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24. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

La paix et la joie revenaient avec lui. […] J’ai vu les filles de Lutha qui revenaient un arc à la main. […] » « Fingal revient donc triomphant ? […] Tel revenait Comhal des combats de sa jeunesse. […] Mais quand tu revenais du combat, que ton visage était paisible et serein !

25. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Villemain, on est revenu à l’admirer précisément pour n’avoir pas ces qualités de fausse noblesse et de continuelle dignité qu’on avait cru y voir d’abord, et que plus tard on avait été désappointé de n’y pas trouver. […] Il entre dans la manière qui les distingue de leurs contemporains une grande part d’imitation de l’âge précédent ; et, dans ce frappant contraste qu’ils nous offrent avec ce qui les entoure, il faut savoir reconnaître et rabattre ce qui revient de droit à leurs devanciers. […] Une fois d’ailleurs qu’il eut rencontré le genre qui lui convenait le mieux, celui du conte et de la fable, il était tout simple qu’il s’y adonnât avec une sorte d’effusion, et qu’il y revînt de lui-même à plusieurs reprises, par penchant comme par habitude. […] Dans une épître à Huet en faveur des anciens contre les modernes, et à l’honneur de Quintilien en particulier, il en revient à Platon, son thème favori, et déclare qu’on ne pourrait trouver entre les sages modernes un seul approchant de ce grand philosophe, tandis que La Grèce en fourmillait dans son moindre canton. […] Quant à la façon de La Fontaine, elle est trop connue et trop bien analysée ailleurs pour que j’essaye d’y revenir.

26. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Ils reviennent bientôt de cette expédition d’Ukraine, l’ambassadeur et lui, couverts de gloire et de lauriers, ou plutôt de boue et de lauriers : Nous avons trouvé ici la reine fort bien revenue de ses dernières maladies, et d’une magnificence d’habits que rien ne peut égaler. Il n’y a rien de plus opposé à l’état où nous sommes revenus d’Ukraine, depuis M. de Béthune jusques au dernier de nous. […] Quoiqu’il eût manqué son but positif, Chaulieu revint de Pologne comblé d’honnêtetés, de distinctions, avec une bague au doigt que le roi avait détachée du sien, au moment du départ, pour la lui donner. […] Mais Chaulieu, qui n’avait guère besoin de cet apprentissage de franc buveur, revient surtout de là avec l’expérience consommée que la vie de société ne suffit pas à donner, et qu’on ne puise que dans le maniement d’une première affaire, même lorsqu’on n’y a pas réussi. […] Une lettre du chevalier de Bouillon à Chaulieu (1711), dans laquelle le chevalier raconte en quel déplorable état bachique il a trouvé La Fare qu’il allait visiter, compléterait le tableau : « Si vous l’aimez, écrit le chevalier à Chaulieu, vous reviendrez incessamment voir s’il n’y a pas moyen d’y mettre quelque ordre.

27. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

mais l’autre souvent ne revient pas. […] Or, si Werther qu’on semble au début, quand je ne sais quel Arioste est dessous, j’ai bon espoir, on en revient. […] Accusé d’avoir pris part à l’évasion de Bourmont, il s’évada lui-même de la ville, et n’y revint qu’après qu’un jugement rendu l’eut mis à l’abri. […] En homme revenu et sage, il se faisait toutes les objections ; en ami chaud, il ne les disait pas. […] Revenu de tout, il s’anime d’autant plus, il se passionne, en sceptique qu’on croirait crédule, à ces menues questions de vocabulaire, d’étymologie, d’orthographe ; prenez garde !

28. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Il a corrigé le chœur de Saint-Cyr et plusieurs autres endroits… — Quelques années après (1698), quand l’établissement fut en pleine prospérité, les charges s’étant trouvées supérieures aux revenus, il fut question de diminuer le nombre des demoiselles : mais le roi n’y voulut point entendre ; il n’aimait point à resserrer les idées qu’il avait une fois conçues et mises à exécution ; il maintint donc expressément le nombre de deux cent cinquante demoiselles qu’il voulait faire élever dans la maison, et pour qu’on les pût garder jusqu’à vingt ans, c’est-à-dire dans les années les plus périlleuses, il ajouta à la dotation première trente mille livres de revenu. […] L’austérité, au reste, y est plutôt pour les maîtresses dont la vie se passe dans la vigilance, dans les précautions continuelles, et qui deviennent dès lors de vraies religieuses régulières par la solennité et la perpétuité des vœux : quant aux élèves et demoiselles, lors même qu’elles ont été guéries ou préservées, dans ce second et plus sûr régime, des dissipations d’esprit et des goûts d’émancipation trop mondaine, Mme de Maintenon a toujours lieu de dire : « Je ne crois pourtant pas qu’il y ait de jeunesse ensemble qui se divertisse plus que la nôtre, ni d’éducation plus gaie. » Les craintes qu’avait fait naître à un moment l’invasion du bel esprit étant passées, et le correctif ayant réussi, on revint à Saint-Cyr à une voie moyenne, et où le bon langage eut sa part d’attention et de culture. […] L’idée si élevée de faire de Saint-Cyr un abri et un foyer chrétien, un refuge et une école de simplicité vertueuse et pure, à mesure que la corruption et la grossièreté augmentent parmi les jeunes femmes de la Cour, se montre à découvert dans ces lettres de Mme de Maintenon : Que ne donnerais-je pas, s’écrie-t-elle (octobre 1703), parlant à l’une des maîtresses, pour que vos filles vissent d’aussi près que je le vois combien nos jours sont longs ici, je ne dis pas seulement pour des personnes revenues des folies de la jeunesse, je dis pour la jeunesse même qui meurt d’ennui parce qu’elle voudrait se divertir continuellement et qu’elle ne trouve rien qui contente ce désir insatiable de plaisir ! […] L’autre pièce que j’ai à citer est intitulée Le Retour, c’est l’être humain (homme ou femme) qui, après avoir vécu, souffert et failli, revient au lieu natal, dans le manoir domestique, et y retrouve tous les anciens témoins de son innocence et de son bonheur : « Nous reviens-tu avec le cœur de ton enfance, un cœur libre, pur, aimant ?  […] Ce n’est qu’obscurci et troublé que je te reviens enfin, ô maison et foyer de mes joies d’enfant.

29. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

Depuis quelques années, il a quitté les directions de théâtre et est revenu à la littérature par quelques comédies, et enfin par cet Éloge de Voltaire. […] On a déjà réfuté en partie cette fausse vue qu’ils ont trop suivie d’ailleurs dans le système de leur traduction : en les lisant, et si l’on ne revenait au texte ancien, on serait tenté de croire par moment qu’ils ont raison. […] Il nous revient à l’esprit deux exemples de ce genre de défaut systématique, dont les traducteurs, peu versés sans doute dans la langue et la littérature grecques, paraissent avoir été dupes eux-mêmes. […] Autre exemple : lorsque Créon revient désespéré, apportant le cadavre de son fils dans ses bras, on accourt lui annoncer, comme dernier surcroît de malheur, que sa femme vient de se tuer : et on apporte celle-ci sur le théâtre.

30. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

L'écrivain, qui avait d’abord visé à plus de concision, est revenu à sa facilité extrême ; et c’est par ce seul côté peut-être que l’entière dignité de l’histoire n’est point remplie. […] Depuis qu’il est revenu à la santé, M. […] Ce charmant chez Soumet revient tous les trois ou quatre vers, qu’il s’agisse de tragédie ou d’épopée ; on pourrait appliquer encore à sa manière pompeuse, sonore et creuse, à son vers spécieux et brillant, le bellum caput, sed cerebrum non habet du fabuliste : belle forme, mais vide d’idées ! […] Il devient très-évident que le public français revient plus que jamais aux Grecs et aux Romains, dont on l’avait vu si dégoûté il y a quelques années.

31. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Mais si on y revient, (l’allemand dit : si on y reviendra), ce ne sera point parce que l’idée de tourbillon est claire et distincte,  ce sera et parce qu’elle sera plus commode et parce qu’elle épousera de plus près de nouveaux aspects de la réalité physique. […] On va, on saute, on revient, on reva. […] Ce qui revient à dire qu’une grande philosophie n’est pas une philosophie qui n’est pas contestée. […] Elle revient essentiellement à remonter violemment une pente et à la faire remonter à l’esprit. […] Et la méthode bergsonienne revient essentiellement à remonter vivement une pente et à la faire remonter vivement à l’homme et à l’esprit.

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