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1962. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Ainsi, de plus en plus, le moi est poussé à sortir de lui-même et à recourir à quelque principe hétérogène ; de plus en plus, l’idéalisme se renie et se rapproche du réalisme. […] Peu à peu elles se détachent de la pensée et se poussent en quelque sorte les unes les autres.

1963. (1929) Amiel ou la part du rêve

Celle-là aussi dut pousser le fils vers le refus et l’intérieur. […] Mais il y a des hommes faits pour être une Université, pour assumer dans leur cerveau l’équation à mille termes, pousser spontanément et libéralement les contraires sinon à la vie, du moins à cette ombre de vie à laquelle les réduit leur coexistence : Amiel, avec sa pluralité et ses inconséquences, avec sa culture multiforme, en est.

1964. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

J’applique alors l’évasement de l’extrémité de la seringue, dont le piston est poussé jusqu’en c, point où la seringue cesse d’être cylindrique. […] Nous le chloroformons pour que l’expérience soit plus facile, et nous procédons comme si nous voulions faire une fistule pancréatique ; seulement, au lieu d’introduire un tube d’argent dans le conduit pancréatique, nous y plaçons la canule de la seringue et nous y poussons 4 centimètres cubes environ de beurre fondu à 40 degrés ; maintenant nous recousons la plaie après avoir rentré le pancréas dans l’abdomen. […] Nous nous sommes demandé si la matière grasse présentait quelque chose de spécial par rapport au pancréas, et pour cela nous avons recherché si de semblables injections poussées dans d’autres glandes en amèneraient également la destruction. […] Le pancréas se gonfla, devint comme emphysémateux ; et je vis en même temps une grande quantité de cet air ainsi poussé dans le conduit pancréatique passer par grosses bulles dans les veines du pancréas et aller ainsi dans la veine porte. […] (J’ai vu souvent que les injections poussées dans les conduits pancréatiques passent non seulement dans les veines, mais aussi dans les vaisseaux lymphatiques.)

1965. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

On n’y a jamais poussé la gaieté plus loin que le sourire. […] Il est vrai qu’il n’adopta cette méthode que les dernieres années de sa vie, & l’on peut dire alors que son esprit s’étoit affoibli, d’autant plus qu’il poussa sa carriere bien au-delà de quatre vingts ans — Et monsieur de Voltaire, lui dis-je, ne paya-t-il pas un tribut à l’humanité, en se livrant souvent à des accès d’humeur, qui le faisoient déraisonner. […] On ne peut sûrement pas la pousser plus loin.

1966. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

L’ordre ne sera-t-il rien de plus que l’apathie des peuples qui se laisseront, spectateurs muets, pousser comme un vil troupeau d’un pouvoir à l’autre ? […] En partant du principe intérieur, et prenant l’âme pour théâtre de l’observation, on n’arrive point à sa relation avec les objets extérieurs à la sensation : et quelque loin qu’on pousse la connaissance de l’action des objets extérieurs, considérés comme réels, on ne saurait dire comment une sensation devient une pensée. […] Il était trop savant pour voir, dans tous les gros rouages de l’organisation physique, les facultés morales qui distinguent l’homme ; il a poussé ses recherches plus avant, et a voulu reconnaître ces facultés dans les ressorts les plus fins, et pour ainsi dire les plus mystérieux de la nature physique.

1967. (1923) Au service de la déesse

Et, si vous supprimez la déportation, si Manon n’est plus envoyée de force en Louisiane et si des Grieux n’est point poussé par son amour à suivre dans un exil infâme cette pauvre fille perdue, toute l’histoire se défait, ou n’est qu’une autre histoire, moins pathétique, moins touchante, celle d’Avril de La Varenne et de sa Froget ou Quantin, qui n’étaient pas forcés de partir. […] » Il y a là de l’impérialisme et de la modestie ensemble… Mme de Warens, qui avait eu sa jeunesse entourée de guyoniens et qui était « une guyonienne plus ou moins consciente », — mais, reconnaissons-le, une guyonienne qui aurait fait pousser des cris à Mme Guyon, — Mme de Warens « a donc pu transmettre à son protégé les consolations quiétistes ». […] Le drosera pousse dans les prairies marécageuses, a de bonnes racines et des feuilles qui absorbent, comme les feuilles de toutes les plantes, le gaz carbonique de l’air.

1968. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Les Anciens avaient poussé loin l’art de la rhétorique et toutes les préparations par où devait passer un orateur qui aspirait à exceller.

1969. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Parmi les feuilles, le vent verse les unes à terre, et la forêt verdoyante fait pousser les autres sitôt que revient la saison du printemps : c’est ainsi que les races des hommes tantôt fleurissent, et tantôt finissent93. » Tenons-nous à ce qui ne meurt pas.

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