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11. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Je m’attache surtout à l’esprit de cette peinture. […] Decamps pour un amateur de peinture. […] La grande peinture n’est point faite pour tout le monde. […] La peinture n’est intéressante que par la couleur et par la forme ; elle ne ressemble à la poésie qu’autant que celle-ci éveille dans le lecteur des idées de peinture. […] La peinture de M. 

12. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 31, de la disposition du plan. Qu’il faut diviser l’ordonnance des tableaux en composition poëtique et en composition pittoresque » pp. 266-272

Quant à la peinture, je crois qu’il faut diviser l’ordonnance ou le premier arrangement des objets qui doivent remplir un tableau en composition pittoresque et en composition poëtique. […] Les regles de la peinture sont autant ennemies de la duplicité d’action que celles de la poësie dramatique. Si la peinture peut avoir des épisodes comme la poësie, il faut dans les tableaux, comme dans les tragedies, qu’ils soient liez avec le sujet, et que l’unité d’action soit conservée dans l’ouvrage du peintre comme dans le poëme. […] On y apprend distinctement à quel point de merite chaque peintre dont il parle est parvenu en chacune des quatre parties dans lesquelles l’art de la peinture peut se diviser ; et ces parties sont la composition, le dessein, l’expression et le coloris. […] Cependant les italiens mêmes tomberont d’accord que Paul Veronése n’est nullement comparable dans la poësie de la peinture au Poussin qu’on a nommé dès son vivant le peintre des gens d’esprit, éloge le plus flatteur qu’un artisan pût recevoir.

13. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 29, qu’il est des païs où les ouvrages sont plûtôt apprétiez à leur valeur que dans d’autres » pp. 395-408

Ainsi le public de Rome est presque composé en entier de connoisseurs en peinture. […] Quel dommage, dit ce peintre, par une de ces saillies qui font avec un trait la peinture du fond du coeur, qu’un ultramontain nous ait prévenu dans cette invention. […] Le public ne se connoît pas en peinture à Paris autant qu’à Rome. […] Il s’en faut encore beaucoup que nous ne cultivions autant qu’eux la sensibilité pour la peinture, commune à tous les hommes. […] Mais pour acquerir ce goût de comparaison qui fait juger du tableau présent par le tableau absent, il faut avoir été nourris dans le sein de la peinture.

14. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Cette peinture était un don à la patrie éplorée, et nos larmes ne sont pas dangereuses. […] C’est un charmant tableau qui a l’air, comme Hélène et Pâris, de vouloir jalouser les peintures délicates et rêveuses de Guérin. […] Il est entendu et reconnu que la peinture de M. Ingres est grise. — Ouvrez l’œil, nation nigaude, et dites si vous vîtes jamais de la peinture plus éclatante et plus voyante, et même une plus grande recherche de tons ? […] Vernet a résolu un problème incroyable : faire la peinture à la fois la plus criarde et la plus obscure, la plus embrouillée !

15. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

Tous les possibles ne doivent point avoir aucun lieu en bonne peinture non plus qu’en bonne littérature ; car il y a tel concours d’événements dont on ne peut nier la possibilité, mais dont la combinaison est telle qu’on voit que peut-être ils n’ont jamais eu lieu et ne l’auront peut-être jamais. […] Pourquoi peut-on les mettre dans la peinture dont il s’agit et sur le champ du tableau ? […] Voilà la belle peinture, voilà la véritable imitation de la nature. […] Il ne faut pourtant pas blâmer ce genre de peinture, c’est celui du fameux Rembrand ; ce nom seul en fait suffisamment l’éloge. […] Elle est d’observation absolue dans le premier genre de peinture dont j’ai parlé dans l’article précédent ; elle n’est pas de même nécessité dans le second genre : le peintre y néglige tout ce qui ne s’aperçoit dans les objets que dans les points plus voisins du tableau que ceux qu’il a pris pour son point de vue.

16. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mon mot sur l’architecture » pp. 70-76

Croyez-vous que dans toutes ces chaumières il y eût un seul morceau de peinture bonne ou mauvaise ? […] Mais le goût s’accroissant avec la richesse et le luxe, bientôt l’architecture des temples, des palais, des hôtels, des maisons, deviendra meilleure ; et la sculpture et la peinture suivront ses progrès. […] Mais si c’est l’architecture qui a donné naissance à la peinture et à la sculpture, c’est en revanche à ces deux arts que l’architecture doit sa grande perfection, et je vous conseille de vous méfier du talent d’un architecte qui n’est pas un grand dessinateur. […] Mais la peinture n’offre-t-elle pas la même question à résoudre ? […] J’oserais dire qu’il n’y eut peut-être pas un plus grand poète que Raphael : pour un plus grand peintre, je le demande ; mais qu’on commence d’abord par bien définir la peinture.

17. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Art français La Peinture à l’Exposition de 1855. Préface50 La peinture est-elle un livre ? La peinture est-elle une idée ? […] La peinture est-elle en un mot un art spiritualiste ? […] La peinture n’est-elle pas plutôt un art matérialiste, vivifiant la forme par la couleur, incapable de vivifier par les intentions du dessin, le par dedans, le moral, le spirituel de la créature ?

18. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture Notre matiere nous conduit naturellement à traiter ici des compositions et des personnages allegoriques, soit en poësie, soit en peinture. […] Les peintres qui passent aujourd’hui pour avoir été les plus grands poëtes en peinture, ne sont pas ceux qui ont mis au monde le plus grand nombre de personnages allegoriques. […] D’ailleurs la vrai-semblance ne peut être observée trop exactement en peinture non plus qu’en poësie. […] Il est des galimatias en peinture aussi-bien qu’en poësie. […] Voici comment il a traité son sujet qui paroît plûtôt du ressort de la poësie que de celui de la peinture.

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