Il est impossible qu’alors la religion ait eu un grand empire sur les âmes ; car toute religion, quelle qu’elle soit, et particulièrement la grande, la sainte religion du Christ, inculque une bien autre doctrine que celle de la domination des sens et du plaisir. […] Éviter les sensations qui peuvent donner de la peine, rechercher celles qui peuvent donner du plaisir ; voilà la morale tout entière dans son principe le plus général. Saint-Lambert119 s’est chargé de tirer de ce principe ses diverses applications et d’en composer un code, dont le plaisir est le fondement et l’intérêt la loi suprême. Il fallait encore que cette morale eût sa politique ; elle l’a eue, et il a été déclaré, décrété même, que comme l’individu n’avait pas d’autre loi que son intérêt bien ou mal entendu, une collection d’individus n’en pouvait avoir d’autre : qu’ainsi ces collections plus ou moins considérables d’individus qu’on appelle les peuples n’avaient pas d’autre loi que leur volonté, c’est-à-dire, dans le système régnant, leurs désirs, c’est-à-dire leur bon plaisir ; de là le droit divin du nombre et de la force, la souveraineté du peuple120. […] La noblesse française, qui jadis avait tant et si bien servi la patrie, et qui avait confondu son histoire avec celle de tous les glorieux faits d’armes de la France, la noblesse française avait perdu les mâles habitudes de ses ancêtres et s’était, comme la royauté, endormie dans les plaisirs.
Si l’une glorifie trop l’amour et le vaporise, l’autre le vulgarise un peu trop fréquemment, deux manières contraires, et presque également certaines, d’en sortir : dans l’un des cas, il s’élève jusqu’à être une religion ; dans l’autre, il n’est plus qu’un plaisir.
J’ai voulu retourner avec le paquet de tes lettres dans le pré, derrière l’hôpital, où j’avais été les lire avant mes voyages de Lyon, avec tant de plaisir.
Tantôt il tirait ses expressions des onomatopées qu’il proférait lui-même. » Ainsi, tout petit, il faisait mm pour exprimer son plaisir quand il voyait arriver la bouillie.
Arnoux riche, la religion du chic dont est imbu le jeune de Cisy, les plaisirs mondains de Mme Dambreuse et les galanteries maquignonnes de son premier amant, sont détaillés avec une insistance dont l’ironie n’exclut pas toute exactitude.
., provient surtout de ce que l’action sélective n’est jamais intervenue : chez les Chats, à cause de la difficulté de les apparier à son gré ; chez les Ânes, parce qu’ils sont toujours possédés en petit nombre par de pauvres gens qui font peu d’attention à leur reproduction, car récemment, en certaines provinces d’Espagne et des États-Unis, ces animaux ont été modifiés et améliorés d’une façon surprenante par une sélection soigneuse ; chez les Paons, parce qu’ils sont difficiles à élever et qu’on ne les garde jamais par grandes troupes ; chez les Oies enfin, parce qu’elles n’ont de valeur que pour leur chair ou leurs plumes, et plus encore, parce que nul n’a jamais trouvé plaisir à élever ou rassembler diverses races de ces animaux ; mais il faut dire aussi que l’Oie semble avoir une organisation singulièrement fixe58.
Michelet, — et il en a, comme un artiste qui donne des plaisirs extrêmement vifs à ceux qui l’aiment, — lui trouvent toutes les qualités, les unes après les autres, excepté cependant celles-là.
De là ce foyer français, que les étrangers connaissent très bien, qu’ils prennent plaisir à nier ou à moquer, sur la foi de nos stupides romanciers galants, mais sur lequel ils ne se trompent point et dont ils connaissent très bien les mérites ; ce foyer français qui a quelques ridicules, où la femme est trop maîtresse et où l’homme n’est souvent que l’aîné des enfants, ce qui, du reste, est délicieux ; mais ce foyer français, presque toujours très chaste, très honnête, très fermé et très jaloux de son intimité, et de son secret, et de son bonheur. […] Quoi qu’il en soit de cette hypothèse psychologique, le travers existe, et je me résumerai en disant : le Français n’est pas immoral ; mais il tient infiniment et il prend un plaisir infini à passer pour l’être. […] Les tribunaux furent matés par l’intimidation et surtout par ce fait que tout jugement émané d’eux, non conforme au bon plaisir du gouvernement, était annulé par un « arrêté de conflit » qui leur enlevait le droit de s’occuper de l’affaire dont s’agissait. […] Mais il exigeait un certificat d’aptitude qui laissait à qui devait le donner une singulière et inquiétante latitude d’arbitraire et la quasi liberté de le refuser par bon plaisir. […] Cet article donnait pleine faculté d’arbitraire et de bon plaisir au gouvernement.