Le peintre qui travaille dans Rome, parvient donc bien-tôt à la réputation dont il est digne, principalement quand il est italien. […] Tout italien devient donc un peintre pour les tableaux d’un peintre étranger. […] Quel dommage, dit ce peintre, par une de ces saillies qui font avec un trait la peinture du fond du coeur, qu’un ultramontain nous ait prévenu dans cette invention. J’ai même entendu dire à des personnes dignes de foi, que parmi le bas peuple de Rome, il s’étoit trouvé des hommes assez ennemis de la réputation de nos peintres françois pour déchirer les estampes gravées d’après Le Sueur, Le Brun, Mignard, Coypel et quelques autres peintres de notre nation, que les chartreux de cette ville ont placées avec des estampes gravées d’après des peintres italiens dans la gallerie qui regne sur le cloître du monastere. […] Mais les autres peintres firent suggerer à ces bons peres de partager l’ouvrage et d’emploïer douze des éleves de Rubens, qui paroissoient être à peu près de la même classe.
C’est sous ce point de vue surtout, que le travail du peintre d’histoire est infiniment plus difficile que celui du peintre de genre. […] Le peintre de genre a sa scène sans cesse présente sous ses yeux ; le peintre d’histoire ou n’a jamais vu ou n’a vu qu’un instant la sienne. […] Où est celui de nos peintres qui se soucie de faire des pieds et des mains ? […] Les peintres de genre et les peintres d’histoire n’avouent pas nettement le mépris qu’ils se portent réciproquement ; mais on le devine. […] La ligne était tracée de toute éternité : il fallait appeler peintres de genre les imitateurs de la nature brute et morte ; peintres d’histoire, les imitateurs de la nature sensible et vivante ; et la querelle était finie.
C’était Alexandre, le fils de Mme C., femme du peintre de batailles. […] Mais être peintre médiocre, mauvais ! […] Les sujets de ce genre ne s’adaptaient guère au talent de ce peintre. […] Telle est la première grande période de la vie du peintre, de David. […] … — Jamais », répondit le peintre.
Lui aussi if est peintre, et il le sait. […] Ainsi sur le peintre belge M. […] Je ne suis pas très-sûr que des peintres comme Horace Vernet, des écrivains comme Voltaire (horresco referens) lui fassent l’effet d’être des peintres ou des écrivains. […] Cousin, qui n’est qu’éloquent et nullement peintre, ne sont plus de mise aujourd’hui. […] Il prend aujourd’hui sa revanche comme peintre.
Une bonne composition pittoresque est celle dont le coup d’oeil fait un grand effet suivant l’intention du peintre et le but qu’il s’est proposé. […] Il ne faut pas que les figures s’estropient l’une l’autre en se cachant reciproquement la moitié de la tête ni d’autres parties du corps, lesquelles il convient au sujet que le peintre fasse voir. […] Le talent de la composition poëtique et le talent de la composition pittoresque sont tellement separez, que nous voïons des peintres excellens dans l’une, être grossiers dans l’autre. […] Aucun peintre n’a sçu mieux que lui bien arranger dans une même scene un nombre infini de personnages, placer plus heureusement ses figures, en un mot bien remplir une grande toile sans y mettre de la confusion. […] Après avoir supposé que le vingtiéme degré de sa balance marque le plus haut point de perfection, où il soit possible d’atteindre en chacune de ces parties : il nous dit à quel degré chaque peintre est demeuré.
Peintre de l’armée française, peintre d’histoire d’une grande époque et de tous les généreux souvenirs qui s’y rattachaient, comme de tous les brillants faits d’armes qui en continuaient la tradition, il était de plus un homme d’esprit, un caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée. […] Il était, on le sait, un talent de race : de quelque côté qu’on remonte dans ses origines, on ne voit que peintres et dessinateurs. Joseph Vernet, l’illustre peintre de marines, était son grand-père ; son père Carle, ga, léger, un peu frivole, mais spirituel et pétillant de calembours, était l’homme des chasses, des cavalcades, un charmant peintre d’élégances, et il avait merveilleusement saisi la verve et le brio du Directoire, comme Horace saisira plus tard l’esprit de 1812 et de 1814. […] S’il n’avait été que cela, que le peintre de ce moment de 1815-1824, il mériterait encore un bien honorable souvenir. […] Un feuilletoniste du temps (Jay ou Jouy) se représente comme ayant une lettre d’introduction pour le peintre en renom.
Je ne prétends pas soutenir que les premiers peintres et les premiers poëtes, ni les autres artisans, qui peuvent faire la même chose qu’eux, aïent porté si loin leur idée, et qu’ils se soïent proposé des vûës si rafinées en travaillant. […] Les peintres et les poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations des objets capables d’exciter en nous des passions veritables. […] Cette impression superficielle faite par une imitation, disparoît sans avoir des suites durables, comme en auroit une impression faite par l’objet même que le peintre ou le poëte ont imité. […] Le plaisir qu’on sent à voir les imitations que les peintres et les poëtes sçavent faire des objets qui auroient excité en nous des passions dont la réalité nous auroit été à charge, est un plaisir pur. […] Le peintre et le poëte ne nous affligent qu’autant que nous le voulons, ils ne nous font aimer leurs heros et leurs heroïnes qu’autant qu’il nous plaît, au lieu que nous ne serions pas les maîtres de la mesure de nos sentimens ; nous ne serions pas les maîtres de leur vivacité comme de leur durée, si nous avions été frappez par les objets mêmes que ces habiles artisans ont imitez.
Un de ses amis eut l’occasion de visiter le peintre J. […] Raffaëlli à Jersey ; l’entretien vint à porter sur les articles que l’on a pu lire dans la Vie Moderne ; ils se résumaient en somme en une prédilection marquée pour les peintres émotifs, si l’on peut dire ainsi, les peintres donnant une émotion de couleur, et pour leur représentant, M. […] C’est dans son œuvre, en général, un excellent peintre et un des dix plus beaux d’aujourd’hui. […] Tous les maîtres peintres sont là pour affirmer ce que j’avance ; voyez l’enthousiasme de l’apparat grandiose chez le Vénitien Véronèse, de la foi chez les croyants, Fra Angelico ou Pinturicchio, ou de la haine vivifiante de la vilaine petite bourgeoisie de 1830, chez Daumier. […] Raffaëlli devient de mieux en mieux un peintre exact de types et d’expressions, un portraitiste de physionomies humaines. » — Or donc, n’est-ce rien que cela, s’écrie M.