À partir de ce moment, l’humble famille des écrivains devient foule et puissance ; sa richesse fait notre embarras, comme auparavant sa pauvreté. […] Le chant d’Igor contient en puissance toute la poésie lyrique du dix-neuvième siècle russe. […] Pour la première fois, Gogol a su mettre une vraie puissance de terreur dans la lutte du pauvre clerc contre le fantôme. […] Je ne sais même si l’auteur et ses premiers lecteurs aperçurent toute la puissance de cette opposition. […] Jamais encore Tourguénef n’avait poussé aussi loin la puissance créatrice, le don de l’observation minutieuse.
Le malheur, la puissance, la religion, le génie, tout ce qui frappait l’imagination des Athéniens excitait en eux une sorte de fanatisme ; mais cette impression se détruisait avec la même facilité, dès qu’on en substituait une autre également vive.
Par cette puissance, l’imagination reproduit et remplace la vue ; le livre tient lieu de l’objet ; la phrase rend présente la chose qui n’est pas là.
Il n’est pas possible qu’une langue littérairement aussi vivante ait perdu sa vieille puissance verbale ; il suffira sans doute que l’on proscrive à l’avenir tout mot grec, tout mot anglais, toutes syllabes étrangères à l’idiome, pour que, convaincu par la nécessité, le français retrouve sa virilité, son orgueil et même son insolence.
« Ils habitaient en leur puissance à Worms sur le Rhin. […] « Ils ont ici aux bords du Rhin une trop grande puissance ; c’est pourquoi je ne veux pas vous conseiller la lutte ; ils seraient trente contre un. […] Personne ne peut se figurer avec quelle puissance cette immense troupe chevauchait dans le pays. […] avec quelle puissance elle occupa la place d’Helche ! […] « Quand ceux qui devaient veiller sur eux les eurent quittés, la puissance d’Etzel les protégea sur tous les chemins.
Ils sont des éducateurs et des nourriciers ; ils nous élèvent et nous fortifient : quand ce n’est pas directement par leurs idées, c’est par la puissance de leurs peintures, par leurs analyses si profondes et si déliées, à représenter la vie humaine ; c’est par les nobles sentiments qu’ils prêtent à leurs personnages et qu’ils tirent de leurs cœurs pour relever les nôtres. […] La moelle de chaque siècle, ajoutée à la leur, accroît leur force, leur puissance et leur joie. […] Je l’ai, autant que j’ai pu, réchauffé et excité à se venger en faisant quelque nouveau Cid qui attire les suffrages de tout le monde ; mais il n’y a pas moyen de l’y résoudre, et il ne parle plus que de règles, et que des choses qu’il eût pu répondre aux Académiciens, s’il n’eût point craint de choquer les puissances. » Pendant trois ans il ne fit rien représenter. […] C’est dans cette variété touffue qu’éclate la puissance du génie. […] Ou bien encore les vers suivants : Lorsque le déshonneur souille l’obéissance, Les rois peuvent douter de leur toute puissance ; Qui la hasarde alors n’en sait pas bien user, Et qui veut pouvoir tout ne doit pas tout oser.
Peut-on supposer que la religion qui avait modifié la nature de ses perceptions avait en même temps diminué la puissance physiologique de son cerveau ? […] Des êtres surnaturels flottaient dans les imaginations qui n’étaient ni des anges, ni des démons, mais des Puissances que pouvait se soumettre l’intelligence de l’homme. […] Le véritable ciment d’une communauté, c’est l’égoïsme ; au moment qu’un homme se fortifie et se grandit, il assure par cela même la santé et la puissance de la république. […] Cette seconde cause est la plus forte ; elle peut anéantir la première ; mais si elle s’y ajoute, au lieu de la contrarier, elle peut acquérir une puissance indestructible. […] Pour cela, il est châtié éternellement, car il a voulu nier, par orgueil, les conditions même, de la vie de relation, telles qu’elles nous sont imposées ; il avait obéi aux propres suggestions de ses enfants, de ses pensées, de son égoïsme, et l’égoïsme eut plus de puissance que l’amour, — « et la faim eut plus de puissance que la douleur.
Les Anglais traitent les hommes comme ils traiteraient des forces naturelles dont ils ne connaîtraient pas la puissance exacte. […] Eh bien, il n’y en a pas chez qui les vieux sentiments germaniques se traduisent avec plus de puissance et se présentent avec plus de pureté. […] Oui, voilà jusqu’où mon art avec votre aide a pu porter sa puissance ! […] Shakespeare s’inquiète moins de faire un drame que de rendre sa conception par tous les moyens possibles et avec toute la puissance vitale qu’il sent remuer en lui. […] Voilà la puissance qui manque au livre d’Elis Wyn ; écrit avec un talent vrai et une singulière force descriptive, il n’est cependant qu’un livre de secte.