Affirmer des opinions qu’il ne pouvait prouver lui paraissait un orgueil intolérable, une atteinte à la liberté de l’esprit, un défaut de sincérité envers soi-même et envers les autres ; et il se rendait le témoignage de n’avoir jamais fait un mensonge consciemment, bien plus, d’avoir eu le courage dans ses écrits de dire toujours tout ce qu’il pensait. […] Leclerc, dit-il à Paradol, une thèse sur les Fables de La Fontaine ; il me semble qu’on peut dire là-dessus beaucoup de choses neuves, l’opposer aux autres fabulistes qui ne veulent que prouver une maxime ; la fable devenue drame, épopée, étude de caractères, caractère du roi, des grands seigneurs, etc. ; opposer le génie de La Fontaine, grec et flamand, à celui du siècle. » Là-dessus il partit pour Paris où l’attendait une nomination qui équivalait à une révocation. […] Après les Philosophes français, les articles de Sainte-Beuve dans le Moniteur 37, de Planche dans la Revue des Deux Mondes 38, de Caro dans la Revue contemporaine 39, de Schérer dans la Bibliothèque universelle 40, nous prouvent qu’il est désormais au premier plan parmi les hommes de la nouvelle génération littéraire. […] Épris du réel et du vrai, il ne se prescrivait point de règle qu’il ne voulût pleinement observer, comme il n’affirmait rien qu’il ne crût pouvoir prouver. […] Le récit de Michelet semblait plus convaincant que la plus solide démonstration ; où Niebuhr s’efforçait de prouver, lui il voyait et il montrait.
Le raisonnement de ces pessimistes peut se formuler ainsi : l’idéal de la démocratie, c’est l’égalité politique et même économique entre les hommes ; cette égalité politique et économique tendra à produire une égalité intellectuelle, une élévation des petits esprits compensée par l’abaissement des grands ; cette universelle médiocrité tuera l’art, qui ne peut vivre que par la supériorité du génie et qui est ainsi, par essence, aristocratique, — Ce raisonnement, assez spécieux, est pourtant plus superficiel qu’on ne le croit ; ce que les adversaires de la démocratie devraient prouver en effet, et ce qu’ils ne prouvent nullement, c’est que l’égalité des droits politiques tende à produire l’égalité des cerveaux et des aptitudes. […] En somme, l’histoire nous montre bien que l’art varie et que ses variations correspondent à celles des mœurs, de l’état social, des langues et même des formes politiques ; mais elle est loin de prouver que ces variations impliquent nécessairement une décadence actuelle ou future. […] Quant à la rime, comme nous l’avons prouvé, elle n’est scientifiquement que le moyen de marquer la fin du vers ; du moment où, grâce à elle, la mesure est devenue sensible, son rôle essentiel est terminé. […] Elle existe toujours, et pour le prouver il suffit de forger le vers plat qui suit, où l’on n’observe plus en rien le repos de l’hémistiche ; La césure dans l’alexandrin disparaît.
Ce récit, en style de procès-verbal, vient contrôler utilement l’élégante chronique de Fléchier, et il la confirme de tout point. « Il en prouve, suivant moi, l’authenticité de la manière la plus évidente. » C’est la conclusion d’un magistrat exact et consciencieux, M.
Comme je n’ai en ce moment à cœur que de montrer l’inexactitude du mot de De Vigny m’accusant d’avoir, en 1835, parlé de lui à la légère et d’avoir porté l’analyse dans les procédés de son talent, en le connaissant à peine, je lui laisserai le soin de prouver jusqu’où allait notre connaissance et notre presque intimité (le mot n’est pas trop fort) depuis plusieurs années déjà.
D’ailleurs elle a prouvé, par le courage et le calme qu’elle a montrés dans ses derniers moments, que l’exercice prolongé des facultés du cœur n’en affaiblit point l’énergie.
Cette pièce, admirable d’un bout à l’autre, prouve tout ce qu’avec du travail et une conduite meilleure de son talent il aurait pu être, et le rang qu’il pouvait tenir entre le ?
Cette divination précise et prouvée des sentiments évanouis a, de nos jours, renouvelé l’histoire ; on l’ignorait presque entièrement au siècle dernier ; on se représentait les hommes de toute race et de tout siècle comme à peu près semblables, le Grec, le barbare, l’Indou, l’homme de la Renaissance et l’homme du dix-huitième siècle comme coulés dans le même moule, et cela d’après une certaine conception abstraite, qui servait pour tout le genre humain.
Louis-Philippe prouva dans une autre occasion plus solennelle qu’il n’acceptait rien des opinions et des actes de son père ; qu’il croyait à des vertus domestiques et même publiques en lui, particulièrement à la chaleur de ses sentiments paternels et à son dévouement stoïque à la république, mais qu’il n’acceptait ni la responsabilité de ses faiblesses devant la terreur, ni l’hérédité de son vote lâche et dénaturé contre son roi et son parent.