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1014. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Levallois, non sans faire remarquer que lui-même, dans ce qu’il a dit de Mme de Verdelin, a rendu ma tâche bien facile : je n’aurai qu’à développer son jugement. […] » Voilà une lettre excellente de tout point, qui serait des meilleures et des plus remarquées dans la dernière partie de la Nouvelle Hèloïse ; voilà la morale du bon sens, de l’honnêteté sans subtilité et sans mysticisme. […] Il sentait bien, a-t-on remarqué finement, qu’il ne serait pas croyable que tant de gens lui eussent manqué à la fois, s’ils avaient pensé et agi séparément : admettant donc comme un fait prouvé le mauvais vouloir et le tort des gens contre lui, il fut conduit par la logique même à l’idée de complot.

1015. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Ampère, a droit de faire remarquer que le génie des lieux et des races se maintient et subsiste à travers les siècles, que je ne sais quoi de doux, de suave et de clair, s’est retrouvé, bien longtemps après, dans la bouche et sur les lèvres de certains orateurs français, sortis de cette contrée voisine de Marseille : Massillon et Fléchir, Maury et Cazalès, et d’autres plus modernes. — Plus tard ou même déjà, les écoles de Bordeaux étaient célèbres et présageaient les succès oratoires de la Gironde. […] Nodier, par exemple, cet homme de tant de grâce et d’esprit, mais étranger aux vraies méthodes, et qui, « dans tout ce qui tient à l’étude des langues, s’est fait remarquer par de bonnes intentions plutôt que par de bons ouvrages » (la définition est de Génin), s’était écrié dans un accès d’enthousiasme pour le simple, comme en ont les littérateurs des époques blasées : « Les patois ont donc une grammaire aussi régulière, une terminologie aussi homogène, une syntaxe aussi arrêtée que le pur grec d’Isocrate et le pur latin de Cicéron. […] Egger a remarqué qu’Auguste écrivait plus volontiers includere in carmen que includere cunnine, et impendere in aliquam rem que impendere alicui rei.

1016. (1929) Dialogues critiques

Paul L’Académie est un salon, c’est-à-dire un endroit où il est de mauvais goût de se faire remarquer. […] Pour démontrer son crédit, la dame lui présente et lui recommande un tas d’auteurs, dont certains ne viennent même chez elle que dans cet espoir Ces postulants l’entourent assidûment, comme vous l’avez remarqué, et lui donnent du « cher maître » à profusion. […] Paul Avez-vous remarqué ?

1017. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Aussi remarquez que c’est l’art où la matière a le moins de part, l’art pour ainsi dire tout spiritualiste, l’art frontière entre l’âme évoquée et les sens évanouis. […] Le soir, en rentrant dans la maison, il couvrait d’ébauches au crayon ou à la craie les murailles et les planches de sapin de l’atelier d’horlogerie de son père ; ses ébauches étaient empreintes d’un caractère de grandiose et d’idéal qui les firent remarquer par les amis de la famille. […] Et d’abord remarquez avec quel instinct de la vérité dans les sensations Léopold Robert, dans son Improvisateur napolitain, dispose les lieux selon la scène.

1018. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Remarquez que, à ce point de vue, il n’y a dans la littérature du xixe  siècle aucune homogénéité. […] Et, à ce propos, il est bon de remarquer que tous les sommets, dans la littérature et l’aride tous les temps, sont d’essence romantique… Quant au xixe  siècle, c’est bien peu de dire qu’il est un grand siècle. […] Renan, et même Flaubert et Taine, veuillez remarquer qu’ils ont tous pâti de n’être presque jamais considérés, par leurs amis ou leurs détracteurs, comme des artistes.

1019. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Remarquez, je vous prie, la fatalité qui a conduit les choses à ce point et qui a rivé chacun des anneaux de la chaîne, et ne croyez pas avoir tout dit quand vous avez déclamé contre tel ou tel. […] Me trouvant un jour avec des paysans, je remarquai qu’ils étaient très préoccupés de la légère indemnité accordée aux représentants ; ils marchandaient, chicanaient, trouvaient mauvais qu’ils la touchassent pendant leurs congés, alors, disaient-ils, qu’ils ne travaillent pas ; et ces bonnes gens ne faisaient pas une observation sur les millions de la liste civile. […] Comme on a remarqué que, dans le passé, tout système nouveau est né et a grandi hors la loi, jusqu’au jour où il est devenu loi à son tour, on a pu penser qu’en reconnaissant et légalisant le droit des idées nouvelles à se produire, les choses en iraient beaucoup mieux.

1020. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Dans la Goetterdæmmerung on remarquera les scènes des Nornes, de Waltraute et Brunnhilde, d’Alberich et Hagen, qui existaient dans le texte de La Mort de Siegfried, mais n’y servaient qu’à raconter des incidents passés, tandis qu’aujourd’hui — entièrement refondues — elles sont tout entières consacrées au seul vrai héros du drame, au Wotan invisible. — Parmi les changements qui ne touchent pas directement l’âme de Wotan, le plus important est celui-ci : que le fait matériel du vol de For devient tout à fait secondaire, puisque « celui seul qui maudira l’amour saura forger l’anneau magique ». […] Et encore le conflit qui en naît entraîne-t-il la mort immédiate d’un des deux frères, qui tombe assassiné par l’autre, tandis que ce dernier, dans sa crainte de se voir voler l’or, est forcé de se transformer lui-même en dragon, et qu’il meurt ainsi plus tard de la main de Siegfried. — Je ferai aussi remarquer comment, dans le second acte de la Mort de Siegfried, toutes les Walküres venaient plaindre Brünnhilde et lui parler de leurs exploits, tandis que maintenant c’est Waltraute seule qui vient lui parler de Wotan, lui décrire la détresse du Dieu, et la supplier de rendre l’anneau maudit au Rhin, ce que Brünnhilde refuse de faire : « Que plutôt toute la magnificence de Walhall tombe en ruines !  […] Qu’on veuille bien remarquer, cependant, que ces drames ne peuvent remplir leur mission révélatrice (pour ainsi dire), que sous de certaines conditions de perfection dans la réalisation.

1021. (1909) De la poésie scientifique

Gustave Kahn publiait un premier recueil de poèmes remarqués où s’appliquait sa théorie prosodique, qui, sous l’appellation de « Vers-Libre » est demeuré le plus sûr et le plus général acquis prosodique du Symbolisme, encore qu’elle ne soit point spontanément personnelle. […] Pourtant, la contradiction demeurait, si souvent remarquée que deux vers d’identiques mesures ne sont pourtant point de même durée. […] N’est-ce point cependant un plaisir, qu’avoir d’énergie latente pénétré et réduit à parler mes propres paroles, même des négateurs32… Je retiendrai & seulement, sans insistance qui serait déplacée, cette constatation générale apportée en tête d’une Etude pénétrante et avertie, remarquée, de M. 

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