Voyons les choses, pour le moment, comme étant à l’état normal et régulier, et telles qu’elles se dessinent généralement aujourd’hui, en écartant certains incidents récents, qui feraient trouble et complication à notre regard. […] (Sourires. — Les regards se portent sur le général Mellinet, qui prend part lui-même à l’hilarité. […] Mais si le regard se porte dans une autre sphère, dans la sphère supérieure, ou plutôt à la couche mondaine superficielle, que voyons-nous ?
M. de Marcellus continuait de reporter ses regards en arrière, et moi à payer à mes braves amis le prix d’une vie politique qui m’avait ruiné en sauvant un jour mon pays. […] Le soleil se couchait dans la mer de Chypre, mes regards planaient sur la verte plage de Saïde ; la chaîne du Liban chargé de lourds nuages noirs se prolongeait vers le nord ; ma pensée errait dans cette immensité, et les accents prophétiques que je venais d’entendre, échappés à une femme revêtue du caractère et presque du costume des anciennes sibylles, ces paroles solennelles disaient à mes impressions quelque chose de sauvage et d’imposant. […] Dans les ruines de Palmyre, un chef de deux cents chameaux a levé le poignard sur moi ; mes regards et ma contenance l’ont vaincu ; il est tombé à mes pieds.
Mais ici le poète cesse tout à coup de voir : son regard se trouble, sa vue s’obscurcit, le soleil de Dieu ne l’éclaire plus. […] Ce fut le conventionnel qui le rompit (car évidemment l’évêque, confondu, ne savait plus que dire) ; il se souleva sur un coude, présenta son pouce et son index replié un peu vers sa joue, comme on fait machinalement lorsqu’on interroge et qu’on juge (c’était donc maintenant le conventionnel qui, arrogamment, interrogeait et jugeait l’évêque ; le pénitent intervertissait les rôles, et jetait à ses pieds le confesseur au nom de ses doctrines glorifiées) ; il interpella l’évêque avec un regard plein de toutes les énergies de l’agonie. […] Il eut un tremblement, il regarda le ciel, et une larme germa lentement dans ce regard.
II Quoi qu’il en soit, il y avait alors dans la maison et dans l’intimité d’Alfieri un jeune Français sur lequel les regards et les suspicions du public commençaient à se tourner. […] Sa taille moyenne n’était ni grande ni petite : la taille qui exclut la majesté, mais qui permet l’agrément ; ses cheveux étaient blonds, son front poli et divisé au milieu en deux zones légèrement arrondies, qui indiquent la facilité de l’intelligence ; ses joues d’un contour élastique, son nez un peu grossi et retroussé qu’on ne voit jamais en Italie, mais qui dans la jeunesse donne à la figure un mordant et un éveillé très propre à mordre et à éveiller le regard, sa bouche entr’ouverte et souriante, douce, fine, pleine de réticence sans malignité ; le plus beau de ses traits, c’étaient ses yeux, d’un bleu noir, larges, confiants, obéissants à sa pensée ; elle leur commandait. Son regard était toujours approprié à la personne qu’elle regardait, comme s’il y avait eu un secret entre elle et son interlocuteur.
Le signal convenu de la fuite qui consistait dans un feu nocturne, allumé sur la plus haute plate-forme des tours du château, brilla enfin aux regards des Hamilton ; bientôt une barque inaperçue, voguant sur le lac et abordant la rive, leur livra la reine fugitive. […] Marie alors adoucissant de plus en plus son accent et son regard : « Milords, dit-elle, je vous engage ma parole que mes serviteurs éviteront tout ce que vous craignez. […] » Pawlet l’aidant à monter les degrés de l’échafaud, elle jeta sur lui un regard plein de douceur : « Sir Amyas, dit-elle, je vous remercie de votre courtoisie ; c’est la dernière peine que je vous donnerai et le plus agréable service que vous puissiez me rendre. » Parvenue à l’échafaud, Marie Stuart prit place dans le fauteuil qui lui avait été préparé, le visage tourné vers les spectateurs.
Hugo touche à une heure décisive ; il a maintenant trente-six ans, et voici que l’autorité de son nom s’affaiblit de plus en plus… Lors même que l’auteur des Orientales s’enfermerait obstinément dans le système littéraire qu’il a fondé, et soutiendrait que la terre finit à l’horizon de son regard, son passage dans la littérature contemporaine mériterait cependant d’être signalé, sinon comme une ère de fécondité, du moins comme une crise salutaire… L’auteur, malgré sa jeunesse, appartient dès à présent à l’histoire littéraire. […] … ôtez à Hugo trente gros adjectifs, et toute sa poésie s’effondre comme un plafond auquel on enlève ses étais… Les femmes, il ne les aime pas ; les enfants, il ne les comprend pas ; la nature il ne la sent pas… Il dit d’une femme : « Elle me regarda de ce regard suprême qui reste à la beauté quand nous en triomphons ». […] Georges Lafenestre Sur les fermes sommets des grandes Pyrénées, Plus l’amas est profond des glaces enchaînées, Plus pur est le regard qui fixe le soleil ; Ainsi d’un feu plus clair tu rayonnes, ô Gloire, Sur le front du génie, au plus haut de l’histoire, Quand la neige des ans y dort son blanc sommeil !
cette reproduction de l’état moral d’une société éteinte est devenue souvent, sous la plume de nos critiques, une œuvre digne à son tour des regards de la postérité. […] Mettons en regard l’une de l’autre d’un côté l’idée raisonnable trouvée par les penseurs, de l’autre la formule exagérée sous laquelle les jeunes critiques essayèrent de la faire prévaloir. […] Sans doute le vrai critique est doué d’un tact délicat qui lui révèle dans quelques lignes l’ouvrage digne de son attention ; ses doigts eux-mêmes, en feuilletant un volume, semblent s’arrêter sur une heureuse page et y appeler le regard.
Las de nos regards lustrateurs de vieux âges. […] Aux fleurs marcescentes du minuscule parterre, elle laisse un pitoyant regard. […] Pertinaces les sautillements de petite serve de qui tu ennoblis le regard.