— Madame, répondit le rude apôtre, la parole est plus stérile que le rocher quand c’est une parole mondaine ; mais, quand elle est inspirée par Dieu, les fleurs, les épis et les vertus en sortent ! […] s’écria la reine. — J’ai affaire à David, à ce galant que voilà », répondit Ruthven d’une voix sourde. […] Ruthven répondit qu’il était malade, et se versa lui-même à boire dans une coupe vide, celle de Rizzio peut-être, puis il ajouta : « Nous ne voulions pas être gouvernés par un valet. […] La reine allait lui répondre, lorsque vint un de ses officiers, auquel elle demanda aussitôt si l’on avait conduit David en prison, et où ? […] On avertit en vain Darnley du danger qu’il court en suivant la reine à Craig Millur, au milieu d’un congrès de ses ennemis ; il répond que le séjour lui paraît en effet étrange, mais qu’il suivra la reine qu’il adore jusqu’au trépas ; la reine le devance en attendant qu’il soit rétabli, prolonge avec lui les plus tendres adieux et lui passe au doigt un anneau précieux, gage de réconciliation et d’amour.
Quand les sanglots de la jeune veuve arrivaient jusqu’aux enfans, ceux-ci se prenaient à pleurer, et les trois esclaves noires, après avoir répondu par un sanglot à celui de leur maîtresse, se mettaient à chanter des airs assoupissants et des paroles enfantines de leur pays pour apaiser les deux enfants. […] Tout à coup, comme une plainte douce et amoureuse, comme un murmure grave et accentué par la passion sortit des ruines derrière ce grand mur percé d’ogives arabesques et dont le toit nous avait paru écroulé sur lui-même ; ce murmure vague et confus s’enfla, se prolongea, s’éleva plus fort et plus haut, et nous distinguâmes un chant nourri de plusieurs voix en chœur, un chant monotone, mélancolique et tendre qui montait, qui baissait, qui mourait, qui renaissait alternativement et qui se répondait à lui-même : c’était la prière du soir que l’évêque arabe faisait avec son petit troupeau, dans l’enceinte éboulée de ce qui avait été son église, monceaux de ruines entassées récemment par une tribu d’Arabes idolâtres. […] Les cloches sonnèrent de toutes parts l’heure du recueillement et des offices du soir ; les unes avec la voix forte et vibrante des grands vents sur la mer, les autres avec les voix légères et argentines des oiseaux dans les champs de blé ; celles-ci plaintives et lointaines comme des soupirs dans la nuit et dans le désert ; toutes ces cloches se répondaient des deux bords opposés de la vallée, et les mille échos des grottes et des précipices se les renvoyaient en murmures confus et répercutés, mêlés avec le mugissement du torrent, des cèdres, et les mille chutes sonores des sources et des cascades dont les deux flancs des monts sont sillonnés. […] Ces poésies auxquelles la soif ardente de cette époque a prêté souvent un prix, une saveur qu’elles n’avaient pas en elles-mêmes, sont bien loin de répondre à mes désirs et d’exprimer ce que j’ai senti ; elles sont très-imparfaites, très-négligées, très-incomplètes, et je ne pense pas qu’elles vivent bien longtemps dans la mémoire de ceux dont la poésie est la langue ; je ne me repens cependant pas de les avoir publiées ; elles ont été une note au moins de ce grand et magnifique concert d’intelligence que la terre exhale de siècle en siècle vers son auteur, que le souffle du temps laisse flotter harmonieusement quelques jours sur l’humanité, et qu’il emporte ensuite où vont plus ou moins vite toutes les choses mortelles. […] Une douleur que vos vers ont pu endormir un moment, un enthousiasme que vous avez allumé le premier dans un cœur jeune et pur, une prière confuse de l’âme à laquelle vous avez donné une parole et un accent, un soupir qui a répondu à un de vos soupirs, une larme d’émotion qui est tombée à votre voix de la paupière d’une jeune femme, un nom chéri, symbole de vos affections les plus intimes, et que vous avez consacré dans une langue moins fragile que la langue vulgaire, une mémoire de mère, de femme, d’amie, d’enfant, que vous avez embaumée pour les siècles dans une strophe de sentiment et de poésie !
Cette fusion intime entre le poème et la musique, ou pour mieux dire, cette simultanéité de conception impliquant une seule pensée créatrice et la double faculté musicale et poétique dans un même cerveau, est un des points auxquels Wagner s’attache le plus, avec raison. « L’exécution musicale de Tristan dit-il, n’offre plus une seule répétition de mots, la mélodie est déjà construite poétiquement. » La forme musicale se trouvant ainsi figurée d’avance dans le poème et lui donnant une valeur particulière qui répond exactement au but poétique, il reste à savoir si l’invention mélodique n’y perd rien de la liberté d’allures nécessaire à son développement. Et Wagner, sitôt cette question soulevée, y répond avec une certitude absolue : « Au contraire, la mélodie et sa forme comportent, grâce à ce procédé, une richesse de développement inépuisable et dont on ne pouvait, avant d’y avoir recours, se faire une idée. » Il l’affirmait, et l’on pouvait déjà s’en fier à lui ; mais l’audition de son œuvre apporte une telle preuve à l’appui de son affirmation qu’on reste confondu, non seulement du génie du compositeur, mais de la puissance et de la lucidité d’esprit de l’homme qui a conçu cette nouvelle « œuvre d’art », ainsi qu’il l’appelle. […] A cela on peut répondre : tout ce qui est grand est difficile et rare ; ou mieux encore, pour parler avec Berlioz : « Il serait vraiment déplorable que certaines œuvres fussent admirées par certaines gens. » Ces critiques-là ne sont plus nombreux aujourd’hui ; mais comme ils font tout ce qu’il faut pour justifier le mot si cruel de Berlioz ! […] Quel retour touchant et intime, dans Fidelio, que celui confié au hautbois, en mouvement d’adagio, d’une phrase de la vision de Florestan, dans la scène du cachot, si merveilleuse d’expression et de couleur, pendant que le geôlier répond à la question haletante de Léonore : « Peut-être est-il mort ? […] Sans m’arrêter aux quelques réminiscences, entièrement extérieures et froides du reste, de Robert (1831), non plus qu’au motif de Marcel — les accords arpégés de violoncelle et contrebasse — ni au rôle si apprécié comme couleur locale du choral de Luther, je me bornerai à indiquer, dans les Huguenots (1836), deux moments vraiment beaux comme expression dramatique : le retour de la phrase « Tu l’as dit », chanté d’abord par le cor anglais, puis par la flûte, lorsque Valentine répond au cri : « Où donc étais-je ?
» lui dit-elle, et, à ce généreux cri, les applaudissements éclatent de tous les points de la salle ; pareils à des fanfares répondant au son du cor d’une jeune héroïne. […] Cette fois, M. de Trélan répond d’abord par des réticences évasives, puis par un refus positif et net. […] A ses questions, elle lui répond que ce sont des diamants faux qu’elle vient d’acheter ; et voilà son premier pas fait dans la voie qui la ramène à l’abîme. […] Il faut l’entendre questionner sa mère sur ce trantran du vice parisien dont depuis un an, elle n’a plus de nouvelles, et la duègne lui répondre, en lui défilant tous les cancans du treizième : Clara n’a plus de coupé, Berthe est dans la débine ; quant à Céleste, « elle a trouvé un excellent général qui lui fait quinze mille de viager. […] Augier peut me répondre qu’il a voulu enlever toute défense à sa courtisane, en la plaçant dans un milieu plein d’indulgence et de douceur, ou sa nature anormale pût s’acclimater sans trop de contrainte.
Un homme, à qui l’on demandait pourquoi il ne pleurait pas à un sermon où tout le monde versait des larmes, répondit : « je ne suis pas de la paroisse. » Ce que cet homme pensait des larmes serait bien plus vrai du rire. […] Le rire doit répondre à certaines exigences de la vie en commun. […] Répondre à ces questions sera déjà serrer de plus près le problème. […] C’est donc par un simple geste qu’elle y répondra. […] Question embarrassante, semble-t-il, puisque des psychologues tels que Hecker, Kraepelin, Lipps se la posèrent tour à tour et y répondirent diversement.
On cherchera vainement une théorie du comique qui réponde d’une manière satisfaisante à cette question très simple. […] Par exemple, quand Alceste répond obstinément « Je ne dis pas cela ! […] Souvent à une personne absente, dont il suppose qu’elle a parlé et qu’il lui répond. […] Si Boufflers avait répondu : « Il ne l’attrapera pas », c’eût été le commencement d’un mot d’esprit ; mais ce n’en eût été que le commencement, parce que le terme « attraper » est pris au figuré presque aussi souvent que le terme « courir », et qu’il ne nous contraint pas assez violemment à matérialiser l’image de deux coureurs lancés l’un derrière l’autre. […] » À quoi la voix du locataire répond : « Pourquoi mettez-vous votre terrasse sous mes pipes ?
Il répondit à quelqu’un qui lui demandoit pourquoi, écrivant si bien, il aimoit mieux être Traducteur, qu’Auteur lui-même : « Que la plupart des Ouvrages modernes n’étoient que des redites des Anciens, & que, pour bien servir sa patrie, il valoit mieux traduire de bons Livres, que d’en faire de nouveaux, qui le plus souvent ne disent rien de nouveau ».
La Reine mere, Anne d’Autriche, répondit au Libraire Bertier, qui n’osoit imprimer la vie du Cardinal de Richelieu, parce que l’Historien y parloit peu avantageusement de plusieurs Seigneurs de la Cour : Travaillez sans crainte, & faites tant de honte au vice, qu’il ne reste plus que de la vertu en France.