/ 1609
367. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Edgar Poe » pp. 339-351

Au milieu des intérêts haletants de ce pays de la matière, Poe, ce Robinson de la poésie, perdu, naufragé dans ce vaste désert d’hommes, rêvait éveillé, tout en délibérant sur la dose d’opium à prendre pour avoir au moins de vrais rêves, d’honnêtes mensonges, une supportable irréalité ; et toute l’énergie de son talent, comme sa vie, s’absorba dans une analyse enragée, et qu’il recommençait toujours, des tortures de sa solitude. […] IV Ainsi, en plein cœur de son propre talent, pour le diminuer et le piquer de sa tache, voilà que nous rencontrons le Bohême, c’est-à-dire l’homme qui vit intellectuellement au hasard de sa pensée, de sa sensation ou de son rêve, comme il a vécu socialement dans cette cohue d’individualités solitaires, qui ressemble à un pénitentiaire immense, le pénitentiaire du travail et de l’égoïsme américain !

368. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Degron, Henri (18..-19..) »

Aux voix des frères de sa vingtième année, il a su joindre sa personnelle chanson et unir aux hymnes déjà grandioses de plusieurs l’humble et exquise mélodie de ses pipeaux de pâtre… Je crois que ce pastourel a été un peu à l’école du Rêve chez Shakespeare et Henri Heine, à celle des beaux vers chez Léon Cladel et Paul Verlaine, et c’est un peu pour cela que l’on ne pourrait définir absolument les endroits où il lui plaît de s’arrêter.

369. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hollande, Eugène (1866-1931) »

Hollande imprime : J’ai connu que la vie est un rêve et fait peur, À moins d’y découvrir le Dieu qui la pénètre ; J’ai connu que ce Dieu c’est la Beauté, dont l’être Se dérobe aux cœurs froids indignes du bonheur.

370. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Son rêve, car son esprit aventureux rêve toujours, serait de nous donner plus tard une seconde mission pour séjourner dans les Universités d’Allemagne et d’Angleterre. […] « C’est aux instants de lassitude, c’est dans les soirées d’ennui, c’est dans les nuits d’insomnie que l’âme se berce de ces rêves ou caressants ou douloureux ; c’est quelquefois aussi durant les heures de contemplation muette et de recueillement religieux. […] Gandar ne perd jamais de vue le but sérieux, et même quand il rêve, il ne s’en éloigne pas. […] Lire Dante à Florence comme j’ai lu Homère en Grèce, tel serait aujourd’hui mon rêve. […] Il réalisa en partie son rêve pour Shakespeare dans un voyage qu’il fit à Londres au commencement de l’automne de 1857 ; il y vit représenter Hamlet par un acteur de talent, mais sur un théâtre de faubourg, devant un parterre tout populaire.

371. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Au phare tournant de nos désirs inassouvis, à la lumière clignotante de nos rêves de bonheur, le mot nature s’est varié d’acceptions multicolores ; d’où la diversité de nos philosophies et de nos esthétiques. […] Leur fin est d’expliquer ce phénomène inconscient, forme particulière de perception que Schopenhauer appelait organe du rêve et que je nomme intuition, — qui poussa les auteurs à soulager ce qui gémit en eux. […] Il s’agit là d’autre chose que de rêves maladifs. […] À la manière des classiques du xviie  siècle, afin que s’universalise la généralisation de ses rêves réalisés, il situe le sujet du poème dans une époque lointaine. […] Le religieux respect dont s’entoure la légende s’explique encore par la nécessité qu’éprouve le poète de couler sa pensée dans des creusets capables de mouler sans cassures toutes les saillies, tous les reliefs de ses rêves d’homme.

372. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cantacuzène, Charles-Adolphe (1874-1949) »

. — Cinglons les souvenirs et cinglons vers les rêves (1900). — Sonnets (1901).

373. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morice, Charles (1861-1919) »

. — Le Rêve de vivre, poèmes (1900).

374. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

des rêves de fortune et de gloire. […] Quelques-uns même ont bien l’air de vivre dans un rêve. […] La réalité ne vaut jamais nos rêves. […] Ont-elles été imaginées en rêve ? […] Œuvre de rêve, ils n’ont tout leur sens que pour les rêveurs.

/ 1609