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301. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Une époque pareille se présente au lendemain des atroces guerres de religion qui ont ensanglanté le xvie  siècle. […] Nous le retrouvons tout pareil à la fin du xviiie  siècle. […] La recette pour en fabriquer de pareils est si vieille et si connue qu’on pourrait la résumer en ces termes : Prenez deux ou trois couples de bergers et de bergères ; parez-les de tous les charmes, de toutes les grâces que vous pourrez imaginer ; faites-les tous, cela va sans dire, amoureux ; mais que des rivaux jaloux et des parents sévères traversent leur bonheur. […] Leurs pareils abondent, lorsque l’économie règne en haut lieu, comme au temps de Sully et de Henri IV, ou bien quand la misère générale tarit la source des libéralités, comme au lendemain de la Fronde. […] Le journaliste n’a que le choix entre deux partis : Ou bien obéir, courber la tête, suivre docilement ces variations, se résigner au rôle nourrissant et modeste de machine à écrire ; ou bien s’en aller chercher dans une autre feuille un gagne-pain qui sera aussi précaire, à moins qu’il ne se dégoûte pour jamais d’une profession où la pensée est sous le faix d’un pareil joug.

302. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

On l’avait à peine entrevue jusqu’ici, cette douce Antoinette, voilée qu’elle était par sa réserve modeste et toute pareille, en ses grâces ravies et timides, à une bergère de conte de fées qui vient d’épouser un fils de roi, et qui ne revient pas de sa haute fortune. […] Certes, M. de Presles est inexcusable d’avoir fait un pareil trou à sa lune de miel, après trois mois de mariage à peine écoulés ; mais le Poirier abuse si cruellement de sa faute, mais il commet une action si vile en brisant ce sceau d’une lettre aussi inviolable à tout homme d’honneur que la serrure d’un coffre-fort, qu’aux yeux du public, c’est encore lui qui encourt toute l’indignation et tout le mépris de cette scène. […] » lui dit-elle, et, à ce généreux cri, les applaudissements éclatent de tous les points de la salle ; pareils à des fanfares répondant au son du cor d’une jeune héroïne. […] Cette fille perdue qui médite de se perdre encore, cette mère, crapuleuse et bouffonne, qui lui sert à la fois de jouet et d’idole, pareille à ces manitous que les sauvages adorent et cassent tour à tour, cet aigrefin qui s’est fait son chevalier… d’industrie, cette conversation qui respire la gaieté malsaine des cabinets particuliers et des tables d’hôtes équivoques, tout cela est peint à cru, calqué sur le vif ; tout cela est d’un comique amer qui donne à l’âme la nausée de l’empoisonnement. […] De même, le moyen d’admettre que de cette timide jeune fille qui n’a jamais quitté la jupe de sa tante, elle obtienne, par des procédés pareils, une lettre contenant l’aveu de son chaste amour.

303. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Avec de pareils sujets, on peut s’en passer, et le plus souvent, on s’en passe. […] Mais dans son histoire des Ducs de Guise, plus rien de pareil. […] En écrivant l’histoire de ce politique aveugle et maladroit, qui a perdu, en se donnant tant de peine, la partie contre les instincts, les idées et les intérêts du monde moderne qui devait tout emporter, s’est-il douté, Forneron, que ce qui sauverait Philippe II du mépris et de l’horreur des hommes (chose singulière, quand il s’agit d’un pareil homme !) […] C’était de rigueur, dans un pareil sujet, du reste. […] XIII Un pareil spectacle de démence universelle n’avait peut-être jamais été donné au monde, et Forneron l’a fait voir dans son livre comme M. 

304. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 110

Et est-ce avec de pareilles ressources qu’on peut prétendre à la gloire de dire la vérité, & à celle de bien écrire l’Histoire ?

305. (1761) Salon de 1761 « Gravure —  Cochin  »

Un homme comme Lycurgue, qui sait se posséder dans un pareil instant, s’arrête tout court, laisse tomber ses bras, a les deux jambes parallèles, et se laisse voir plutôt qu’il ne se montre.

306. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 459

Nous nous garderions bien de donner une pareille preuve en faveur de certains Ouvrages de notre siecle, qui, sans être bons, ont eu le même sort ; mais du temps du Pere Caussin, les Auteurs n’avoient pas l’adresse d’envoyer leurs Productions aux Princes étrangers : l’utilité seule en faisoit la vogue.

307. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Quelle idée se fera-t-on de nous sur de pareils spécimens ? […] Sainte-Beuve n’a pas compris la puissance d’une pareille tentative. […] Jamais personne n’a accumulé pareil emmagasinement. […] Ils sont mes pareils, ceux-là, mes pareils et mes frères. […] De pareils types ne se rencontrent que chez les maîtres.

308. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

L’âge d’or reviendra, car un aussi beau soleil que celui qui nargue Paris depuis huit jours, ne peut se contenter d’éclairer sans cesse une pareille image de désert. […] Karr, et le précipité d’une si riche ébullition n’offrira pas un rédacteur capable de suffire à pareille besogne. […] Sue est gros et fort ; à pareil régime d’œufs mollets en si petit nombre, il maigrirait comme un os de seiche en moins de trois semaines. […] Je n’ai pas besoin de vous faire apprécier la profondeur et la largeur d’un sujet pareil et le sel n’y manquerait pas. […] Drouineau n’en a pas moins laissé aux personnes qui l’ont connu le souvenir d’une originalité sans pareille.

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