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245. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Le ministre français près la Diète de Ratisbonne, M. de Verjus, recevait de Louvois l’ordre de répondre de la bonne sorte aux plaintes des Allemands, — c’est-à-dire de ne rien répondre à la Diète en corps, et de ne daigner s’expliquer qu’à l’oreille des amis en particulier : « Le droit de Sa Majesté est si bien établi par le Traité de Munster, qu’il ne sera rien dit pour le justifier. […] Dans un voyage qu’il fit en Alsace, en juin 1679, les magistrats de Strasbourg étaient venus à Schelestadt lui faire leurs protestations les plus humbles pour l’avenir ; il dissimula, répondit par des paroles assez polies, et noua probablement dès lors des intelligences secrètes avec quelques-uns du dedans. […] Le résident de France à Strasbourg, interrogé par les magistrats sur ces mouvements inopinés, ne savait rien, n’avait rien à répondre. […] La lettre de M. de Chamilly, par laquelle il essaye de disculper sa femme de ce trop de zèle, porte les apostilles suivantes de la main même de Louvois, et c’est en ce sens qu’il dut lui être répondu ; on croit entendre une de ces lettres impératives et sensées comme nous en connaissons, écrites sous une dictée puissante : « Il est bon que Mme de Chamilly se mêle de son domestique et de rien autre chose sur les affaires de cette nature.

246. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

L’observation indirecte devient vite surabondante, confine parfois au fatras, déchoit jusqu’au degré infime de la vulgarisation scientifique, qui nous semble, en matière de science, l’exact répondant du feuilleton quotidien, pitance littéraire d’une importante partie de notre société. […] Il avait d’ailleurs, sur une note assez désinvolte, répondu à ce sujet au Dr Cabanès en 1891 : … Je n’ai fait aucune étude médicale suivie, j’ai lu beaucoup de livres de médecine, de physiologie et de biologie : Le dictionnaire de Robin et de Littré, le livre de Broca, avec préface de Pozzi, la clinique de Charcot, l’anthropologie de Bossu, mais tout cela bien décousu et bien incohérent. » Il termine finement : « … Je ne crois pas beaucoup à la médecine, ce qui me permet d’aimer beaucoup les médecins, n’ayant plus rien à redouter d’eux. […] … « Comment j’ai documenté médicalement Flamboche, cela n’a pas été aussi simple que vous pourriez le croire, répondit-il au Dr Cabanès70. […] Zola répondit simplement qu’il n’était pas un savant, mais un romancier, un artiste82. […] Malot, qui tient tant cependant à montrer les hommes et les choses avec tous les caractères de la fidélité réaliste, que le prétendu aliéné qu’il met ainsi en scène n’a jamais existé et ne répond à aucun type connu.

247. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Quand on demande d’où résulte le rire, on répond ordinairement, d’une disconvenance. […] La physiologie seule peut nous répondre. […] Pour répondre à cette question, il faudrait avoir la collection complète de tous les codes ayant jamais existé. […] il faut répondre : « Les lois promulguées de la société existante, lesquelles dérivent d’un homme qui fut investi en son temps de l’autorité d’un législateur moral. » A l’appui de cette doctrine, on peut invoquer le mode de promulgation des lois morales : elles sont imposées par un pouvoir réel, par un individu dont la puissance est quelquefois dictatoriale. […] Bain a répondu à ces critiques dans une note de la dernière édition de The Emotions and the Will, p. 601.

248. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

L’armée française, qui s’ébranlait et était sur le point de donner, répondait : « Point de paix ! […] Ce moment doit répondre aux premiers instants de la régence ou peut-être aux derniers jours de la maladie de Louis XIII. […] Je ne réponds pas, et aucun lecteur circonspect ne saurait répondre de la vérité et de l’exactitude historique de la plupart des récits que nous offrent les Mémoires de Retz ; mais ce qui est évident et qui saute aux yeux, c’est quelque chose de supérieur pour nous à cette exactitude de détail, je veux dire la vérité morale, la fidélité humaine et vivante de l’ensemble. […] Si on me demande comment l’aima la reine et de quelle nature fut son affection, je répondrai qu’il reste quelque doute à cet égard ; non pas sur la question de l’amour, ce fut bien de l’amour assurément, amour réel de sa part à elle, amour plus ou moins simulé de la part de Mazarin, et tant qu’il eut besoin d’un appui.

249. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Mais on peut répondre à Pellisson, premièrement, que Fouquet n’avait pas fait ces actes mémorables dont Mazarin pouvait revendiquer hautement l’honneur ; qu’il n’avait encore rien réalisé de grand en son nom pour l’État ; que s’il avait rendu des services en ces temps de difficultés et de gêne, ce n’était pas de ces services éclatants qui couvrent et qui rachètent tout. […] Le roi lui répondit : « Oui, je vous pardonne tout le passé, et vous donne ce que vous me demandez. » Au lieu de profiter du pardon et de rentrer dans les voies de la rectitude, Fouquet ne songea qu’à redoubler d’adresse ; il présentait au roi de faux états de situation, que Colbert contrôlait et réfutait en secret. […] Ne répondit-il pas, avec toute la confiance qu’on pourrait presque prendre en Dieu même, qu’il ne voulait (ce furent ses propres termes) ni protection, ni support, ni bien, ni honneur, ni vie, qu’en la bonté de Votre Majesté, et n’employa-t-il pas sur l’heure même pour votre service tout ce qu’il avait reçu du prix de sa charge ? […] Il y aurait à répondre que Fouquet avait été averti le jour même où il avait cru devoir faire au roi son semblant de confession et réclamer indulgence pour le passé, et qu’il s’était montré incorrigible. […] [NdA] Pellisson, dans son Histoire de Louis XIV, où il n’est plus l’avocat de Fouquet, nous mène à l’explication de son caractère quand il le définit ainsi : « L’un était d’un génie élevé, fertile en expédients et en ressources, plein de vigueur et tempéré de beaucoup d’humanité. » Fouquet avait en lui la fibre humaine, il savait la toucher dans les autres, et elle lui répondit.

250. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Regnard, quand il eut produit quelques-uns de ses meilleurs ouvrages en vers, eut la bonne grâce de dédier sa pièce des Ménechmes à Boileau, en se professant son disciple et en lui disant : Le bon sens est toujours à son aise en tes vers ; et Boileau, à quelqu’un qui, pour lui faire la cour, traitait devant lui Regnard de poète médiocre, eut la justice de répondre : « Il n’est pas médiocrement gai. » « Qui ne se plaît pas à Regnard n’est pas digne d’admirer Molière », a dit excellemment Voltaire. […] il ne mérite pas de la posséder, et il a mérité au contraire de la perdre, non point tant encore pour avoir mis le portrait de sa maîtresse en gage que parce que, le pouvant et averti par son valet, il a refusé de le dégager et a répondu : Nous verrons ! […]  » s’écrie-t-il ; et Valentin lui répond avec sang-froid : Que feriez-vous, monsieur, du nez d’un marguillier ? […] Un chevalier bel esprit y fait solennellement appel au bon sens du siècle à venir et à la postérité ; le comédien répond humblement : « Quelque succès qu’ait notre pièce, nous n’espérons pas, monsieur, qu’elle passe aux siècles futurs ; il nous suffit qu’elle plaise présentement à quantité de gens d’esprit, et que la peine de nos acteurs ne soit pas infructueuse. » Et encore, à toutes les minauderies et aux scrupules grimaciers d’une comtesse très équivoque, M.  […] Le poète Palaprat répondait aussi aux censeurs de Regnard par un joli rondeau à la louange de son ami, commençant par ces vers : Il est aisé de dire avec hauteur, Fi d’une pièce, en faisant le docteur… Et le premier mot du rondeau revient heureusement à la chute, en s’appliquant à Regnard : De notre scène il sait l’art enchanteur, Il y fait rire, il badine avec grâce,             Il est aisé.

251. (1888) Études sur le XIXe siècle

Mon père m’a répondu de vous écrire directement. […] lui répondis-je. […] Le docteur me répondit : “Tâchons de la transporter dans un lit.” […] L’officier répond : « Comme cela, tout de suite, sans préparation ? […] — Ce que j’ai pensé, ai-je répondu, pouvez-vous me le demander ?

252. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Je lui répondais que je comptais sur lui pour commander l’armée du Rhin. […] Que le patriotisme, la première vertu des nations, réponde. […] « Il restait toujours le front sur ses mains sans répondre. […] Il me répondit : « — Eh ! […] — On me répond : Il pouvait déchirer l’ordre et mourir lui-même.

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