Elle me plut beaucoup, et la vérité est que je ne lui plus guère, soit qu’elle n’eût pas d’inclination pour moi, soit que la défiance que sa mère et son beau-père lui avoient donnée dès Paris même, avec application, de mes inconstances et de mes différentes amours, la missent en garde contre moi. […] La première lui plaisoit par sa bonté et par une certaine ingénuité à conter tout ce qu’elle avoit dans le cœur, qui ressentoit la simplicité des premiers siècles ; l’autre lui avoit été agréable par son bonheur ; car, bien qu’on lui trouvât du mérite, c’étoit une sorte de mérite si sérieux en apparence, qu’il ne sembloit pas qu’il dût plaire à une princesse aussi jeune que Madame. » A l’âge d’environ trente ans, Mme de La Fayette se trouvait donc au centre de cette politesse et de cette galanterie des plus florissantes années de Louis XIV ; elle était de toutes les parties de Madame à Fontainebleau ou à Saint-Cloud ; spectatrice plutôt qu’agissante ; n’ayant aucune part, comme elle nous dit, à sa confidence sur de certaines affaires, mais, quand elles étaient passées et un peu ébruitées, les entendant de sa bouche, les écrivant pour lui complaire : « Vous écrivez bien, lui disait Madame ; écrivez, je vous fournirai de bons mémoires. » — « C’était un ouvrage assez difficile, avoue Mme de La Fayette, que de tourner la vérité en de certains endroits d’une manière qui la fit connaître et qui ne fût pas néanmoins offensante ni désagréable à la princesse. » Un de ces endroits, entre autres, qui aiguisaient toute la délicatesse de Mme de La Fayette et qui excitaient le badinage de Madame pour la peine que l’aimable écrivain s’y donnait, devait être, j’imagine, celui-ci : « Elle (Madame) se lia avec la comtesse de Soissons… et ne pensa plus qu’à plaire au roi comme belle-sœur ; je crois qu’elle lui plut d’une autre manière, je crois aussi qu’elle pensa qu’il ne lui plaisoit que comme un beau-frère, quoiqu’il lui plût peut-être davantage ; mais enfin, comme ils étoient tous deux infiniment aimables, et tous deux nés avec des dispositions galantes, qu’ils se voyoient tous les jours au milieu des plaisirs et des divertissements, il parut aux yeux de tout le monde qu’ils avoient l’un pour l’autre cet agrément qui précède d’ordinaire les grandes passions. » Madame mourut dans les bras de Mme de La Fayette, qui ne la quitta pas à ses derniers moments. […] Nous l’avons été autrefois pour des bagatelles112. »Et dans les Mémoires de Mme de La Fayette sur les années 1688 et 1689, à propos de la comédie d’Esther, on lit : « Elle (madame de Maintenon) ordonna au poëte de faire une comédie, mais de choisir un sujet pieux : car, à l’heure qu’il est, hors de la piété point de salut à la cour aussi bien que dans l’autre monde… La comédie représentoit, en quelque sorte, la chute de Mme de Montespan et l’élévation de Mme de Maintenon ; toute la différence fut qu’Esther étoit un peu plus jeune et moins précieuse en fait de piété. » En citant ces paroles de deux femmes illustres, je ne me plais pas à en faire ressortir l’aigreur qui gâta une longue affection. […] Il est touchant de penser dans quelle situation particulière naquirent ces êtres si charmants, si purs, ces personnages nobles et sans tache, ces sentiments si frais, si accomplis, si tendres ; comme Mme de La Fayette mit là tout ce que son âme aimante et poétique tenait en réserve de premiers rêves toujours chéris, et comme M. de La Rochefoucauld se plut sans doute à retrouver dans M. de Nemours cette fleur brillante de chevalerie dont il avait trop mésusé, et, en quelque sorte, un miroir embelli où recommençait sa jeunesse117.
La Mérope de Voltaire plut beaucoup aux jésuites, parce qu’il n’y avait point d’amour. […] car il y a peu d’auteurs que les sifflets mènent à l’art de plaire. […] peut-on trop oser quand on cherche à vous plaire ? […] La raison même a tort quand elle ne plaît pas. […] La voilà précisément dans la disposition où elle doit être pour aimer et pour épouser le premier homme qui lui plaira.
Et cela même me plaît. […] Ce qui me plaît dans l’article le plus sévère de M. […] Je n’ai pas à morigéner M. de Maupassant, qui écrit comme il lui plaît. […] Ce joyeux monde, presque tout artificiel, nous plaît par là même. […] Ce qui nous plaît n’est donc plus tout à fait ce qui plaisait à nos pères, et tout d’abord le conte, chez M. de Maupassant, est devenu réaliste.
Tout ce qu’il pense et dit n’a d’autre fin que de plaire à sa gracieuse demoiselle. […] C’était un rude compagnon, farouche, violent, à qui plaisait la rapine, qui ne détestait ni le pillage, ni l’incendie. […] Mais à Goethe, tout était permis : on devait tolérer sa liaison nouvelle, jusqu’au moment où il lui plairait de la légitimer. […] Crois-tu que la déesse de l’amour ait longtemps réfléchi, lorsqu’un jour Anchise lui plut dans les bois de l’Ida ? […] Il se plairait assez, n’était le mauvais temps, qui le retient trop souvent dans sa tente.
Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour, Si, pour voler en un plus clair séjour, Tu as au dos l’aile bien empennée ? […] La lettre est du 31 juillet 1559 ; elle répond à de durs reproches du cardinal, dont on lui avait fait part ; en voici les passages les plus significatifs : « … Vous entendrez donc, s’il vous plaît, Monseigneur, qu’étant à votre service à Rome, je passois quelquefois le temps à la poésie latine et françoise, non tant pour plaisir que je prisse que pour un relâchement de mon esprit occupé aux affaires que pouvez juger, et quelquefois passionné selon les occurrences, comme se peut facilement découvrir par la lecture de mes écrits, lesquels je ne faisois lors en intention de les faire publier, ains me contentois de les laisser voir à ceux de votre maison qui m’étoient plus familiers. […] j’ai pensé que, pour réparer cette faute et pour me ramentevoir toujours en sa bonne souvenance, je ne lui pouvois faire présent plus agréable que ce que je vous envoie pour lui présenter, s’il vous plaît, de ma part. […] Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux Que des palais romains le front audacieux ; Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine, Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Pourquoi a-t-elle immolé avec si peu d'égards, la vérité, la décence, à l'essor de son imagination déréglée, & au désir de plaire à quelque prix que ce fût ? […] Mais peut-on se dissimuler qu’en séparant le coloris, du fond des tableaux, on ne distingue, à travers les prestiges du pinceau qui les enlumine, tous les genres altérés ; l’illusion, substituée à la vérité ; les idées reçues, sacrifiées à l’envie de plaire ; & le ton qui convient aux matieres qu’il traite, défiguré par sa maniere, indépendante de toutes les regles ? […] Que penser, en effet, de tant d’anecdotes hasardées, de tant de critiques puériles, de ce vain appareil de sagacité qui ne se plaît à fouiller que dans les cloaques, & en fait exhaler sans celle des vapeurs & des nuages qui corrompent ou interceptent les vérités les plus connues ? […] Les Jeunes-gens sur-tout, que le moindre joug importune ; les Esprits légers, à qui la nouveauté est toujours assurée de plaire, que les plus minces saillies persuadent dès qu’elles les amusent, n’ont pas eu de peine à passer du goût à l'enthousiasme, & de l'enthousiasme à une espece de fatanisme. […] Est-ce à travers des saillies, des épigrammes, des jeux de mots, des plaisanteries indécentes, qu'elle se plaît à lancer ses rayons & à faire entendre son langage ?
Cette librairie est un endroit où les amoureux des lettres se plaisent. […] Georges Lendrieux, je l’avoue, me plaît fort. […] Il ne se plaît qu’aux plaisirs de société. […] Julien Benda néglige tout souci de plaire. […] Julien Benda se plaît parmi les squelettes.
Mais où il se plaît plus que nulle part, c’est aux champs. […] Moi, il me plaît. […] Il se plaît trop au dénombrement des méchants. […] On se plaît à la grâce fine, à l’aisance familière et noble de son style. […] Et ce livre d’incroyance lui plaît !