affaire où serait le roi d’Angleterre ou l’un de ses fils, il serait le premier assaillant et le mieux combattant de son côté, ou qu’il périrait à la peine.

1161. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Fort sévère pour la Rome pontificale, mais toujours candide et incapable de haine, s’il s’affligeait peu de l’abaissement politique du Vatican, l’état de la campagne de Rome lui inspira quelques-unes de ses recherches les plus approfondies, quelques-unes de ses pages les plus éloquentes : elles se trouvent dans son principal ouvrage, le Voyage dans le Latium. […] Son esprit que je suppose supérieur, en plaçant des idées centrales parmi les idées isolées et traînantes de la société où elle se trouve, fera éprouver le charme de ce que j’appelle harmonie à toutes les personnes qui l’écoutent.

1162. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

On y gagne enfin de bien voir autour de soi cette partie, à la fois isolée et dépendante, sur laquelle on se trouve, et qu’on ne songeait guère à découvrir quand on était dans la vie du milieu et dans le tourbillon du centre. […] Dans le volume de Lettres recueillies en Suisse, par le comte Golowkin4, parmi des particularités piquantes qui ajoutent à l’histoire littéraire de Voltaire et de quelques autres noms célèbres, il se trouve, de femmes du pays, plusieurs lettres qui rappellent heureusement la vivacité de madame de Sévigné, dont la personne qui écrit se souvient elle-même quelquefois.

1163. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Si quelqu’un mérita, par son talent, de prétendre à plus et d’oser mieux, c’est certainement Hesnault ; c’est lui aussi qui, de tout ce groupe, paraît avoir le mieux compris la position fausse où l’esprit, le goût libertins, allaient se trouver sous Louis XIV, par-devant Despréaux le censeur, et en regard du décorum grandissant. […] On ne parla d’autre chose pendant tout le souper ; chacun dit son sentiment sur la tragédie, et on se trouva plus disposé à la critique qu’à la louange.

1164. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Quant à ces fils d’Amulem, à ces neveux de M. de Renoncour, il se trouve que le plus charmant des deux est une nièce qu’on avait déguisée de la sorte pour la sûreté du voyage ; mais le marquis, si triste de la mort de sa Diana, n’a pas pris garde à ce piége innocent, et, à force d’aimer son jeune ami Mémiscès, il devient, sans le savoir, infidèle à la mémoire de ce qu’il a tant pleuré. […] Il est question dans la Cléopâtre de La Calprenède d’une grande dame que Tiridate sauve à la nage, au moment où elle se noyait près du rivage d’Alexandrie, et qui se trouve être une des plus importantes personnes de la terre.

1165. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Dans l’autre genre de critique, que le mot de journaliste exprime assez bien, je mets cette faculté plus diverse, mobile, empressée, pratique, qui ne s’est guère développée que depuis trois siècles, qui, des correspondances des savants où elle se trouvait à la gêne, a passé vite dans les journaux, les a multipliés sans relâche, et est devenue, grâce à l’imprimerie dont elle est une conséquence, l’un des plus actifs instruments modernes. […] Bayle, autrement favorisé et pétri selon un plus doux mélange, se trouva, dès sa première flamme jetée, une nature tout aussitôt réduite et consommée, et à partir de là il ne perdit plus jamais son équilibre.

1166. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Deux ouvrages doivent se trouver dans un seul ; l’un étudie l’homme dans ses rapports avec lui-même, l’autre dans les relations sociales de tous les individus entre eux ; quelque analogie se trouve dans les idées principales de ces deux traités, parce qu’une nation présente le caractère d’un homme, et que la force du gouvernement doit agir sur elle, comme la puissance de la raison d’un individu sur lui-même.

1167. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Ne pouvant en même temps se dissimuler l’état d’infirmité où il était lui-même, il les exhortait à ne se plus considérer comme des enfants, mais comme des hommes ; car il prévoyait que les circonstances où ils allaient se trouver les réduiraient bientôt à la nécessité de mettre à l’épreuve leurs talents et leurs moyens personnels. « On attend à toute heure l’arrivée d’un médecin de Milan, leur dit-il ; mais pour moi, c’est en Dieu seul que je mets ma confiance. » Soit que le médecin ne fût pas arrivé, ou que le peu de confiance que Pierre avait dans ses secours fût bien fondé, environ six jours après, le premier jour d’août de l’année 1464, Côme mourut, à l’âge de soixante et quinze ans, profondément regretté du plus grand nombre des citoyens de Florence, qui s’étaient sincèrement attachés à ses intérêts, et qui craignaient que la tranquillité de la ville ne fût troublée par les dissensions qui allaient probablement être la suite de ce triste événement. […] Je finirai donc en affirmant qu’il n’y a rien de ce qu’on peut désirer dans une femme d’une beauté et d’un mérite accomplis qui ne se trouvât en elle au plus haut degré.

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