En effet, tout reste présent, et le rapport avec le passé n’existe pas encore ; or, ce rapport est essentiel pour qu’on puisse dire : je me souviens. […] Tout le reste est, sinon accidentel, du moins préliminaire ou extérieur ; tant qu’on n’a pas essayé de montrer comment se sent la ressemblance à travers le temps, on n’a fait que tourner autour de la mémoire et en analyser les rouages les plus visibles, sans pénétrer jusqu’au grand ressort. […] Au reste, ces deux directions de la force ne vont jamais l’une sans l’autre : toutes les sensations renaissantes, comme l’image d’un serpent qui a failli me mordre, sont accompagnées de mouvements renaissants, comme un frisson instinctif, d’actes de volonté renaissants, comme un geste de défense. […] Au reste, toute explication complète est impossible dans l’état actuel de la science, mais ces cas maladifs nous font comprendre que l’apparence du familier et du connu tient à un certain sentiment aussi indéfinissable que l’impression du bleu ou du rouge, et qu’on peut considérer comme un sentiment de répétition ou de duplication. […] Le mouvement, une fois produit, se creuse mécaniquement un canal dans la masse cérébrale ; par cela même la résistance diminue, et avec la résistance l’émotion agréable ou pénible qui avait été pourtant la cause première de tout le reste.
Mais, au reste, il a toutes les chances : il connaît depuis longtemps sa femme, qui est une petite amie d’enfance ; il l’aime et il est aimé d’elle. […] Au reste, M. […] mais cette page condamne-t-elle et efface-t-elle le reste du livre ?
Le second est l’aperception d’une différence : je jouissais, je souffre ; j’aperçois la différence, et l’image de la jouissance reste dans ma mémoire pendant que je souffre. […] Un coup qu’un autre nous donne, un objet qu’il nous enlève, nous fait faire tout de suite connaissance avec un ordre de phénomènes qui dépend si peu de nos désirs qu’il les contrarie : c’est le non-moi ; et ce non-moi ne reste pas à l’état d’entité métaphysique, abstraite, car il a la forme, par exemple, d’un homme qui nous frappe ou qui nous prend notre morceau de pain, d’un animal qui nous mord, etc. […] Le reste n’est plus qu’affaire de groupement et de classification : il n’y a plus qu’à construire dans l’imagination, par le procédé que nous avons décrit, des centres d’images divers : la conscience se polarise spontanément, et ses deux pôles sont le voulu, le non-voulu, derrière lequel, nécessairement, nous replaçons une volonté ou activité, mais non plus la volonté autour de laquelle nous groupons tout ce qui provient de notre propre appétition.
Mon frère a-t-il tout ce qu’il veut, Bon souper, bon gîte, et le reste ? Quelle grâce, quelle finesse sous-entendues dans ce petit mot et le reste, caché comme négligemment au bout du vers ? […] Au reste, cette fable rentre absolument dans la même moralité que celle du jardinier et son seigneur.
Le reste, c’est-à-dire la beauté de la langue ou la spécialité de l’inspiration, ce n’est pas ce qui fait l’individualité, l’intime individualité de Villon. […] Et si la morale reste sévère, au moins l’imagination pardonnera ! III Ainsi, de la critique bien faite, de la critique qui se préoccupe avant tout de la moralité, — je ne dis pas de l’écrivain qu’elle examine, lequel n’en avait pas (il faut bien en convenir), mais de la moralité de son inspiration, plus importante que celle de sa vie, car un homme meurt et son scandale avec lui, mais son livre reste, scandale et danger éternels !
Je dois, au reste, avouer ici que l’Université de Paris est très circonspecte et très réservée sur la versification française, et je ne saurais l’en blâmer. […] Au reste, un homme d’esprit de ma connaissance voudrait qu’on étudiât et qu’on enseignât l’histoire à rebours, c’est-à-dire, en commençant par notre temps, et remontant de là aux siècles passés. […] Au reste, c’est au gouvernement, comme je l’ai dit, à faire changer la routine et l’usage ; qu’il parle, et il se trouvera assez de bons citoyens pour proposer un excellent plan d’études. […] Au reste, si l’éducation de la jeunesse est négligée, ne nous en prenons qu’à nous-mêmes, et au peu de considération que nous témoignons à ceux qui s’en chargent ; c’est le fruit de cet esprit de futilité qui règne dans notre nation, et qui absorbe, pour ainsi dire, tout le reste. […] Tout le reste n’est bon qu’à gâter le goût.
Reste la religion. […] Par bonheur, je reste libre. […] Il reste auprès d’eux pour les soigner. […] Ses restes furent brûlés en secret : on célébra la mémoire sacrée de son martyre. […] Au reste, le nom importe peu : et la doctrine de cette école est aisée à définir.
Elle parle au reste librement d’elle-même et de ce qu’elle avait été ; J’ai retrouvé, écrivait-elle après des années, Mme de Castellane ; elle est toujours la même, et elle s’est montrée plus charmante pour moi que jamais. […] » Et plus loin : « Nous avons passé le reste de la soirée en Pologne avec M. […] Une fois la lecture faite, vous ne pensez plus à ce que vous avez lu, et il ne vous en reste rien. […] Quand elle arrive à Paray, c’est le repos qu’on lui ordonne ; en quittant Paris, il ne lui reste que le souffle. « Le repos ou la mort, m’a dit le docteur en partant. — J’aime mieux le repos. » Sa santé est intérieurement épuisée ; elle a des défaillances, des impuissances de vivre, qu’elle ne répare qu’avec des journées de silence et de la moindre action possible. […] ma petite, passé vingt-cinq ans, que vaut tout le reste ?