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659. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Son père était un de ces citoyens considérables dans la république, que le flux et le reflux des partis en lutte firent exiler avec le Dante, son contemporain et son ami. […] Son père et sa mère le transportèrent au berceau d’asile en asile autour de leur patrie, qui leur était interdite. […] À l’âge de dix ans, son père le mena à Vaucluse ; ces rochers, ces abîmes, ces eaux, cette solitude, frappèrent son imagination d’un tel charme, que son âme s’attacha du premier regard à ces lieux, avec lesquels il a associé son nom, et que Vaucluse devint le rêve de son enfance ; il étudia tour à tour à Montpellier, à Bologne, sous les maîtres toscans ; il négligea bientôt toutes ses études pour la poésie qui était née avec lui de l’amitié de son père avec Dante. Son père et sa mère, morts avant le temps, le laissèrent sous la garde de tuteurs qui spolièrent leur pupille. […] Mon père, ayez quelque compassion de moi, tirez-moi de l’horrible anxiété où je suis !

660. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Il y emploie mille pensées hardies et chastes tout ensemble, des comparaisons, des images, soit tirées de son fonds, soit empruntées aux Pères et embellies par cette main dans laquelle l’or même s’épure. […] Il semble qu’on reconnaisse un frère, un ouvrier de la même vigne dans les portraits qu’il a tracés des Pères, ses prédécesseurs dans l’interprétation du dogme et dans la prédication. Il avait ressuscité toute cette élite sacrée du christianisme, prophètes qui l’ont prédit, apôtres qui l’ont prêché, martyrs qui l’ont consacré de leur sang, Pères qui en ont expliqué et transmis la doctrine. […] Il garde la même réserve avec les saints et les Pères : ce sont des autorités, des traditions, soit pour les mœurs, soit pour la doctrine ; des vases d’élection, non des personnes. […] Il tient les mystères pour établis, les difficultés de la religion pour résolues ; il craint de hérisser son discours de textes sacrés ; s’il cite les Pères, c’est pour ôter au discours l’air mondain plutôt que pour y mettre le nerf de la tradition.

661. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Tout jeune, il s’est senti le vouloir d’être peintre, mais les idées provinciales de son père ne lui ont permis que de prendre une carrière, avoisinant cet art : l’architecture. […] Son père s’y refusait, un père dur sans tendresse. […] La seconde journée commence et menace de finir comme la première, avec, au fond de l’artiste, un commencement de lâcheté et un vague désir de revenir chez son père. […] Un peu étonné et fort désappointé, il se rend chez une connaissance de son père, un ingénieur civil, qui le fait attacher aux travaux de Roquefavour, à raison de cinquante sous par jour. […] 25 octobre Je suis, pour l’enterrement du père, dans l’église de Neuilly, où il y a à peine, quelques mois, j’assistais au mariage de la fille.

662. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il se permit seulement quelques vers dans lesquels il avertissoit Perrault d’être sur ses gardes, & il représentoit :             Junon, Jupiter, Mars,         Apollon le dieu des beaux-arts, Les ris mêmes, les jeux, les graces & leur mère,         Et tous les dieux, enfans d’Homère,         Résolus de venger leur père. […] Il faudroit qu’on entreprit une nouvelle traduction d’Homère : ce père de la poësie est encore à traduire. […] La petite Le Févre étoit témoin de toutes les vivacités de son père. […] Le père entendit cette conversation &, quand elle fut finie, il appella sa fille & lui demanda si elle se sentoit du goût pour l’étude : elle répondit qu’oui. Le père enchanté lui mit entre les mains des grammaires, & elle y fit, en très-peu de temps, des progrès singuliers.

663. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Son père obtient pour lui la survivance de sa charge de tapissier valet de chambre du Roi. […] Montfleury père l’accuse d’avoir épousé sa fille ; évidence de la calomnie. — 1664. […] Il se réconcilie avec sa femme, qui le rend père pour la troisième fois. […] Hormis son père et son beau-frère, aucun d’eux, en 1662, ne signa son acte de mariage. […] N’est-il pas vrai, mon père ?”

664. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Elle avait à peine quinze ans lorsque son père mourut. […] Or, il advint que le Roi son père s’en alla chasser fort loin. […] L’allégresse de ce mariage fut troublée par un différend qui survint entre le père et le fils. […] — Mon père, ce cuisinier, comment s’appelle-t-il ? […] — Notre père, notre mère, nos frères : il y a cinq morts.

665. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Il naquit en janvier 1759 parmi les frimas d’un hiver écossais, dans une chaumière de glaise bâtie des mains de son père, pauvre fermier du comté d’Ayr : triste condition, triste pays, triste chaumière. […] À la ferme de Lochlea, pendant les heures de repas, seuls instants de relâche, pères, frères, sœurs, mangeaient une cuiller dans une main, un livre dans l’autre. […] Il est bon protestant, bon mari, bon père, très-moral, tory si décidé qu’il emporte comme une relique un verre où le roi vient de boire. […] Le baron de Bradwardine, Dominie Sampson, Meg Merrilies, l’Antiquaire, Ochiltree, Jeanne Deans et son père, aubergistes, marchands, commères, tout un peuple. […] Il fut chassé de l’université ; son père refusa de le voir ; le chancelier, par un décret, lui ôta la tutelle de ses deux enfants à titre d’indigne ; à la fin, il fut obligé de quitter l’Angleterre.

666. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Allez donc défendre la presse à la tribune quand tous les pères de famille qui vous entendent ont fait chez eux la chasse aux journaux pendant toute la matinée ! […] Il touchait au chevet de son père. […] Donc, son fils embarqua sur un navire le cadavre de son père et se dirigea vers l’Italie. […] Le père était mort, le fils était mort. […] Et la fille qu’elle vient de mettre au monde a pour père un misérable !

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