Assujettir le corps aux exercices qui fortifient aussi l’âme, ne point le dépouiller de ses vêtements en présence des astres du jour ou de la nuit, n’y jamais introduire d’aliments impurs, le tenir toujours exempt de toute souillure, surtout ne pécher « ni par pensée, ni par parole, ni par action » ; pratiquer le repentir après la chute ; élever ses enfants ; ressembler, en un mot, à son bon Génie ou Fervers, type et représentation idéale de chacun, telle est la prière que le Persan adresse à Ormuz, « qui est toute pureté et toute lumière, esprit universel et source de toute vie. » Toujours, chez M. […] Gaie et plaisante chez les Grecs, la satire chez Lucilius ressemble à de véritables discours de censeurs ; celle de Juvénal aura le caractère d’accusations publiques.
Je reçus les premières leçons de l’usage du monde, et je pris le goût de la bonne compagnie qui m’a toujours fait fuir ce qui ne lui ressemblait pas. […] Malouet savait décrire ; et déjà, à son premier voyage d’Amérique, allant à Saint-Domingue, il avait occupé les loisirs de la trame, dans lequel la périphrase continuelle rachète amplement l’absence de la rime, ressemble tout à fait à une traduction élégante d’un poème moderne en vers latins.
Le couple ainsi formé ressemble à ces instruments de physique et de chimie qui, par un mince effet sensible, un déplacement d’aiguille, une variation de teinte, mettent à la portée de nos sens des décompositions de substance ou des variations de courant situées hors de la portée de nos sens. […] Comme tous les chats se ressemblent fort et diffèrent beaucoup de nos autres animaux, nous avons aisément appris leur nom commun et remarqué leurs caractères communs.
J’aime d’admiration « le mendiant ingrat », énergie invaincue, noble d’une noblesse rugueuse qui ne ressemble pas à celle que je voudrais réaliser, mais qui est assez étonnante pour dépasser la compréhension des gens de maintenant. […] Par ces façons d’escamoter la victoire, le pamphlétaire catholique ressemble à tous les pamphlétaires.
Ainsi prise entre des malheurs sans issue, la princesse Georges ressemble à une femme qui, attaquée dans sa chambre, dans son lit, se redresserait éperdument et courrait partout, en cherchant des armes. […] Son amour ressemble à de l’ivrognerie ; il réplique par des éclats insultants aux supplications de sa femme ; il étale devant elle ses grossiers transports, il l’accuse de calomnier sa maîtresse, lorsqu’elle l’avertit que Sylvanie a d’autres amants.
Cet espoir de Commynes que son livre pourra être mis en langue latine, ressemble presque à une plaisanterie, et peut passer pour une simple politesse. […] Le Te Deum de l’historien ressemble assez à dire : Nous l’avons échappé belle ; et il en conclut, somme toute, que l’on se comporta en cette affaire « comme hommes, et non point comme anges ».
On avait eu tant d’horreur et de dégoût des clubs, que la prévention d’abord a pu s’étendre, par une association injuste, sur ce qui y ressemblait le moins, et qui était bien plutôt propre à en guérir. […] On dirait à ce peuple de Paris, par exemple : « Il y a eu autrefois un peuple à qui on vous a souvent comparé, mais à qui vous ne ressemblez encore qu’à demi.
La reine mère pourtant obtint de Louis XIV de différer une justice qui aurait trop ressemblé à une vengeance. […] Mme de Sévigné eut cet honneur et ce désagrément ; elle avait beaucoup écrit au surintendant au sujet de son cousin La Trousse ; ses lettres, qui ressemblaient si peu aux autres, avaient assez charmé l’homme d’esprit dans Fouquet pour qu’il les réunît à son mystérieux trésor.