Le pays y est très charmant, très gracieux, très aimable ; il est beaucoup plus intéressant que d’autres pays de la Champagne. […] C’est un pays véritablement français ; ici je n’aurai pas à contredire Taine, c’est un paysage véritablement de notre pays central ; c’est un paysage qui n’a rien de grand, qui n’a rien d’imposant, qui n’a rien de tragique, c’est un paysage qui est une grâce légère, fine, intelligente et intellectuelle, pour ainsi parler, et qui était tout à fait de nature à former le génie que nous allons étudier. […] Ne croyez pas que ce soit que je sois heureux que La Fontaine fût à demi Poitevin, non, ce n’est pas ma raison, mais c’est que, quand on a affaire à un homme qui a deux ascendances, deux pays différents et très différents, on est absolument dispensé de faire l’étude ethnographique et de se demander quelle est l’influence de la race sur le personnage en question. Lorsqu’un écrivain, ou du reste un homme quelconque dont on s’occupe, est, de père et de mère, de famille paternelle et maternelle, du même pays, oui, je crois qu’il n’est pas inutile d’étudier la race dont il est, d’étudier le pays qui l’a vu naître au point de vue ethnique.
Ses maîtres ne l’ont pas seulement honoré ; ils ont honoré notre pays. […] La conduite du gouvernement anglais envers ce malheureux pays l’indignait sincèrement. […] Ses personnages sont fabriqués, conventionnels, guignolesques ; ils disent des choses invraisemblables ; ils n’appartiennent ni à leur pays ni à leur temps, ni a aucun temps ni à aucun pays ; mais autour d’eux vous avez, plus ou moins forte, la sensation d’un pays et d’un temps. […] Le récit est alerte et fait circuler un peu d’air dans ce pays stérile et enflammé. […] Quel est son pays ?
M. de Genoude fut un des premiers à se faire présenter à moi par un beau et excellent jeune homme de son pays, qui faisait avant moi des vers très-agréables: c’était M. […] Né à Grenoble, d’une honorable famille qui tenait une petite auberge où l’on vendait de la bière aux jeunes gens du pays, sa mère, femme pieuse et intelligente, lui avait fait donner par les ecclésiastiques de Grenoble une éducation lettrée, dont elle espérait un jour tirer parti pour son avancement dans le monde. […] C’était un jeune ecclésiastique récemment converti, né à Saint-Malo, pays de M. de Chateaubriand, et qui était égal à son compatriote, non en sensibilité, mais en éloquence. […] Vous ne tenez pas plus que moi à l’ordre de choses sous lequel nous avons le bonheur de vivre ; mais vous ne voudriez pas, je le sais, jeter le pays dans une révolution mal préparée et dangereuse, qui retomberait sur votre responsabilité. […] C’était M. de Chabrillant, gentilhomme de mon pays, ruiné par quelque folie de jeunesse à Paris.
………………………………………………………………………………………………… Tandis que le Naturalisme essaye vainement de casser les ailes à la fantaisie et de mettre l’imagination sous clef, la fantaisie s’enfonce dans le pays des rêves d’un vol fou et l’imagination vagabonde dans les plus étranges sentiers. […] Les essais que font ces poètes sur la langue sont plus nouveaux en notre pays que leurs sentiments et leurs opinions. […] Vous croyez que les littératures de tous les âges et de tous les pays n’eurent de raison d’être qu’en ce qu’elles préparèrent l’éclosion du symbolisme. […] Le grand Augustin Thierry établit vers 1835 que tout ce qui avait eu lieu dans notre pays, depuis les Romains, n’était qu’une préparation à la monarchie de Juillet, et que, par conséquent, l’histoire de France était désormais parfaite. […] Un art que vous connaissez bien, car il est la gloire du pays adorable dont vous êtes originaire, la sculpture grecque n’a pas trop souffert de cet esprit d’imitation qui inspirait ses écoles.
Le premier, quoique ayant plus écrit en grec et en latin qu’en français a été une des lumières de la Renaissance dans notre pays, et le conseil de François Ier dans ses fondations littéraires le dernier eut la gloire de tenter avant tous ce que Descartes devait réaliser moins d’un siècle après, l’émancipation de la philosophie ; sa mort même témoigna de la grandeur de ce service rendu à l’esprit humain. […] On lui indique un seigneur Agnoste, du pays d’Aléthée, de la ville d’Éleuthère, habitée par les Parisiens, « gentilhomme de bonne affaire et point trompeur qui aime mieux le concile de vin que de Trente162. » Il demeure, lui dit-on dans la rue du Bon Temps, à l’enseigne du Riche Laboureur. […] Tout cela, sans doute, trop peu proportionné, trop long, d’Aubray l’avoue lui-même en finissant, quelquefois trébuchant de l’éloquence dans la déclamation, ou mêlé d’un certain mauvais goût, déjà moins pardonnable après Montaigne, mais vif, nerveux, abondant en raisons solides ; premier manifeste et première image durable du parti de la modération dans notre pays. […] J’y vois en outre une faiblesse des écrivains supérieurs commune aux plus médiocres par contagion, par laquelle ils font un tort à la langue de leur pays de résister à des conceptions molles ou extraordinaires. […] On pouvait croire que, pour Charron, la religion n’était que la théologie, c’est à savoir, la science et la discussion des sources de la religion, une science d’obligation dans un pays chrétien, mais d’ailleurs sans application à la conduite de la vie, dans les rapports purement humains.
Les routes parcourues par Fromentin ont perdu de leur poésie ; Medéah, El-Aghouat, Alger, Blidah, sont devenus des pays pleins d’auberges, où les poètes ne rêvent plus. […] « Cette ombre des pays de lumière, dit-il, tu la connais. […] Elle paraît noire, et quand l’œil y plonge, on est tout surpris d’y voir clair… Les figures y flottent dans je ne sais quelle blonde atmosphère qui fait évanouir les contours. » Voici maintenant qu’il écoute le silence : « Le silence est un des charmes les plus subtils de ce pays solitaire et vide. […] Il décrirait même le pays d’exil. […] Voyez-le, quand il veut exprimer le double caractère et comme la double personnalité d’un de ces Flamands qui avaient étudié en Italie, d’un de ces romanistes, comme on disait, qui allaient apprendre la peinture à Rome, à Florence, à Venise, et puis, de retour au pays natal, ressaisis par le génie si profond et si particulier de la race, finissaient par triompher de leurs maîtres latins, et par plier leur éducation méridionale aux rêves d’un idéal qui n’avait pas changé.
Jésus entreprit peu après un voyage en Pérée et sur les bords du Jourdain, c’est-à-dire dans les pays mêmes qu’il avait visités quelques années auparavant, lorsqu’il suivait l’école de Jean 1006, et où il avait lui-même administré le baptême. […] Le cycle des miracles galiléens sembla un moment se rouvrir dans ce pays, que beaucoup d’analogies rattachaient aux provinces du Nord. […] Josèphe en parle avec la même admiration que de la Galilée, et l’appelle comme cette dernière province un « pays divin 1010. » Jésus, après avoir accompli cette espèce de pèlerinage aux lieux de sa première activité prophétique, revint à son séjour chéri de Béthanie, où se passa un fait singulier qui semble avoir eu sur la fin de sa vie des conséquences décisives 1011.
Grâce à Dieu et pour l’honneur de la France, en 1662 comme, plus tard, en 1789, la société française occupait plus de place dans le pays dont elle était la plus jolie gloire que les quelques pieds de l’Œil de-Bœuf ou les barrières de ce Paris devenu à son tour un Versailles, le Versailles de la Révolution ! […] N’ayons pas peur de l’affirmer, ce n’est point là l’idée vraie, l’idée historique, l’idée que doivent avoir les hommes qui écrivent cette belle, délicate et vaste histoire de la société de leur pays. […] Histoire de la Société française pendant la Révolution (Pays, 26 avril 1854).