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1707. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Au milieu de l’agitation de ces pensées, cédant tout à coup au sentiment qui le pénètre, il embrasse cette brave fille avec une grande effusion de cœur, et prend entre le ciel et lui l’engagement de ne jamais l’abandonner, quelles que fussent d’ailleurs sa position et sa fortune: engagement qu’il remplit avec une exactitude religieuse, dans le temps même où il n’avait d’autre revenu qu’une pension de mille francs ; et pour commencer il tire sa bourse, la verse sur la table et partage sur l’heure avec sa bonne tout ce qu’il possédait.

1708. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Si le dialogue est une partie considérable de l’art du romancier, et si peut-être il n’y a rien de plus rare que le talent de le faire servir à la peinture des caractères, aucun romancier contemporain, — je dis aucun, ni George Sand, ni Balzac, — ne l’a possédé chez nous au même degré que Feuillet ; et la Petite Comtesse ou le Roman d’un jeune homme pauvre en sont déjà la preuve. […] Et comme il faut enfin tâcher de tout prévoir, quand on lui disputerait d’avoir ainsi donné à la description poétique, — en la rendant d’énumérative, pittoresque, et de didactique, vraiment lyrique, — une valeur qu’elle ne possédait pas avant lui dans notre langue, il faudrait du moins saluer encore dans l’auteur de Qaïn et de la Mort de l’homme l’un des poètes qui sans doute ont traduit le plus éloquemment ce que le pessimisme a de plus universel, de plus douloureux, et de plus tragique. […] Renan avait déjà dit, dans son premier volume, en parlant du même récit : « La fausse simplicité du récit biblique, l’horreur exagérée qu’on y remarque pour les grands chiffres et les longues périodes ont masqué le puissant esprit évolutionniste qui en fait le fond, mais le génie des Darwin inconnus que Babylone a possédés il y a quatre mille ans s’y reconnaît toujours… La grande vérité de l’unité du monde et de la solidarité de ses parties, méconnue par le polythéisme, est au moins clairement aperçue dans ces récits où toutes les parties de la nature éclosent par l’action de la même pensée et l’effet du même verbe. » On a si souvent opposé, de notre temps, l’infécondité métaphysique ou scientifique du Sémite à l’aptitude originelle et maîtresse de l’Aryen pour les grandes généralisations de la science ou les hautes spéculations de la philosophie, que, sur un point de cette importance, et au lieu de les commenter ou de les paraphraser, j’ai tenu à citer les propres paroles de l’historien d’Israël.

1709. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

. —  Tu ne me posséderas jamais, je le sais. —  Ce que j’ai fait est fait ; je porte au dedans de moi — une torture à laquelle la tienne ne pourrait rien ajouter. —  L’âme, qui est immortelle, se donne à elle-même — la récompense ou le châtiment de ses bonnes ou de ses mauvaises pensées. —  Elle est à elle-même le commencement et la fin de son propre mal. —  Elle est à elle-même son lieu et son temps.

1710. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Ce village avait jadis appartenu à un monastère, et son église possédait une petite image miraculeuse, à l’influence de laquelle les habitants attribuaient leur bonne fortune d’être restés libres, au beau milieu des possessions d’un puissant seigneur.

1711. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Il signale aussi le changement curieux, arrivé chez les paysans de son département, qui lorsqu’ils n’avaient pas le sol, étaient des conservateurs forcenés, et qui, maintenant qu’ils possèdent des terres et de l’argent, sont socialistes.

1712. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

tandis qu’il possède l’accent tonique, lequel nous n’avons pas.

1713. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Les jésuites ne virent qu’avec un dépit extrême de nouveaux venus marcher sur leurs brisées, enseigner, prêcher, diriger, posséder un grand nombre de collèges & de séminaires, avoir absolument les mêmes prétensions qu’eux. […] Sa sainteté, dans sa lettre à ce cardinal, proviseur de Sorbonne, exposoit simplement son avis : elle disoit qu’il falloit avoir égard aux circonstances, qu’en cas que l’abbé de Prades souscrivît à une formule dont elle envoyoit copie à la faculté, & qu’on fût instruit de sa soumission dans un acte public, signé de lui, il seroit alors possible de l’absoudre des censures & de l’irrégularité, & en même temps de le rendre habile à posséder les bénéfices qu’il se flatte d’obtenir dans les états du roi de Prusse.

1714. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Tout ce qu’on peut dire, c’est que la bête d’Iza est polyandre, au lieu que celle de Pierre est monogame, et aussi qu’il y a chez lui, outre un possédé d’amour, un honnête homme qui lutte et se débat. […] Elle aime Karloo de toute son âme et de tout son corps de possédée ; elle l’aime jusqu’au crime et, pour sauver son amant, elle dénonce son mari. […] Il explique à Henriette que, s’il n’avait pas opéré ce sauvetage, il ne se serait pas cru digne de la posséder !

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