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332. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Et je la regarde. […] Je les regardais, ces femmes, au Casino Cadet, à côté de leurs danseurs, des espèces de plumitifs malheureux, de jeunes Gringoires, des clercs en deuil, dans des gilets de velours noir avec un crêpe à leur chapeau : pantins sinistres. […] Quand je regarde les passants, ce qui me frappe le plus, c’est le nombre des lâches qu’il doit y avoir dans le monde. […] Cet homme, que je ne connaissais pas, m’entend quand je parle, me regarde et me sourit, enfin s’aperçoit qu’il a quelqu’un à côté de lui… Mais c’est M. de Nesselrode, c’est un Russe, chez lequel subsiste la tradition des aristocraties. […] Augier ce soir chez la princesse nous disait la phrase inqualifiable, et sournoisement diplomatique que le maréchal Vaillant laissait tomber sur le malheureux, cherchant une règle de conduite : « Monsieur, je vous regarde et je vous juge ! 

333. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Le jeune général se plut à écouter son bavardage et à regarder sa figure extérieure, qui n’était point déplaisante. […] monsieur le ministre, regardez !  […] Beaucoup de témoins affirment que Wellington regardait sa montre avec anxiété, anxiously. […] Je ne me suis jamais lassé de les regarder et de les adorer. […] De sorte qu’ici nous avons un roman de Loti, retourné, pour ainsi dire, et regardé de l’autre côté.

334. (1893) Alfred de Musset

Voici le moment de regarder le dessin de Devéria placé en tête de ce volume. […] Sur une page, elle regarde malicieusement Musset à travers son éventail. […] Je m’éloignai fièrement ; mais à peine eus-je regardé autour de moi que je vis un désert. […] Regarde-moi un peu. […] Je me souvins d’un certain jour que j’avais regardé avec désespoir le vide immense de ce beau ciel ; ce souvenir me fit tressaillir ; tout était si plein maintenant !

335. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

D’autres fois, je regardais, par la porte à demi enfoncée de la chapelle, les vitraux ou les statuettes en bois peint qui ornaient l’autel. […] Le premier qui, en passant, regarda pax la fenêtre ouverte et le vit étendu par terre, s’enfuit à toutes jambes. […] Les dames nobles étant dans l’émigration, elle regardait comme son devoir de les remplacer en cela. […] Je m’habituai dès lors à suivre une règle singulière, c’est de prendre pour mes jugements pratiques le contre-pied exact de mes jugements théoriques, de ne regarder comme possible que ce qui contredisait mes aspirations. […] L’égoïsme est juste le contraire de ce que j’avais été habitué à regarder comme beau et bien.

336. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre III. Le comique de caractère »

Regardons-le de près, et voyons comment il réagit à tout le reste. […] C’est ainsi que l’avare combinera tout en vue du gain, et que le faux dévot, en affectant de ne regarder que le ciel, manœuvrera le plus habilement possible sur la terre. […] Je regarde et je crois voir, j’écoute et je crois entendre, je m’étudie et je crois lire dans le fond de mon cœur. […] Elle se laisse regarder simplement. […] Il n’a pas le loisir de regarder chaque fois où il touche.

337. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

Son prix ne dépend point de sa matière qui sera cependant regardée par les uns comme son mérite, et par les autres comme son défaut ; il ne dépend pas même de sa forme, objet plus important, et où les bons juges trouveront peut-être à reprendre, mais ne trouveront rien à désirer. […] Tel est l’effet magique de ces petits chefs-d’œuvre venus à leur moment : ils sont comme un miroir où chacun se reconnaît et apprend, pour ainsi dire, à se nommer ; on se fût cherché sans cela vaguement, bien longtemps encore, sans se bien comprendre ; mais voilà qu’on se regarde à l’improviste dans un autre, dans le grand artiste de la génération dont on est, et l’on s’écrie tout à coup : C’est moi, c’est bien moi !

338. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Il regarde en face la déesse avec une foi ingénue et une franchise intrépide. […] Il y reste pris, serré, emboîté : c’est dans cette attitude que la postérité le regarde. […] Il lui fut permis de ne se coucher qu’à dix heures et demie et de regarder à la fenêtre. […] Regardez bien : à travers ce masque décharné, on entrevoit une tête plébéienne. […] Il vous regarde avec son perfide et triste sourire ; il bredouille au lieu de répondre : « Affaires d’Égypte. » Cela ne regarde pas les gorgios.

339. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Pendant que je regarde au loin, une vieille femme qui a conservé un accent de province, me dit : « Est-il possible qu’on brûle tout ça !  […] Les hommes, les mains dans leurs poches ou les bras croisés, regardent au loin devant eux, leurs pipes éteintes à la bouche. […] Je regarde, en descendant les Champs-Élysées, cet hôtel fermé de la Païva, et je me demande si ce n’a pas été le grand bureau de l’espionnage prussien, à Paris. […] J’ai du bonheur à voir bien peu de tombes, sans une couronne fraîche, et je me penche à regarder les formes noires et les mains pieuses, penchées sur les pierres funéraires. […] D’autres voitures d’ambulance descendent au pas la barrière d’Italie, cortégées de femmes, parmi lesquelles il en est qui parfois se hasardent à ouvrir la portière du fond, pour regarder les blessés.

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