s’écriait-il (et je demande qu’il me soit permis de citer au long ce qui est une des grandes et belles pages de notre éloquence parlementaire sous la Restauration), hé quoi ! […] Les plus belles pages de l’histoire sont consacrées à célébrer ces généreux citoyens qui ont affranchi leur pays.
Ailleurs il parlera du livre des Évangiles : Page de vérité qu’à sa ligne dernière Le Golgotha tremblant sabla de sa poussière. […] Dupont respirent à chaque page la reconnaissance que lui inspira un procédé si généreux et si soutenu de la part de son premier patron.
Tous ces personnages, même les plus secondaires, étaient connus dans la société ; on se passait la clef, on se nommait les masques ; et aujourd’hui encore, là où nous savons les noms réels, nous ne parcourons point nous-mêmes sans curiosité les pages. […] Et puis, décrire de la sorte ses amis et connaissances tout au long, et leur maison de ville et leur maison de campagne, cela servait, tout en les flattant, à faire des pages et à grossir le volume.
Dès les premières pages, quand il nous peint sa famille modeste, unie et heureuse (il était fils, je crois, d’un tailleur), le bon prêtre qui lui apprend le latin, l’abbé Vaissière ; le premier camarade et ami de cœur qu’il se donne pour modèle, le sage Durant ; quand il nous fait connaître de près sa mère, charmante et distinguée d’esprit dans sa condition obscure, son père sensé et d’une tendresse plus sévère, ses tantes, ses sœurs, on croit respirer une odeur de bonnes mœurs et de bons sentiments qui lui resteront, et qu’il ne perdra jamais, même à travers les boudoirs où plus tard il s’oubliera. […] Cette discrétion faisait, dans mes récits, l’admiration de ma mère. » On voit le ton et quel vif sentiment domestique anime toutes ces premières pages.
Il est tout content, tout guilleret, et dès que nous sommes installés dans la voiture, il s’écrie : « J’ai écrit douze pages de mon roman… douze pages, fichtre !
Tout dérive de l’idée qui seule dirige et crée ; ces moyens de manifestation physico-chimiques sont communs à tous les phénomènes de la nature, et restent confondus pêle-mêle comme les lettres de l’alphabet dans une boîte où cette force va les chercher pour exprimer les pensées ou les mécanismes les plus divers. » Cette remarquable page, où l’auteur développe à sa façon le principe que les philosophes appellent principe des causes finales, prouve qu’il y a dans les êtres vivants au moins une force initiale qui ne se réduit pas aux forces physiques et chimiques, et rien jusqu’ici ne porte à croire qu’elle s’y réduira jamais. […] Ce problème a inspiré au philosophe Fichte, dans son livre de la Destination de l’homme, les pages les plus éloquentes et les plus profondes : c’est un de ceux que la philosophie de notre temps doit s’efforcer le plus de creuser, et dont l’examen permettra peut-être à l’esprit humain de faire quelques pas nouveaux.
On s’est plaint aussi que les auteurs pour rendre leur ouvrage volumineux, multiplioient trop les alinea, n’employoient aucune abréviation & finissoient le volume exactement à la fix centiéme page ; ce qui rend la recherche des mots bien plus difficile. […] Desgrouais y a mêlé quelques anecdotes plaisantes ; & l’on trouve quelquefois dans la même page l’exemple d’un gasconisme & d’une gasconade.
Pourquoi n’ose-t-il pas affirmer en lui le prophète et aime-t-il mieux (page 239) nous le montrer habile dans le sens moderne qu’inspiré dans le sens divin ? […] Amédée Thierry, lequel n’a mis, en ces vastes et ambitieuses histoires, ni le portrait d’un homme fièrement tracé, ni une page touchante ou grandiose, ni rien de ce qui fait qu’on lit Montesquieu, par exemple, quand on ne lit plus Boulainvilliers ; rien enfin de ce qui fait qu’un écrivain ne périt pas sur ses idées en ruine, parce qu’il avait, dans ce misérable brimborion qu’on appelle une plume, une goutte d’immortalité !