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342. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

» Les deux passions de la vie romaine, le labourage et la guerre, s’exprimaient dans cette rude antienne ; et, soit qu’elle nous arrive dans un texte déjà rajeuni, soit que plusieurs mots de ce texte demeurent inexpliqués pour nous, soit toute autre hypothèse, l’accent général cependant n’est pas douteux ; et cette voix nous rappelle bien la dureté laborieuse et le courage de l’ancienne Rome. […] Ce jour-là, le sauveur de Rome contre Catilina était rappelé par la voix publique, avant le vote des comices populaires. […] Cet ami de César, d’abord allié d’Antoine, puis accueilli par Octave et, dans sa retraite littéraire, resté du moins impartial envers le parti qu’il avait combattu, ne pouvait mettre sur la scène ni ces grands caractères romains qu’il honora dans son histoire, ni les héros plus anciens qui les auraient rappelés.

343. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Daniel se rappelait tout cela. […] Cela rappelle les plus mauvais jours de notre histoire… Encore une fois, messieurs, sortez ! […] Les personnes qui ont assisté à cette répétition se rappellent les Oh ! […] Moi-même quand je me le rappelle, mon désespoir était machinal. […]Rappelez-vous bien mon adresse, vous me trouverez toujours comme cela ! 

344. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Puis, il se fait recevoir membre de l’Académie de Saône-et-Loire (je vous rappelle que ces choses se passent longtemps avant les chemins de fer et quand les provinces avaient, plus qu’aujourd’hui, leur vie propre). […] Deschanel et Reyssié nous apprennent encore  ou nous rappellent, — que Lamartine eut au plus haut point ce qu’on a nommé avec indulgence le « don de l’inexactitude », spécialement quand il parle de lui-même. […] C’est une des poésies de ma jeunesse qui me rappelle le plus à moi-même le modèle idéal du lyrisme dont j’aurais voulu approcher. » Ainsi l’auteur des Harmonies parcourt, d’un mouvement naturel, toutes les façons de concevoir et d’aimer Dieu. […] Une corruption de mœurs si abominablement raffinée, qu’elle rappelle et dépasse de beaucoup tout ce que nous savons des plaisirs des anciens rois de Perse et des empereurs romains ou byzantins. […] Les formes seulement où son dessein se joue, Éternel mouvement de la céleste roue, Changent incessamment selon la sainte loi : Mais Dieu, qui produit tout, rappelle tout à soi.

345. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Enfin rappelle-toi cette dernière nuit, et tu vas voir que j’ai encore plus de vigilance pour le salut de la république que tu n’en as pour sa perte. […] Cela rappelle le début de la profession de foi du Vicaire savoyard de J. […] « Ceux qui me blâment d’écrire sur la philosophie devraient être plus justes, ils devraient se rappeler que j’ai déjà beaucoup écrit sur d’autres sujets, et autant qu’aucun autre Romain ait jamais fait ; et qu’y a-t-il donc au-dessus de l’intérêt de ces grandes questions, et dont l’homme ait à retirer plus de véritable utilité ? […] « Tous ces éléments n’ont rien qui fasse la mémoire, l’intelligence, la réflexion, qui puisse rappeler le passé, prévoir l’avenir, embrasser le présent. […] Que faisons-nous, dis-je, autre chose que rappeler notre esprit à lui-même et que l’éloigner de son corps tout autant que cela se peut ?

346. (1913) Poètes et critiques

Rappelez-vous la ballade de Jean Renaud : Ah ! […] Au rebours de Victor Hugo, qui se défiait de la science — rappelons-nous l’Âne, rappelons-nous la satire contre Darwin, — Richepin la vénère, et comme il n’en craint pas les conclusions, il a tenu à honneur d’en exprimer, à sa façon, les résultats. […] Il n’est pas surprenant de rappeler les Grecs à propos de Jean Richepin. […] Nous n’avons rien ici qui puisse rappeler les alliages à bas titre. […] Rappelons-nous la brochure qui avait pour titre : Les idées morales d’Horace.

347. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Il y était disciple de l’école de 1828, et quelques vers tendres rappelaient deux ou trois des seules élégies charmantes qu’on connaisse de Charles Nodier. […] Il y règne parfois un mysticisme de langage amoureux qui rappelle certaines poésies du commencement duxvii e siècle.

348. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Plus ils étaient nés avec des facultés sensibles, plus l’irritation qu’ils éprouvent est horrible ; il vaut mieux, en fait de crimes, avoir à faire à ces êtres corrompus, pour qui la moralité n’a jamais été rien, qu’à ceux qui ont eu besoin de se dépraver, de vaincre quelques qualités naturelles ; ils sont plus offensés du mépris, ils sont plus inquiets d’eux-mêmes, ils s’élancent plus loin pour mieux se séparer des combinaisons ordinaires, qui leur rappelleraient les anciennes traces de ce qu’ils ont senti et pensé. […] Un homme véritablement criminel, ne peut donc point être ramené ; il possède encore moins de moyens en lui-même, pour recourir aux leçons de la philosophie et de la vertu ; l’ascendant de l’ordre et du beau moral perd tout son effet sur une imagination dépravée ; au milieu des égarements, qui n’ont pas atteint cet excès, il reste toujours une portion de soi qui peut servir à rappeler la raison : on a senti dans tous les moments une arrière-pensée, qu’on est sûr de retrouver quand on le voudra, mais le criminel s’est élancé tout entier ; s’il a du remord, ce n’est pas de celui qui retient, mais de celui qui excite de plus en plus à des actions violentes ; c’est une sorte de crainte qui précipite les pas : et, d’ailleurs, tous les sentiments, toutes les sources d’émotion, tout ce qui peut enfin produire une révolution dans le fond du cœur de l’homme, n’existant plus, il doit suivre éternellement la même route.

349. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Samuel Bailey »

Elle rappelle plutôt le xviiie  siècle et la clarté un peu maigre de Condillac et de Destutt de Tracy. […] Rappelons brièvement comment l’Ecole écossaise explique la perception extérieure.

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