Les races et les climats produisent simultanément dans l’humanité les mêmes différences que le temps a montrées successives dans la suite de ses développements. […] Appliquées dans des milieux différents, elles produisent des effets tout divers ; que les mêmes circonstances se représentent, les mêmes effets reparaîtront. […] Or, si nous analysons le sentiment que produisent en nous ces œuvres antiques, à quel titre leur décernons-nous le prix de la beauté ? […] Il n’est plus lui-même lorsque, sortant de l’appréciation critique, il cherche à produire sur le modèle des œuvres dont il relève judicieusement les beautés. […] La Révolution et l’Empire n’ont produit aucun poème qui mérite d’être nommé ; ils ont fait bien mieux.
Geiger, que la vraie notion des circonstances où se produisit Jésus doit être cherchée dans cette compilation bizarre, où tant de précieux renseignements sont mêlés à la plus insignifiante scolastique. […] Aucun miracle ne s’est produit devant une réunion d’hommes capables de constater le caractère miraculeux d’un fait. […] Si chaque fois le miracle réussissait, deux choses seraient prouvées : la première, c’est qu’il arrive dans le monde des faits surnaturels ; la seconde, c’est que le pouvoir de les produire appartient ou est délégué à certaines personnes. […] Jésus eût à peine été nommé ; on se fût surtout attaché à montrer comment les idées qui se sont produites sous son nom germèrent et couvrirent le monde. […] Supposons qu’en restaurant la Minerve de Phidias selon les textes, on produisît un ensemble sec, heurté, artificiel ; que faudrait-il en conclure ?
Eugène Stoffels, en leur indiquant le double effet qu’il avait la prétention de produire sur les hommes de son temps : diminuer l’ardeur de ceux qui se figuraient la démocratie brillante et facile ; diminuer la terreur de ceux qui la voyaient menaçante et impraticable ; les concilier, les régler, les guider s’il était possible, leur montrer les périls et en même temps que les conditions essentiellesg ; les voies et moyens. […] Gustave de Beaumont (3 mars 1853), semble graduellement se raffermir ; je recommence à travailler très activement, mais sans rien produire encore. […] Cela produit un singulier effet de se promener ainsi tranquillement au milieu des débris de tant d’agitations ; de rencontrer, à chaque pas, des maux prévus qui ne sont pas survenus, des biens espérés qui ne se sont pas réalisés, et, pour comble de misères, la trace de préoccupations violentes à propos de faits qui ne sont pas indiqués et dont la mémoire même ne reproduit rien. […] Ce mot de sauvage est le mot juste ; c’est bien l’effet que produit par moments cette singulière et si brusque éloquence des sermons de Bossuet, à laquelle les critiques classiques proprement dits, de l’école de La Harpe, ont eu tant de peine à s’accoutumer.
Et croyez-vous produire ces effets sans éloquence ? […] Ce qui eût produit autrefois un grand effet, n’est plus aujourd’hui que lieu commun. […] Qu’un homme se livre à un de ces mouvements, l’effet est prévu, il ne produit rien ; on croit voir quelqu’un qui s’échafaude pour étonner, et cette espèce d’appareil fait rire ; quelques hommes même ont pris ces formules pour de l’éloquence : autre source de ridicule. […] Vous n’ignorez point qu’il y a entre les idées deux espèces de liaison, l’une métaphysique et froide, et qui consiste dans un enchaînement de rapports et de conséquences ; celle-là n’est que pour l’esprit ; l’autre est pour l’âme, et c’est elle seule qui en a le tact ; elle est produite par un sentiment général qui circule d’une idée à l’autre, qui les unit, qui les entraîne toutes ensemble comme une seule et même idée, et ne permet jamais de voir ni où l’esprit s’est reposé, ni d’où il a repris son élan et sa course.
L’exemple du roi produisait donc un désordre pire que le sien, en autorisant au plus haut degré le dérèglement général. […] Aujourd’hui que nous possédons les œuvres de ces quatre poètes, nous pouvons nous figurer quelle était la force de leur alliance par leur position dans le monde, par la puissance de leurs talents divers, par le besoin de produire dont ils étaient pressés, par l’émulation qui naissait de leur concours, par la combinaison de leurs efforts pour mériter la bienveillance d’un roi galant et la protection des femmes les plus séduisantes et les plus voluptueuses de sa cour.
Combien est plus dangereuse la doctrine qui n’y voit que le produit de combinaisons mentales, qu’un simple artifice dialectique peut, en un instant, bouleverser de fond en comble ! […] Il reste donc que, sans produire le mal qu’il implique, il soutient avec les conditions fondamentales de la vie sociale les rapports positifs que nous verrons dans la suite.
La marche a été longue depuis le commencement du monde, et la renommée n’a cessé de produire les opinions magnifiques que l’on a conçues jusqu’à nous de ces antiquités que leur extrême éloigneraient dérobe à notre connaissance. […] Trois vices capables de détruire la race humaine produisent la félicité publique. […] Chaque nation païenne eut son Jupiter. — Il fallut sans doute plus d’un siècle après le déluge pour que la terre moins humide pût exhaler des vapeurs capables de produire le tonnerre. […] Elles sont l’expression des passions et des sentiments, à la différence des pensées philosophiques qui sont le produit de la réflexion et du raisonnement. […] Là aussi se fonda la première monarchie, celle des Assyriens, sortis de la tribu chaldéenne, laquelle avait produit les premiers sages, et Zoroastre le plus ancien de tous.
Mais il y eut quelque chose de plus efficace et de plus puissant à produire cette révolution, que toutes les intrigues particulières ; ce fut, à un moment donné, le concert universel et la conspiration véritable de tous, le mépris profond dans lequel était tombé Pierre III, l’intérêt qu’inspirait Catherine, et la faveur populaire qui n’avait cessé de la suivre pendant des années jusque dans sa disgrâce. […] Il arriva là, on se l’explique aisément, ce qui s’est produit en plus d’un cas analogue que présente l’histoire, et, par exemple, à la mort de l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket. […] Elle appelle, en commençant, Voltaire « le premier moteur de son goût et de son plus cher amusement. » Elle lui dit un joli mot : « Votre esprit en donne aux autres. » Il y a en effet de l’esprit qui n’est que de l’esprit une fois produit, et qui n’en donne pas : l’esprit de Voltaire est un boute-en-train.