Vouloir retrouver l’instinct par principe c’est exactement comme si un homme âgé voulait par principe retrouver les premiers jours de sa vie. […] Partant de ce principe, ils vont jusqu’au bout et s’enferment en eux-mêmes. […] La science moderne — continue-t-il — adopte comme principe absolu la nécessité de baser toute recherche sur un fait donné précis. Ce même principe, tous les fondateurs des religions anciennes le connaissaient déjà. […] La série d’Inconséquences qui caractérisent notre vie moderne découle du manque des principes sur lesquels on pourrait se baser : de là la faillite de la satire.
Ce coup-d’œil suffit d’abord pour expliquer le principe de la célébrité de l’Histoire de Pantagruel & de Gargantua. […] Il est donc à propos de chercher ailleurs que dans le mérite réel de ses Ouvrages, le principe du cours prodigieux qu’ils ont eu.
Avis du traducteur Les Principes de la Philosophie de l’Histoire dont nous donnons une traduction abrégée, ont pour titre original : Cinq Livres sur les principes d’une Science nouvelle, relative à la nature commune des nations, par Jean-Baptiste Vico, ouvrage dédié à S.
De droit et de légitimité, n’en cherchez le principe là aussi que dans la nécessité. […] Ce qu’il y a de singulier et ce qui, à la réflexion, ne paraîtra point pourtant très extraordinaire, c’est que cette science qui de tout temps a été devinée, comprise et pratiquée par des hommes d’un génie naturel supérieur, et qui, dans les détails d’exécution, a été remaniée et travaillée à l’infini, n’a été rédigée et ramenée à ses vrais principes généraux qu’à une époque très récente, et quand elle atteignait à ses plus vastes applications. […] Maurice de Saxe, un guerrier par nature et par génie, se mettant à dicter ses Rêveries, pouvait dire : « La guerre est une science couverte de ténèbres, dans l’obscurité desquelles on ne marche pas d’un pas assuré : la routine et les préjugés en font la base, suite naturelle de l’ignorance. — Toutes les sciences ont des principes et des règles, la guerre seule n’en a point… La guerre a des règles dans les parties de détail, mais elle n’en a point dans les sublimes… Les grands capitaines qui en ont écrit ne nous en donnent point. […] Depuis ce temps-là nous avons dérogé successivement, parce que ce n’était que par routine que l’on avait appris : de là vient la confusion des usages où chacun a augmenté ou retranché… Il n’y a plus que des usages dont les principes nous sont inconnus… » Cela n’empêchait pas les raisonnements à perte de vue ; le chevalier de Folard ne s’en privait pas ; il y avait dans ses écrits fatras et mélange. […] Ce Traité n’est, à le bien prendre, qu’une histoire critique et un examen des campagnes de Frédéric ; les principes s’y déduisent chemin faisant à l’occasion des faits.
Le livre de l’Allemagne : principes du romantisme. […] En réalité, malgré l’opposition de leurs tempéraments et de leurs principes, ils ont poussé tous les deux la littérature dans le même sens. […] Elle pose ainsi les principes d’un goût nouveau, conforme aux nouveaux états de sensibilité dont nous avons parlé. […] Nous voici conduits au principe nouveau, large, fécond, dont Mme de Staël a voulu donner la démonstration par son livre, et qui contient tout le développement postérieur de la critique : « Je me suis proposé, dit-elle, d’examiner quelle est l’influence de la religion, des mœurs, des lois sur la littérature, et quelle est l’influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois… Il me semble que l’on n’a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques qui modifient l’esprit de la littérature… En observant les différences caractéristiques qui se trouvent entre les écrits des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français, j’ai cru pouvoir démontrer que les institutions politiques et religieuses avaient la plus grande part à ces diversités constantes. » Il semble qu’elle ne tienne pas trop, pour la poésie, à sa doctrine du progrès, et qu’elle se contente de constater des différences : si c’est sa pensée, la correction est heureuse. […] Elle écrit, au début de sa Littérature ces lignes funestes: « L’égalité politique, principe inhérent à toute constitution philosophique, ne peut subsister que si vous classez les différences d’éducation avec encore plus de soin que la féodalité n’en mettait dans ses distinctions arbitraires ».
Une haute notion de la divinité, qu’il ne dut pas au judaïsme, et qui semble avoir été de toutes pièces la création de sa grande âme, fut en quelque sorte le principe de toute sa force. […] Et cela n’était pas chez lui un principe théorique, une doctrine plus ou moins prouvée et qu’il cherchait à inculquer aux autres. […] La morale ne se compose pas de principes plus ou moins bien exprimés. […] Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait 248. » Un culte pur, une religion sans prêtres et sans pratiques extérieures, reposant toute sur les sentiments du cœur, sur l’imitation de Dieu 249, sur le rapport immédiat de la conscience avec le Père céleste, étaient la suite de ces principes. […] Jésus ne faisait en ceci que tirer les conséquences des grands principes que le judaïsme avait posés, mais que les classes officielles de la nation tendaient de plus en plus à méconnaître.
On nous imputa, en effet, certaines opinions que nous n’avions pas soutenues, sous prétexte qu’elles étaient « conformes à nos principes ». […] C’est en aborder l’étude en prenant pour principe qu’on ignore absolument ce qu’ils sont, et que leurs propriétés caractéristiques, comme les causes inconnues dont elles dépendent, ne peuvent être découvertes par l’introspection même la plus attentive. […] Appliquons ce principe à la sociologie. […] D’ailleurs, ces contestations sont très souvent venues de ce que l’on se refusait à admettre, ou de ce que l’on n’admettait pas sans réserves, notre principe fondamental : la réalité objective des faits sociaux. C’est donc finalement sur ce principe que tout repose, et tout y ramène.
Or, maintenant, je le demande, où sont les principes que vous donnerez comme une boussole à vos jeunes générations ? […] C’est la lutte des traditions du passé avec la science moderne, la lutte des dogmes chrétiens, auxquels la société livre l’enfance (comme si le rebut des hommes mûrs était assez bon pour l’enfance), et de la philosophie, qui ne sait encore que détruire ; c’est un mélange hétérogène de toutes sortes de principes qui ne sont pas des principes, de vérités et d’erreurs mêlées à dessein. […] Si son œil plonge dans la profondeur de son cœur, s’il se reporte aux souvenirs de son enfance pour chercher les principes que la société lui a donnés, afin de le préparer à ses lois, qu’y trouve-t-il ? […] C’est ainsi que tout principe d’ordre et toute règle d’obéissance est détruite aujourd’hui. […] Vainement, comme De Maistre, séparant dans la nature humaine ce qui est inséparable, l’homme de la femme, le principe d’un sexe du principe de l’autre, appelleriez-vous l’attention du législateur pour qu’il accablât le second sexe de lois impitoyables.