Nous l’accorderons sans peine, car si ces deux points nous affectaient de la même manière, il n’y aurait aucune raison pour placer l’un d’eux à droite plutôt qu’à gauche. […] Mais qui ne voit que, pour apercevoir une ligne sous forme de ligne, il faut se placer en dehors d’elle, se rendre compte du vide qui l’entoure, et penser par conséquent un espace à trois dimensions ? Si notre point conscient A n’a pas encore l’idée d’espace — et c’est bien dans cette hypothèse que nous devons nous placer — la succession des états par lesquels il passe ne saurait revêtir pour lui la forme d’une ligne ; mais ses sensations s’ajouteront dynamiquement les unes aux autres, et s’organiseront entre elles comme font les notes successives d’une mélodie par laquelle nous nous laissons bercer. […] Tout à l’heure chacun d’eux empruntait une indéfinissable coloration au milieu où il était placé : le voici décoloré, et tout prêt à recevoir un nom. […] Et ces difficultés se multiplieront à mesure qu’elle déploiera de plus grands efforts pour les résoudre, car tous ses efforts ne feront que dégager de mieux en mieux l’absurdité de l’hypothèse fondamentale par laquelle on a déroulé le temps dans l’espace, et placé la succession au sein même de la simultanéité. — Nous allons voir que les contradictions inhérentes aux problèmes de la causalité, de la liberté, de la personnalité en un mot, n’ont pas d’autre origine, et qu’il suffit, pour les écarter, de substituer le moi réel, le moi concret, à sa représentation symbolique.
C’est bien véritablement dans la matière que la perception pure nous placerait, et bien réellement dans l’esprit même que nous pénétrerions déjà avec la mémoire. […] Je tiens donc les deux extrémités de la chaîne, les sensations musculaires en moi, les qualités sensibles de la matière hors de moi, et pas plus dans un cas que dans l’autre je ne saisis le mouvement, si mouvement il y a, comme une simple relation : c’est un absolu. — Entre ces deux extrémités viennent se placer les mouvements des corps extérieurs proprement dits. […] Et comme ces deux aspects de la perception, qualité et mouvement, s’enveloppent d’une égale obscurité, le phénomène de la perception, où une conscience enfermée en elle-même et étrangère à l’espace traduirait ce qui a lieu dans l’espace, devient un mystère. — Écartons au contraire toute idée préconçue d’interprétation ou de mesure, plaçons-nous face à face avec la réalité immédiate : nous ne trouvons plus une distance infranchissable, plus de différence essentielle, pas même de distinction véritable entre la perception et la chose perçue, entre la qualité et le mouvement. […] De là l’hypothèse d’une conscience avec des sensations inextensives, placée en face d’une multiplicité étendue. […] Le tort du dualisme vulgaire est de se placer au point de vue de l’espace, de mettre d’un côté la matière avec ses modifications dans l’espace, de l’autre des sensations inextensives dans la conscience.
Une fois placé sur ce terrain, il n’y avait pas de raison pour ne pas s’en prendre également à Henri IV et à La Fontaine. […] Mon caractère ne serait point là placé convenablement, et, dès lors, plus de bonheur pour moi. […] David d’Angers avait fait de lui un beau médaillon en marbre, et on le mit en loterie à 20 francs le billet ; la loterie, bien entendu, était toute au bénéfice du pauvre rapsode : « Si nous plaçons promptement ces billets, lui dit Béranger, vous aurez enfin de quoi renouveler cette maudite garde-robe qui s’en va toujours trop vite pour nous autres pauvres diables ; car je me rappelle le temps où je n’avais qu’un pantalon, que je veillais avec un soin tout paternel, et qui ne m’en jouait pas moins les tours les plus perfides.
Placé sur le devant du navire, il lui tend les bras, et mille cris de joie ont répondu à ce signe de tendresse. […] Par une irrégularité et un hors-d’œuvre de composition, M. de Lamartine a placé à la fin de son second volume, c’est-à-dire sous la date de 1814 et avant les Cent-Jours, un tableau de la littérature, de la poésie, de la philosophie et de toutes les branches de la pensée, écloses et produites dans le cours de la Restauration. […] À d’autres endroits, je vois Marie-Joseph Chénier, mort en 1811, et Mme Cottin, morte en 1807, placés au rang des écrivains de la Restauration.
Portalis, durant l’exil qui suivit la proscription de Fructidor, âgé pour lors de cinquante-quatre ans, pouvait écrire à un ami en toute vérité : Je ne dis point la sagesse, mais le hasard du moins a fait que je n’ai appartenu à aucun parti, et qu’en conséquence j’ai toujours été mieux placé pour bien voir et bien juger. […] Portalis aime à voir dans les grands tribunaux placés entre le souverain et les peuples, et chargés par le vœu et le concert tacite de tous deux du soin de vérifier les lois, des établissements politiques réguliers, qui ont toujours été regardés non seulement comme l’ornement et la décoration, mais aussi comme le retenail de la monarchie. […] Le second discours de Portalis que je veux signaler est précisément celui dans lequel il défendait les pauvres prêtres restés fidèles à l’ancienne orthodoxie ; on était prêt à renouveler contre eux les gênes d’un serment qui violait leur conscience, et qui allait les placer entre le mensonge et la proscription.
Ses Rustiques l’ont placé au nombre de nos meilleurs et de nos plus consciencieux poètes de la campagne.
Arnaud doit être placé au rang de ces honnêtes gens, dans qui la vivacité a nui quelquefois aux lumieres, & qui n’en méritent pas moins d’estime de la part de ceux qui savent distinguer l’homme prévenu, d’avec l’homme de mérite rendu à lui-même.
On peut le placer, avec honneur, parmi nos Auteurs qui ont cultivé avec succès la Poésie Latine.