Un joueur malheureux ne pense qu’à se rattraper. […] Ces gens-là pensent tous, comme Turcaret, que l’argent donne toutes les qualités dont il tient lieu. […] Celui qui n’estime que l’argent mérite de vivre au milieu de gens qui ne pensent qu’à lui voler le sien. […] Je me trompe, il pense par moments à tout brouiller, pour pêcher une femme en eau trouble. […] Ce sont gens qui pensent avant tout à faire leurs honneurs, et qui savent trop bien qu’on les écoute.
Quand on pense que toute chose se retrouvera là-haut rétablie, ce n’est plus tant la peine de poursuivre l’ordre et l’équité ici-bas. […] Pensez-vous donc que, s’ils étaient mûrs pour la liberté, ils ne se la feraient pas à l’heure même ? […] Jamais on n’a pensé avec moins d’originalité que depuis qu’on a été libre de le faire. […] La liberté y est toute au-dedans ; elle a aimé à penser librement dans les cachots et sur le bûcher. […] Laissez-lui carte blanche, il court à l’aventure et est si content de sa liberté qu’il ne songe qu’à la défendre, sans penser à en profiter.
Il faut que le membre de la cité humaine pense toutes choses, sinon sub specie æterni, du moins sub specre civitatis. […] Sommes-nous quelque chose de réel, nous qui vivons, sentons, pensons ? […] Nous devons toujours appliquer le principe de raison et d’intelligibilité à l’être en tant qu’il est perçu et pensé par nous. […] Nous ne le pensons pas. […] En même temps donc que, par le principe de raison, nous établissons une harmonie entre la réalité et la pensée, par le principe de causalité efficiente nous maintenons la différence du réel et du pensé, tout au moins du réel et de ce qui n’est pour nous que pensé.
Rosny pensent que ce n’est pas par le peuple que peut se faire une évolution progressive, mais par la bourgeoisie. […] Ne pensez-vous pas que cet esprit s’imposera à plus forte raison sur des races hésitantes, puisqu’il apportera les germes d’une civilisation ? […] Penses-tu, Réussir et l’inachevée Aimienne ont eu des imitateurs ! […] Tu as des petits seins fermes et ronds qui me font penser aux seins de mes petites amies d’autrefois qui avaient seize ans. […] « Et j’ai pensé à toi avec de la pitié.
Pour quelque Zerbinette, pensez-vous ? […] J’y pense aussi avec fierté. […] Nous pensâmes que non. […] Vous pensez si nous pouffâmes de rire. […] On pensait que c’était Paul Arène.
Mézeray disait donc à Richelieu dans cette dédicace toute légitime et qui n’a point été publiée : Monseigneur, Étant si heureux que de vivre sous l’empire du plus grand des rois et sous l’administration de Votre Éminence, j’ai pensé que c’était une louable témérité de tenter quelque chose de grand et d’entreprendre un ouvrage digne de la gloire que vous avez acquise à la France. […] Si les héros, d’ailleurs, n’ont pas tenu exactement les discours que l’historien leur prête, ils ont dû les penser ; et ces considérations en général sont si nécessaires que l’historien, s’il ne les mettait dans leur bouche, serait obligé de les faire lui-même pour son compte. […] » C’est le même sentiment qui, au début du règne misérable et antipatriotique de Charles VI, lui fera dire : « Comme j’étais près d’entrer dans ce long et pénible règne, deux choses ont pensé m’en détourner : l’horreur que j’ai de repasser sur tant de massacres, de ruines et de désolations, et la peine incroyable qu’il y a à démêler tant d’affaires si embrouillées, etc. » Ces parties ingénues et naturelles plaisent chez Mézeray, en attendant qu’on en vienne avec lui aux parties étudiées et fortes. […] Frantin, dans une lettre qu’il m’a fait l’honneur de m’adresser depuis le présent article, réitère avec précision son jugement sur Mézeray dans les termes suivants : Il est vrai que, parmi tant de réputations à peu près éteintes qu’on a relevées de nos jours, je me suis étonné que l’on n’eût point encore pensé au vieux Mézeray. […] [NdA] Cette acception du mot développer est encore mieux définie dans la phrase suivante, qui se rapporte à Marguerite, sœur de François Ier : « Les nouveaux Évangélistes l’avaient autrefois pensé embrouiller dans leurs erreurs : mais ce puissant génie, ayant reconnu la vérité, en était heureusement développé. »
On a d’abord toute la série des récompenses et des pensions accordées par le roi aux nouveaux convertis de quelque importance : « 13 février 1686, à Versailles […] Dacier, homme fort fameux par son érudition et ses ouvrages, qui a épousé Mlle Le Fèvre, plus fameuse encore que lui par sa profonde science, avait eu une pension du roi de 500 écus ; ils se sont tous deux convertis depuis quelques mois. » Bien plus, c’étaient M. et Mme Dacier qui avaient décidé la conversion entière de la ville de Castres. — « Dimanche, 17 février. — J’appris que le roi donnait à Foran 1500 francs de pension en faveur de sa conversion, outre celle de 2000 francs que le roi leur donna, à Villette et à lui, il y a quelque temps, comme chefs d’escadre ; ils sont tous deux nouveaux convertis, et le roi répand volontiers ses grâces sur ceux qu’il croit convertis de bonne foi. » — « 10 mars. — Le roi donne au marquis de Villette, cousin-germain de Mme de Maintenon et chef d’escadre, une pension de 3000 fr. ; il s’est converti depuis peu. » Ces sortes de pensions et de faveurs sont à l’infini : elles sont décernées hautement, données de bon cœur et de bonne foi, non pas comme motif de la conversion, mais après la conversion et comme marque de satisfaction du prince pour un retour à la règle. […] M. de Ruvigny a permission de se retirer en Angleterre avec sa femme et ses deux fils : « Le roi lui laisse son bien et lui conserve même ses pensions. » Le maréchal de Schomberg eut également permission de se retirer en Portugal « avec madame sa femme et M. le comte Charles son fils ; il conservera, dit Dangeau, son bien et les pensions que Sa Majesté lui donne. » Duquesne, lieutenant général de la mer, eut permission de se retirer en Suisse avec sa famille ; mais, avant d’en pouvoir profiter, il mourut subitement à Paris. […] Il ne demeura point en Portugal, et s’inquiéta peu de garder ses pensions en France.
La première surtout rappelle quelques traits de la lettre de Henri, qui certes n’y pensait guère, et dont les lectures n’étaient jamais allées jusque-là. […] Votre soupçon tournait, et vous pensiez que ce fût moi. […] Il y a des moments de réconciliation et d’accord où il semble que tout soit effacé ; Henri, qui a besoin de consolation et de douceur en ses peines politiques, voudrait croire à la durée de ces bons instants : Mon cœur, je suis plus homme de bien que ne pensez. […] Un Octave qui est un politique tout fait dès vingt ans, et qui sait dès cet âge tout ce qu’il faut penser des hommes en certaines époques, jusqu’où on peut les pousser et comment oser les conduire, court risque par moments d’être un prodige ou même un monstre. […] Je n’eusse pas pensé cela de vous, à qui je ne dirai que ce mot : que toutes personnes qui voudront brouiller ma sœur avec moi, je ne leur pardonnerai jamais.