Le plus sage est d’avoir le goût très large sur ce chapitre, et de ne pas demander aux écrivains une sorte d’impression qu’ils n’ont pas prétendu nous donner. […] Il ne prétend rien vous démontrer. […] Ce prétendu révélateur de la justice sociale, comme disent nos politiciens, fut un déséquilibré de la plus classique espèce. […] Cette hypothèse, qui prétend reposer uniquement sur l’observation du Réel, est-elle conforme au Réel ? […] Le changement ne se ramène pas à la permanence, comme le prétend le Scientisme.
On lui en voudrait s’il prétendait juger et trancher les grands différends de l’histoire ; mais on lui en voudrait aussi de ne pas nous dire ce que l’histoire qu’il a traversée a laissé en lui de méditations, d’étonnements, de tristesses, de sagesses et en un mot d’expérience. […] Quelques vérités de bon sens et de bon cœur, sans lien très ferme entre elles, c’est tout ce qu’il a prétendu nous donner. […] Prétendez-vous qu’elle vient de vous ? […] Calvin prétendait rompre la tradition prochaine, mais se rattacher très fermement à l’ancienne. Il repoussait l’autorité des Pères, mais il se réclamait de la Bible et de l’Evangile, et c’était le christianisme tel qu’il fut depuis le commencement du monde jusqu’à saint Paul où il prétendait ramener le monde, et qu’il prétendait faire revivre.
Laissons le style, qui n’est pas aussi propre à l’homme qu’on le prétend quelquefois encore ; où il peut d’ailleurs entrer trop d’école et de procédés ; qui n’a toujours été qu’un moyen pour Feuillet, et jamais une fin. […] D’autres ont pu prétendre qu’on en faisait trop de mystère ; et, pour cette raison, ils ont pu réclamer en faveur de l’expression « d’observation morale », plus classique sans doute, quoique d’ailleurs infiniment plus vague. […] Ceux qui savent l’hébreu lui refuseront donc, s’il y a lieu, telle ou telle de ses conclusions, et, — puisque c’est une plaisanterie qui ne manque jamais son effet en France, — ils prétendront que c’est lui qui ne le sait pas. […] En vérité, j’aimerais autant qu’il prétendit nous montrer dans le mariage une forme atténuée de la débauche ou de la luxure. […] et plutôt, s’il y a quelque chose d’insolemment barbare, c’est de prétendre, en cette vie si brève, ne dater, ne compter, ne relever que de nous-mêmes.
Quand on vit que ce n’était pas cela, on prétendit n’y rien trouver d’intéressant. […] dit l’abbé, ai-je prétendu autre chose ? […] combien de résultats et d’observations y passent sans prétendre à se faire admirer !
Son aîné, M. de Plassac-Méré, s’était aussi mêlé de bel-esprit, et il correspondait avec Balzac : c’est ce même M. de Plassac qui prétendait corriger le style de Montaigne. […] Il y a de lui une lettre fort connue adressée à Pascal, et dans laquelle il prétend en remontrer à ce génie original, et cela ni plus ni moins que sur les mathématiques ; c’est incroyable de ton : « Vous souvenez-vous de m’avoir dit une fois que vous n’étiez plus si persuadé de l’excellence des mathématiques ? […] Qu’est-ce que prétendre tirer de l’oubli ?
La Révolution, en effet, rebroussant sa route de Paris à Berlin, semblait venir remonter à Berlin à une de ses sources ; mais ce prétendu reflux de la Révolution sur Berlin n’était qu’une illusion ; un esprit aussi net que celui de M. […] qui ne lui manque jamais, de prédire les fautes d’un génie désormais irrésistible, de prétendre qu’à de tels succès aucune raison humaine ne pourrait tenir ; et il est malheureusement vrai que le génie, après avoir désespéré l’envie par ses succès, se charge lui-même de la consoler par ses fautes. » IX Maître de la monarchie prussienne, sûr de l’immobilité de la Russie, de la tolérance forcée de l’Autriche, de la complaisance de l’Espagne, de l’obéissance de la Hollande, Napoléon rêve à Berlin le blocus du continent contre l’Angleterre, qu’il veut étouffer dans son île par l’écoulement refoulé de ses produits sur ses manufactures. […] L’intelligence suffit-elle à tout, comme le prétend M.
Chacun croit bien savoir tous les sens de ce vieux mot et le chanteur qui prétend l’expliquer risque de prendre l’attitude vaine d’un pédant un peu en retard. « Chantez donc ! […] Il est pourtant certain que pendant le combat romantique, et tandis qu’Hugo, poète de sentiment, de geste et de verbe, agitait glorieusement les lambeaux aux belles couleurs d’un vêtement vide où il prétendait enfermer la vie humaine, la pensée pure s’est recueillie pour l’avenir dans l’œuvre moins éclatante et peut-être plus durable du poète qui célébrait avec une extraordinaire clairvoyance l’avènement de l’esprit pur : Alfred de Vigny. […] Ou bien au contraire elle envahit le domaine plastique, hérisse le style écrit de termes arides et qui ne font pas image, encombre la peinture et la musique de théories réputées infaillibles, de procédés qui suppriment l’émotion et l’instinct et prétendent mettre l’artiste à même de produire à coup sûr des œuvres irréprochables.
Les hommes qui attaquent journellement la famille, qui prétendent qu’il arrivera un moment dans les civilisations de l’avenir où elle sera définitivement supprimée, savent-ils bien qu’ils suppriment du coup, dans l’ordre seul de la pensée, toute une masse de choses sublimes, depuis Priam pleurant aux pieds d’Achille jusqu’au Roi Lear, et depuis le Roi Lear jusqu’au Père Goriot, qui n’est qu’un Roi Lear plus étonnant que l’autre, et qui fait (je le montrerai tout à l’heure) de notre Balzac l’égal de Shakespeare ! […] C’est Hazlitt, je crois, qui prétendait qu’essayer une description de ce drame ou de son effet sur la pensée était une impertinence, une pure impertinence (mere impertinence). […] parce que c’est peut-être vrai, et que dans tous les cas c’est une idée profonde et justifiée, à ce qu’il semble, par la conception que nous avons du génie sympathique de Shakespeare, que de prétendre et de poser qu’un pareil homme, rencontrant Jeanne d’Arc dans l’Histoire, ne puisse avoir pour cette fille, unique en sa grandeur, qu’un sentiment digne de ce génie, unique dans la sienne, qui vibrait si magnifiquement à chaque coup de toute chose grande et belle, et dont la vaste personnalité, embrassant toutes les personnalités humaines, comme jamais esprit ne les avait jusque-là embrassées, a paru si extraordinaire qu’on n’a rien trouvé de mieux à en dire que de l’appeler de l’impersonnalité.