Ce vers chante comme la musique, évoque comme la peinture, modèle comme la sculpture. […] Taine, un chapitre de Rood sur la peinture, les recherches de Posnett sur la littérature de clan, de Perker sur l’origine des sentiments que nous associons à certaines couleurs, de Reuton et de Bain sur les formes du style. […] Voilà tout ce que je puis vous dire sur la question… Et croyez-moi, c’est tout ce que peuvent comporter de moralité les événements de ces jours passés… Les peintres nous agacent un peu plus que de raison… On ne leur demande pas de patriotisme, on leur demande de la bonne peinture… Oui, mais voilà, c’est plus difficile. […] De ces âpres peintures, il se dégage une odeur forte de pourriture et de sang.
Dans leur milieu, tu ne peux avoir l’air que d’un mondain amateur, de même que ceux des leurs qui venaient, à ton atelier, te soumettre de leur peinture, étaient pour toi des peintres amateurs. […] Bien que les morceaux héroïques, les vigoureuses peintures du moyen âge, enrichissent de superbes pages l’œuvre de M. de Heredia, c’est dans l’antiquité qu’il a, selon moi, trouvé ses plus hautes inspirations ; la première pièce du livre : l’Oubli, me semble particulièrement empreinte de la beauté sévère et sereine qui plane encore sur les ruines de Rome et de la Grèce. […] J’attirerai aussi l’attention des lecteurs sur les études intitulées : « Le public et les écrivains au dix-septième siècle, et la critique contemporaine » ; « les origines du romantisme », rappelant les belles pages, déjà signalées, écrites sur le prince Napoléon ; les vérités dites à propos du centenaire de Scribe, les si intéressantes recherches sur la vie d’Adrienne Lecouvreur, les critiques sur « la peinture française et les chefs d’École » et la personnalité littéraire de M. […] Car, artiste qu’il était, Jean Rousseau, dont les lecteurs du Figaro n’ont pas oublié le nom, avait guidé sa Juliette dans ses essais de peinture, manifestations précoces d’une âme délicate et élevée.
Le même sacrifice revient plus d’une fois, la même peinture sert à plusieurs batailles. […] Quand un poëte pense ainsi de son art et de son ouvrage, il peut parler naïvement de l’un et de l’autre : il lui est permis de dire qu’il se connoît en poësie, comme à un peintre de croire qu’il entend la peinture, parce que ce témoignage signifie seulement qu’on a étudié un art, et non pas que par une pénétration singuliere, on a découvert des choses au dessus de la portée des autres. […] Par le discours, je distingue la poësie de la peinture et de quelques autres arts ; par le discours en vers, je la distingue de l’éloquence qui imite aussi la nature ; par le choix, je détermine son agrément ; et par le dessein je détermine sa justesse.
Et pourtant parmi les boues et les fièvres de Venise, saisi par « les miasmes d’un rivage décrié » l’artiste qui est en lui sait encore commander ses nerfs accablés pour écrire de grandes pages descriptives, nées de ses sensations les plus raffinées et qu’il distribue en grandes masses magnifiquement composées comme ces peintures décoratives de certaines écoles italiennes qu’il a vengées d’un injuste mépris. […] Bourget a donc tracé une peinture de l’Université, dont on le croyait bien éloigné, et de l’Université telle que l’a formée le régime actuel et telle aussi qu’elle se montre dans ses tendances et ses opinions depuis une crise récente, une « funeste guerre civile » que chacun reconnaîtra sans que l’auteur lui-même l’ait désignée plus clairement. […] Avec un goût très sûr, il a évité tous les périls auxquels l’exposait cette peinture et rejeté les vulgaires artifices qui, par l’intervention de quelque figure connue, auraient transformé son conte en faux roman historique.
Est-ce à dire qu’un autre observateur et un autre peintre placé à côté du premier, mais à un point de vue différent, ne présenterait pas une autre peinture qui aurait d’autres couleurs, et peut-être aussi quelques autres traits de dessin ?
Rousseau, une peinture véridique et naïve de cette société à cette époque ; la voici : Voilà presque l’unique fois qu’en n’écoutant que mes penchants je n’ai pas vu tromper mon attente.
Lorsqu’il eut à faire l’éloge de la reine d’Angleterre, il lit appel aux souvenirs de Mme de Motteville, et fonda sa peinture du courage de la princesse sur les faits contenus au Mémoire, qui lui fut remis.
Apparemment, il a vu cet amour, la plus naturaliste des peintures artistiques ; il a apprécié le merveilleux réalisme du poème, et combien, sous les mythes symboliques est la vie humaine, exactement ; il a entendu cette partition orchestrale, qui, avec une étourdissante richesse d’harmonie, mieux que tous les mots et tous les chants, montre les deux âmes si diverses, mêmement envahies de la passion.