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1821. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

L’aube au jour paraît blême ;       L’éclair est noir pour le rayon. […] La nuit, c’est l’ignorance, le mal, la matière, tout ce qui voile Dieu, tout ce qui semble en dehors de Dieu et contre Dieu, tout ce qui en paraît la négation. […] De tout ce qui paraît, disparaît, reparaît, Une accusation lugubre sortirait130. […] Outre l’existence du moi conscient, volontaire, qui lui paraît impliquer un grand moi, une grande conscience, une volonté universelle, Hugo trouve encore dans le inonde la beauté, qui lui paraît la forme visible et la révélation du divin. […] » Jusque dans celles de leurs œuvres où ils paraissent le plus abstraits d’eux-mêmes, les auteurs restent tout enveloppés de leur personnalité, dont la force a précisément fait leur génie.

1822. (1813) Réflexions sur le suicide

C’est le Tribunal secret qui nous juge, et lorsqu’il paraît injuste, peut-être savons-nous seuls, ce qu’il veut nous dire et ce qu’il exige de nous. […] Les actes de réflexion ne sont pas dans leur nature ; ils paraissent être enchaînés au présent, ignorer l’avenir et n’avoir recueilli du passé que des habitudes. […] Ils diversifient alors par les exercices du corps le genre de vie qui nous paraît uniforme. […] Les événements de ce monde, quelque importants qu’ils nous paraissent, sont quelquefois mus par les plus petits ressorts, et le hasard en réclame sa forte part. […] À ce souvenir un regret insensé de la vie s’empara de moi ; je me la représentai sous des couleurs auprès desquelles le monde à venir ne me paraissait plus qu’une abstraction sans charmes.

1823. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Enfin parut la divine Cécile, qui inventa l’harmonieux instrument, agrandit le domaine restreint de la musique, et prolongea les sons graves par un art inconnu jusqu’alors. […] Ce fils, Wolfgang Mozart, dès les premiers mois de son existence, ne parut pas être un enfant des hommes, mais, selon la belle expression de ses biographes, une inspiration musicale revêtue d’organes humains. […] Dès qu’on sut que nous étions à Vienne, on nous transmit l’ordre de paraître à la cour. […] Aujourd’hui encore je n’ai que le temps de vous dire que Leurs Majestés nous ont reçus avec une faveur si extraordinaire qu’un récit détaillé vous paraîtrait fabuleux. […] La main de la religion lui paraît seule assez forte et assez douce pour la lui faire accepter sans mourir.

1824. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

La nouvelle de sa mort se répand de bouche en bouche depuis le palais jusqu’à l’échoppe, dans tous les quartiers de Paris : aussitôt la vie publique et la vie privée paraissent suspendues dans une vaste capitale ; le bruit tombe, le travail cesse dans les ateliers. […] s’écriera-t-on. — Mystère, oui ; mais le métier de l’écrivain philosophe est précisément de sonder par sa sagacité ce qui paraît mystère à la foule, et de mettre à nu ce cœur du peuple, pour lui dire : Tiens ! […] La guerre, en présentant aux peuples l’ambition de la France au lieu de son exemple, et l’invasion des territoires au lieu de l’apostolat des principes, la guerre devait paraître un outrage français à l’indépendance des nations ; la guerre devait, tôt ou tard, les rallier dans l’intérêt d’une défense désespérée. […] Il paraît que son grand-père et son père l’avaient rappelé auprès d’eux pour une tout autre occupation que celle de typographe. […] Ce genre de poésie spirituel, mais plébéien, qu’il n’avait pas transfiguré encore, lui paraissait au-dessous de la dignité de la poésie.

1825. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

En réalité, il me paraît que les choses se passent différemment. […] Thovez, parus en 1895 et 1896). […] — J’habitais Rome lorsque parut ce « rifacimento » ; nous le lûmes un soir, entre amis, et j’eus aussitôt l’impression désagréable de tons heurtés, d’une cacophonie. […] Mais, dussé-je paraître vieux jeu aux esthètes les plus récents, j’ajoute : le Beau est la splendeur du Vrai49, et le Vrai c’est aussi le Bien. […] Cette Éducation est une œuvre de jeunesse qui n’a rien de commun avec l’ouvrage publié plus tard sous le même titre ; elle vient de paraître, dans l’édition Conard, parmi les Œuvres de jeunesse inédites .

1826. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ampère, les contrastes sont sans doute d’un autre ordre ; mais ce qu’il suffit d’abord de dire, c’est qu’ici la vanité du moins n’a aucune part, et que si des faiblesses également y paraissent, elles restent plus naïves et comme touchantes, laissant subsister l’entière vénération dans le sourire. […] Daburon fit observer qu’ils étaient en latin : sur quoi l’enfant parut consterné de ne pas savoir le latin ; et le père dit : « Je les expliquerai à mon fils » ; et M.  […] Cet ouvrage, qui avait été mené presque à fin, n’a jamais paru. […] … J’en étais à cette exclamation quand j’ai pris tout à coup une résolution qui te paraîtra peut-être singulière. […] L’Épître en vers que lui a adressée son fils à ce sujet, et le volume de l’Essai de classification qui a paru, sont du moins ici de publics et permanents témoignages.

1827. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

— Je lui demanderais, reprit le chevalier, si cette nuit lui paraît aussi belle qu’à nous.” […] Souvent il me semble qu’elles me font signe ; mais, lorsque je m’élance vers elles, de charmants souvenirs me rappellent ce que je possède encore, et la vie me paraît aussi belle que si j’étais encore dans l’âge de l’espérance. […] Aussi M. de Maistre, que toute antiquité de la sagesse humaine épouvante, parce qu’il veut que toute sagesse date d’hier, conteste la date de cette citation et paraît l’attribuer à un honnête légiste des temps barbares du moyen âge. […] La science, de sa nature, aime à paraître ; car nous sommes tous orgueilleux. […] « Il paraît qu’on est fort mécontent à Paris.

1828. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Mon arrivée interrompit la conversation entre ces deux femmes, conversation qui paraissait être animée, quoique à voix basse, car l’une d’elles (l’inconnue) avait sur les joues cette coloration fugitive du sang en mouvement sur un fond de pâleur qui prouve qu’on a poussé tête à tête un entretien jusqu’à la lassitude. La duchesse me nomma seulement à elle et me fit asseoir ; après les premières interrogations sur mon voyage, sur Rome, sur nos amis communs d’Italie, l’inconnue, qui paraissait prête à partir, se rassit sans rien dire à l’autre coin de la cheminée en face de moi ; c’était sans doute une politesse de quelques minutes qu’elle s’imposait pour ne pas avoir l’air de manquer d’égards au nouveau venu ; mais après cette courte halte sur le canapé elle se leva de nouveau, et vera incessu patuit dea  ! […] La taille n’était ni élevée ni petite ; on ne songeait pas à la mesurer, mais à l’admirer ; elle paraissait à volonté grande ou petite ; elle avait autant d’harmonie que le visage. […] La piété, l’adoration étaient obligées ; la froideur même dans le culte aurait paru un blasphème contre le dieu des femmes. […] On a remarqué que les hommes de cette nature recherchent hardiment pour épouses les femmes les plus renommées par leur figure, soit qu’ils redoutent moins que d’autres la célébrité des attraits pour les compagnes de leur vie, soit qu’une très belle femme paraisse à leurs yeux un luxe naturel qui attire sur leur maison l’attention publique, soit que, ambitieux de jouissance autant que de fortune, ils se donnent, sans penser au lendemain, toutes les fleurs de la vie pour en embaumer leur existence.

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