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195. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

ils n’ont pas vu que dans ce grand drame qu’ils défaisaient à plaisir, il s’agissait de la conscience, cet inévitable châtiment du coupable ! […] Le plaisir, c’est la grande affaire. […] Ces choses-là s’appelaient tantôt la Vallée de Misère, tantôt les Plaisirs de la Jeunesse, et parmi ces plaisirs, le gros Rieux et la belle Pâtissière, la Dame de pique et la Dame de carreau : dames, écoliers, pages, chevaliers. […] La décoration, qui est fort belle et d’un très pittoresque effet (quelle somme d’argent représenteraient ces magnifiques décorations qui remplacent, si misérablement et si chèrement, par le stérile plaisir des yeux, les impérissables plaisir de l’esprit) ! […] c’est là encore mentir à l’histoire et avilir à plaisir et sans aucune nécessité dramatique, le noble caractère de M. le marquis de Montespan.

196. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Et si cette berquinade est, par là-dessus, pittoresque et savoureuse, si elle est tout imprégnée de sel marin, toute pénétrée d’une odeur d’algues, toute traversée par les grands souffles salubres qui viennent du large, irons-nous chicaner sur notre plaisir ! […] Le poète de la Chanson des gueux ne les peint pas que de par dehors, pour le seul plaisir île faire du pittoresque. […] C’en est assez pour faire lire avec plaisir ce livre tourmenté. […] … Le Chemineau n’en reste pas moins une œuvre intéressante, d’un joli travail, qui sera écoutée avec plaisir par ceux à qui les pures lettres suffisent pour l’intérêt d’une soirée.

197. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Bien volontiers, si cela peut vous faire plaisir. […] Je les ai semées, j’ai le plaisir de les arroser et de les voir, mais je ne les touche jamais. […] Quoique je n’y aie jamais été, j’éprouve un plaisir singulier à le voir. […] Sans paraître s’occuper de moi, elle veillait sans cesse à ce qui pouvait me faire plaisir. […] une semblable relation pourrait vous distraire, et me ferait un grand plaisir à moi-même.

198. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Elle dit, à sa façon, comme son frère Lazare : « Il n’est plaisir que de jeunesse » ; et ses suivantes, la première et la seconde demoiselle, lui font écho et lui répètent à l’envi ; « Cœur ne vaut rien, s’il n’est joyeux. » Tout cela se dit en ballades assez agréables et en chansonnettes qui devaient courir ensuite et se répéter. […] Quant aux plaisirs qui restent, ceux du toucher, on tremble ; mais elle s’en tire assez adroitement, avec assez de délicatesse, et ne fait que glisser. […] Notez que, plus tard, Madeleine pénitente se mortifiera méthodiquement dans chacun des cinq sens par lesquels elle aura présentement goûté la satisfaction raffinée et le plaisir. […] Il y a plaisir à comparer. […] C’est déjà le vers connu : Tous les autres plaisirs ne valent pas ses peines.

199. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 490-491

La caducité de l’âge n’eut pas le pouvoir d’amortir les saillies de sa Muse, ni d’altérer ses goûts ; il aima toujours les plaisirs, & les chanta jusqu’à la fin de sa vie. […] Point de moyen plus sûr de s’attirer des lecteurs, des admirateurs, des prosélytes ; & cependant rien de plus révoltant aux yeux d’une raison, nous ne disons pas austere, mais éclairée, que ce penchant à faire consister tout le bonheur dans la jouissance actuelle des plaisirs des sens.

200. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Nous sautons le technique et nous courons au récit ; car, si nous aimons nos prétentions, nous leurs préférons notre plaisir. […] Tous les deux, supérieurs dans la moquerie, se doutaient bien qu’ils ne s’exceptaient pas l’un l’autre du plaisir de railler les gens, et il ne manqua pas de complaisants intéressés qui en firent leur cour au roi et à l’écrivain. […] On est surpris de s’amuser où l’on croyait s’instruire, et l’on est près de se reprocher son amusement comme un plaisir pris hors de saison, dont on est médiocrement obligé à celui qui vous le donne. […] Avant d’arriver à la Correspondance, j’ai plaisir à mentionner quelques écrits de Voltaire qui, pour être des actes encore plus que des ouvrages d’esprit, n’en sont pas moins marqués en plus d’un endroit de la beauté littéraire. […] La vérité, au lieu de s’imposer, se donne comme un plaisir d’esprit dont Voltaire nous invite à essayer.

201. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 214-216

Si l’amour est un doux servage, Si l’on ne peut trop estimer Les plaisirs où l’amour engage, Qu’on est sot de ne pas aimer ! […] Le Public eût assurément revu avec plaisir beaucoup de petites Pieces qu’il contient, Pieces infiniment préférables à ce qu’on trouve communément dans le plus joli des Recueils, dans l’Elite de Poésies, dans l’Abeille du Parnasse, & dans le Porte-feuille d’un Homme de goût, &c.

202. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Un sonnet, daté sans doute de Vaucluse, que Pétrarque adresse à cet homme illustre, rappelle les douceurs de la retraite, des champs, des plaisirs de cœur et d’esprit goûtés ensemble dans la vallée de Vaucluse ! […] Je me contente pour ma nourriture du pain noir de mon jardinier, et je le mange même avec une sorte de plaisir ; quand on m’en apporte du blanc de la ville, je le donne presque toujours à celui qui l’a apporté. […] J’éprouvais une sorte de plaisir en y entrant ; mais, je l’avoue, ce plaisir n’était pas sans une certaine voluptueuse terreur. […] Clément VII, homme de plaisir et de mollesse, préférait les délices d’Avignon aux luttes qu’il aurait à soutenir à Rome contre les princes, presque tous armés et fortifiés, des États romains. […] Nous allons perdre une compagne qui était l’âme de nos plaisirs innocents ; une amie qui nous consolait dans nos chagrins, et dont l’exemple était pour nous une leçon vivante.

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