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886. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Tout ce qui est de regard et de récit dans ce Voyage d’Orient est à étonner de bon sens, de bonne humeur et de bon ton, toutes choses rares dans l’école romantique ; et s’il s’y rencontre des parties inférieures, ce sont les pages que l’auteur a voulu faire poétiques, comme la légende de la Reine de Saba, qu’il prétend avoir entendu raconter par un conteur de café, en Egypte, et que, pour cette raison, je ne mettrai point à sa charge.

887. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Brève sera l’histoire, Et je ne te dirai rien que la vérité, Aucun récit banal de douleur. — Dans sa gloire,       C’est un noble type arrêté.

888. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Le Franc, dont j’honore le talent, l’a tentée, et je lui ai prédit qu’il échouerait. »  —  « Cependant, continue Delille en son récit, le fils du grand Racine voulut bien me donner un rendez-vous dans une petite maison où il se mettait en retraite deux fois par semaine, pour offrir à Dieu les larmes qu’il versait sur la mort d’un fils unique… Je me rendis dans cette retraite (du côté du faubourg Saint-Denis) ; je le trouvai dans un cabinet au fond du jardin, seul avec son chien qu’il paraissait aimer extrêmement. […] Les autres rares morceaux de prose qu’on a de l’abbé Delille, depuis son éloge de la Condamine, lors de sa réception à l’Académie, jusqu’à son article La Bruyère dans la Biographie universelle, ne démentent pas cette observation ; agréables de tour et de récits anecdotiques, ils sont très-clair-semés d’idées. […] On y lit le très-amusant récit d’un voyage que fit l’abbé Delille, en 1786, à Metz, à Pont-à-Mousson, à Strasbourg, reçu dans chaque ville par les gouverneurs, par les colonels à la tête de leurs régiments, par les maréchaux de Stainville et de Contades au sein de leurs états-majors, et commandant lui-même les petites guerres.

889. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Ces menues particularités, jetées en passant, donnent au récit un air parfait de vérité. […] En ne se prenant ainsi qu’à la portion piquante et curieuse de l’idylle grecque, et en laissant de côté la seconde moitié qui est tout un ardent récit de l’égarement, Virgile a fait preuve de goût ; il n’a pas essayé de lutter contre un petit poëme accompli ; il se réservait de prendre ailleurs sa revanche en fait d’amour, et, sans s’attaquer à la violente et brève Simétha, il préparait les langueurs passionnées de sa Didon. […] On me permettra de continuer à traduire textuellement un récit que toute analyse affaiblirait.

890. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

L’attention, l’attention concentrée d’un groupe ou deux de personnages au récit populaire chanté par un poète de la nature. […] Au pied de l’écueil ce sont deux jeunes matelots ; l’un est accoudé nonchalamment sur la base du roc, et l’autre, son manteau dans une main et son bras passé autour du cou de son compagnon, comme pour l’inviter à mieux écouter encore le récit, écoute lui-même avec une attention passionnée qui lui fait oublier tout le reste. […] En face du chanteur, deux belles jeunes filles de Procida ou de Mycènes sont debout, dans l’attitude et dans l’expression de l’attention, émues jusqu’aux larmes ; l’une regarde le poète comme s’il allait lui dire le secret de sa destinée amoureuse ; l’autre baisse les yeux et songe à je ne sais quoi de triste comme le récit.

891. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Manos, et de le ramener bien vite à Homère, dont une noble et sévère comparaison va relever le récit. […] Virgile, qui lui doit sa plus touchante inspiration, après nous avoir attendris au récit de l’amour unique et fidèle d’Orphée, nous le montre dans cette autre vie que son génie religieux et poétique révéla, et le place au premier rang des âmes sages et heureuses qui ont emporté sur les rives, éternellement paisibles, de l’Élysée, les bénédictions de la terre. […] Mais il n’y est pas tombé sans soutien et sans amis pour le soutenir, et pour retourner sa tête sur son chevet à sa dernière heure, comme on l’a écrit par erreur ou par prétention à l’effet dans certains récits.

892. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Je regrette de ne pouvoir indiquer à mes lecteurs une biographie dans laquelle ils trouveraient le récit et l’image complète de cette vie du maître à Zurich, de 1850 à 1859 ; je n’en connais point. […] Exactement la même chose se répète pour le drame qui se passe dans le cœur de Tristan, par les mots : « Tristan’s Ehre. hoechste Treu, etc. »89. — Et on trouvera dans ce premier acte un troisième genre de précision de la parole : c’est dans les récits d’Isolde, qui nous racontent ce qui a précédé, comment elle a soigné Tantris, comment elle a découvert que c’était lui le meurtrier de Morold, comment elle a voulu le tuer, mais que son regard lui fit tomber l’épée de la main. C’est un style moyen, à peine rimé et très discrètement allitéré, sans mots qui se détachent, un style de récit, Mais avec cela d’une précision et d’une concision parfaites.

893. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

. — Ce n’est pas un poème versifié, mais une esquisse très complète et très détaillée, en forme de récit, « le Mythe des Nibelungs : esquisse d’un drame ». […] Le récit est identique à celui de l’Anneau du Nibelung tel que nous le connaissons aujourd’hui ; c’est-à-dire, la fable — ce qu’on nomme vulgairement l’action — du drame est la même ; c’est absolument la même série d’événements ». […] Des faits très importants de la fable n’étaient que racontés : par exemple, tout le drame de Siegmund et Sieglinde, et le châtiment de Brünnhilde étaient contenus dans un récit que Brünnhilde faisait lorsque Siegfried la réveillait.

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