Le ton de ce monde qui énerverait le talent, l’âme et la plus forte pensée, ce ton qu’à son époque on appelait le bel air, était odieux à son esprit comme un ennemi personnel : « Je ne le peux souffrir », écrit-elle. […] Il ne partage nullement, sur le compte de la duchesse, les illusions de Madame Du Deffand, cette aveugle d’amitié, et de l’abbé Barthélemy, ce commensal reconnaissant, et dans plus d’une note il a relevé les sottises de cette femme qu’ils crurent tous les deux supérieure, et qui sont, il est vrai, moins ses sottises personnelles que celles de son temps.
L’auteur de ce travail, M. l’abbé Sauveur Gorini, ne peut pas passer pour un écrivain dans le sens littéraire du mot, quoiqu’il ait souvent ce qui fait le fond de l’écrivain, — une manière de dire personnelle, — mais c’est un érudit, et un érudit d’une nouvelle espèce, venu en pleine terre, à la campagne, comme une fleur sauvage ou comme un poëte… Jusqu’ici vous aviez cru, n’est-ce pas ? […] Ce ne fut point une polémique passionnée et personnelle qu’il commença avec les historiens du dix-neuvième siècle, qui s’étaient trompés ou avaient trompé sur l’Église ; ce fut une chasse, non aux hommes, mais une chasse implacable seulement aux textes faux, aux interprétations irréfléchies ou… trop réfléchies, aux altérations imperceptibles.
Un prince disait à son fils en mourant : « Je te lègue tout, mes armées, mes États, mes trésors, et le souvenir de ce que j’ai fait de bien ; mais je ne puis te léguer ma gloire ; si tu n’en as une qui te soit personnelle, la mienne n’est qu’un fardeau pour toi. » C’est ce que Henri IV mourant aurait dû dire à Louis XIII. […] Lorsque dans une monarchie il s’élève un sujet qui, par les circonstances ou ses talents, obtient un grand pouvoir, aussitôt les hommages et les regards se tournent de ce côté ; tout ce qui est faible est porté, par sa faiblesse même, à admirer ce qui est puissant ; mais si ce sujet qui commande, a une grandeur altière qui en impose, si par son caractère il entraîne tout, s’il se sent nécessaire à son maître en le servant, si à cette grandeur empruntée qu’il avait d’abord, il en substitue une autre presque indépendante, et qui, par la force de son génie, lui soit personnelle ; si, de plus, il a des succès, et que la fortune paraisse lui obéir comme les hommes, alors la louange n’a plus de bornes.
Il aurait puisé dans la communion personnelle avec un Dieu personnel la force de vivre et la joie de mourir. […] Et nous ne comptons encore à notre avoir aucune expérience personnelle, que nous sommes initiés déjà aux expériences d’autrui. […] Je ne considère pas même la vie personnelle de l’homme. […] Les mieux informés prétendent qu’elle eut sa cause dans une apparition personnelle du Christ. […] L’autorité du livre disparaît derrière l’autorité personnelle du Christ et celle de son Esprit chez ses disciples.
Aux voix des frères de sa vingtième année, il a su joindre sa personnelle chanson et unir aux hymnes déjà grandioses de plusieurs l’humble et exquise mélodie de ses pipeaux de pâtre… Je crois que ce pastourel a été un peu à l’école du Rêve chez Shakespeare et Henri Heine, à celle des beaux vers chez Léon Cladel et Paul Verlaine, et c’est un peu pour cela que l’on ne pourrait définir absolument les endroits où il lui plaît de s’arrêter.
Pour ne pas être dupe avec trop d’inélégance, il faudra savoir interpréter et transposer ces témoignages personnels, — ou mieux encore, sans presque se soucier d’eux, il faudra continuer d’aimer Hugo et de se livrer à lui en toute simplicité de cœur, quitte à se ressaisir et à reprendre toute lucidité après le délire bienheureux… Théodore Botrel. […] Dans ces conditions, attendu que ces six splendides physionomies poétiques ont chacune leur génie personnel, je trouve que mon poète est formé de l’agglomération de ces six génies. […] Puisqu’il faut donc qu’interviennent les raisons personnelles, c’est-à-dire sentimentales, disons que notre cœur va vers ceux de qui l’œuvre est comme la cristallisation suprême d’une âme héroïque : Hugo, avocat avec indifférence de toutes les causes sonores, sous quoi, dénué de pensée réelle et de passion authentique, l’artiste se fait voir impur et incomplet, et bénisseur et vindicatif, l’homme se fait voir petit ; à notre admiration pour ses dons féeriques nous ne parviendrons à joindre ni sympathie ni estime. […] — La brièveté nécessaire, imposée aux réponses que vous sollicitez ne permet que la simple affirmation d’un sentiment personnel, qu’il n’est possible ni de développer ni de justifier. […] Avec une poésie adéquate à leur âme, d’autres merveilleux chanteurs ont sur des modes différents joué d’instruments véritablement personnels.
Qu’on nous permette de rapporter ici une observation personnelle. […] Il a bien fallu alors, pour distinguer nos impressions personnelles les unes des autres, ajouter à l’idée générale d’odeur de rose des caractères spécifiques. Et vous dites maintenant que nos diverses impressions, nos impressions personnelles, résultent de ce que nous associons à l’odeur de rose des souvenirs différents. […] Dès qu’on cherchera à se rendre compte d’un état de conscience, à l’analyser, cet état éminemment personnel se résoudra en éléments impersonnels, extérieurs les uns aux autres, dont chacun évoque l’idée d’un genre et s’exprime par un mot. […] Petit à petit ils formeront une croûte épaisse qui recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c’est seulement en y réfléchissant plus tard que nous reconnaîtrons notre erreur.
Charles Lomon de fort remarquables scènes qui n’appartiennent qu’à lui-même, et, en outre, lorsqu’il se souvient trop visiblement, il a une façon très personnelle de dramatiser ses souvenirs.