Il n’est besoin de rappeler ce que même l’épicurien Horace a trouvé de touchant sur la brièveté de la vie et les regrets de l’amitié qui survit. […] que tu rappelles et que tu recomposes ce corps dispersé, où feras-tu reposer l’âme innocente ? […] soit qu’elle rappelle un fait véritable, soit qu’elle atteste une croyance populaire que tant de vertu avait rendue vraisemblable. […] « Pars-tu déjà, rappelé par la terre lointaine dont tu es le pasteur ?
Deshays me rappelle les temps de Santerre, de Boulogne, de Le Brun, de Sueur et des grands artistes du siècle passé. […] Rappelons-nous les vers que Corneille a mis dans la bouche de Polyeucte. […] La tête en est belle ; mais on se rappelle le même sujet peint dans un des tableaux placés autour de la nef de Notre-Dame ; et l’on sent tout à coup que le peintre de ce dernier a mieux entendu l’effet des ténèbres sur la lumière artificielle.
On peut donc admettre, avec Bain et Spencer, que, pour se rappeler la couleur rouge, il faut éprouver, à un certain degré, quelque chose de l’état cérébral et mental que la couleur rouge produit. […] Un autre problème, voisin du précédent (et qui n’est pas de moindre importance dans la question du bonheur humain), ce serait de savoir si les douleurs laissent plus de traces et se rappellent plus aisément que les plaisirs. […] Après un peu de temps, il se rappelle qu’il s’est frappé la tête contre une pierre, mais ne peut se rappeler comment. Après un autre intervalle, il se rappelle qu’il est allé sur la crête d’un mur et en est tombé. […] À une époque où elle ne se rappelait pas d’une heure à l’autre ce qu’elle avait fait, elle attendait anxieusement que la porte s’ouvrît à l’heure accoutumée, et, si l’amant ne venait pas, elle était de mauvaise humeur toute la soirée.
Puisque aussi dans ma triste qualité de vieillard il m’est permis de rappeler un passé qui me fut honorable ; puisqu’il est également convenu que tout auteur a de l’amour-propre, je ne craindrai pas de vous parler avec franchise de ma vie littéraire et de la manière dont on obtenait des succès de mon temps. […] Le malheur que vous venez d’éprouver par la défense de cette pièce m’a rappelé bien vivement celui que j’ai ressenti en 1801. […] Vous devez vous rappeler, Monsieur, que dans la préface de l’une de vos pièces vous avez dit que vous aviez fait le public . […] Cette franchise de ma part me rappelle ce que disait un grand maestro au jeune compositeur auquel je dois la musique de mon Prisonnier, et dont la mort est venue trop tôt interrompre les brillants succès. […] Je ne me rappelle pas si c’était à une pièce de M.
Vous vous rappelez le succès qu’obtinrent ces deux caprices. […] Je ne rappellerai pas ici tout le bien que M. […] Bonnaire qui s’est rappelé : j’en félicite la mémoire de M. […] Buloz se rappelle qu’il a deux Revues. […] Cavé ait rappelé à MM.
Une douce humeur y domine, moins marquée que dans Sterne, que plusieurs chapitres rappellent toutefois32 ; mais j’y verrais plutôt en général la grâce souriante et sensible de Charles Lamb. […] Qu’on se rappelle ce portrait de Mme Hautcastel (chap. […] Parmi les ancêtres du Lépreux, en remontant vers le moyen âge, je ne rappellerai que le touchant fabliau allemand du Pauvre Henry : c’est le nom d’un noble chevalier tout d’un coup atteint de lèpre. […] Quelques personnes ont copie de son épitaphe, qui rappelle un peu celle de La Fontaine42. […] La Chambre des députés, chaque fois qu’il passait devant, lui rappelait involontairement le Vésuve, disait-il. — Oui, pour la fumée au moins, sinon pour le péril de l’explosion ; mais, lui, il croyait même au péril.
Je ne rappelle ici que les deux principaux. […] Nous en rappelleront trois aujourd’hui, et tous les trois qui rentrent plus ou moins dans les premiers tons de Lamartine. […] Jean Polonius, à qui nous passons maintenant, n’est pas un précurseur de Lamartine, il l’a suivi et peut servir très-distinctement à représenter la quantité d’esprits distingués, d’âmes nobles et sensibles qui le rappellent avec pureté dans leurs accents. […] Pardon, au milieu de cette période de l’école de l’art, d’avoir osé rappeler et recommander aujourd’hui quelques poésies que l’image triomphante ne couronne pas ; mais il nous a semblé que, même sous le règne des talents les plus radieux, il y avait lieu, au moins pour le souvenir, à d’humbles et doux vers comme autrefois, à des vers nés de source ; cela rafraîchit. […] Je me rappelle ces critiques que parce qu’elles font honneur aujourd’hui au goût, si hardi pour lors, de M. de Latouche.
Dieu nous l’avait donné aux confins de deux siècles, l’un corrompu par l’infidélité, l’autre qui devait essayer de se reprendre aux choses divines, et sa muse avait reçu le même jour, pour mieux nous charmer, la langue d’Orphée et celle de David. » Certes, on ne saurait mieux ni plus magnifiquement parler de Chateaubriand, et dans une langue même qui le rappelle et qui rivalise avec lui. […] Moi qui lis cela avec intérêt, qui, bien que de ceux qu’on appelle sceptiques, me tiens pour parfaitement sûr et certain de ce qu’il y a de faux et d’imaginaire dans le point de départ et dans certaines suppositions premières de celui qui écrit ; qui n’en cherche pas moins avec plaisir les preuves de talent, d’élévation, ou les saillies d’esprit, j’en trouve une, de ces saillies, et qui me paraît des plus agréables, dans une lettre à laquelle l’éditeur, qui s’y connaît et qui s’entend à étiqueter les matières, a donné ce titre piquant : Un religieux à cheval. — « Tôt ou tard on ne jouit que des âmes. » Le commencement de la lettre se rapporte à des affaires de l’Ordre, au choix que venait de faire le Chapitre provincial d’un successeur du Père Lacordaire et à d’autres points particuliers ; mais voici le côté aimable, et qui me rappelle, je ne sais trop comment, de jolies lettres de Pline le Jeune : « Quant à vous, mon bien cher qui montez à cheval dans la forêt de Compiègne avec l’habit religieux et qui le trouvez tout simple, je n’ai rien à vous dire. […] J’y reviens : cette lettre si spirituelle et si bien troussée me rappelle, par je ne sais quelle réverbération, le joli billet de Pline écrivant à Tacite qu’il a pris trois sangliers dans une forêt, étant assis ses tablettes à la main. […] Sans entrer dans aucune controverse proprement dite et en m’en tenant à la description morale, je voudrais rappeler et signaler en quelques traits exacts et ressemblants la physionomie des moments principaux qui se sont dessinés dans cet ordre de faits depuis 1800 : ces moments, selon moi, sont au nombre de quatre et diffèrent notablement entre eux. […] Se rappeler aussi, dans la Lettre de Chateaubriand à M. de Fontanes sur la Campagne romaine, le beau passage : Aujourd’hui je m’aperçois que je suis beaucoup moins sensible à ces charmes de la nature, etc.