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503. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Je m’y suis quelquefois arrêté pour entendre le vent gémir autour de la statue de Charles II, qui montre du doigt la place où périt son père. […] Mes pères entendront ces soupirs dans leur salle aérienne. […] Un père enterrant furtivement sa fille dans une terre étrangère, quel beau texte pour un ministre chrétien ! […] Est-ce là le langage d’un père ? […] Tous les lieux célèbres dans l’univers ont été assujettis à nos pères.

504. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Son père, un musicien, mais ivrogne. […] Le père se tue ; la mère, à la tâche trop lourde, succombe. […] À propos d’un drame d’Alexandre Dumas le père, M.  […] et de leurs pères et de leurs frères ! […] Elles vous séduisent les pères de famille avec un subtil entrain : les pères et, à l’occasion, les fils.

505. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Un jour, où j’étais réduit aux derniers expédients, ce tableau que j’avais acheté quelques années auparavant, je le portais à votre père, en lui disant : J’ai besoin de 600 francs…. […] Votre père me les donna de suite…. […] Là, il a constaté le respect, la considération qu’il y a pour les descendants de bourreaux de père en fils, et l’espèce de mésestime pour ceux qui le sont devenus, par une alliance, un mariage avec une fille de bourreau. […] Il reste coucher, et le soir, il nous parle de sa famille, de son père : son père, élevé au séminaire, et destiné à être prêtre, s’engageant dans l’infanterie de marine, devenant général, gouverneur de la Guyane et de la Guadeloupe, et mourant à trente ans de vie exotique. […] » Et son fils Jacques lui répétait plusieurs fois : « Si mon père avait vécu dix ans encore, il nous aurait mis sur la paille ! 

506. (1910) Rousseau contre Molière

Il fit, comme il put, élever mon père comme un petit monsieur. Mon père fut professeur et homme de lettres. […] J’ai été professeur et homme de lettres à un degré un peu supérieur à celui de mon père. […] C’est ce qu’exprime avec une grande douleur tragique Horace le père : Rome aujourd’hui m’a vu père de quatre enfants. […] Trois enfants d’un seul père en un jour fauchés par la guerre.

507. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame du Hausset, femme de chambre de madame de Pompadour. »

Partout, autour d’eux, retentissaient des craintes confuses, a Ce royaume est « bien mal », disait un jour Mirabeau père, chez Quesnay, médecin du roi et de la favorite ; « il n’y a ni sentiments généreux ni argent. » —  « Il ne peut être régénéré, reprit La Rivière, que par une conquête comme  à la Chine, ou par un grand bouleversement intérieur ; mais malheur à ceux qui s’y trouveront, le peuple français n’y va pas de main morte !  […] S’il n’avait fallu, pour se sauver, que de l’hypocrisie et du bigotisme, et que le maître eût parlé, peut-être ces générations flétries, vieillesse épuisée de la régence, s’y seraient assujetties, comme avaient fait les pères durant la pénitence de Louis XIV.

508. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

. — Père et mari, drame en trois actes (1871). — Ange Bosari, drame en trois actes, avec Armand Silvestre (1873). — Séparés de corps, comédie en un acte (1873). — Théophile Gautier, entretiens, souvenirs et correspondances (1879). — Le Nom, comédie en cinq actes (1883) […] Tout de suite Villemessant le tutoya, et Bergerat, très à l’aise, lui tapa sur le ventre en l’appelant « mon petit père ».

509. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Les premiers pères furent à la fois les sages, les prêtres et les rois de leur famille. […] Puissance sans borne des premiers pères de famille sur leurs enfants et sur leurs serviteurs.

510. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Oreste, vengeur de son père, a frappé le sein qui la porte. […] Sa mère est innocente du meurtre de son père. […] Et, tandis que la comédie ne se glisse point au foyer d’une famille conforme à sa véritable idée, dont le chef sait maintenir sur les siens son autorité naturelle, elle entre sans façon dans une famille désorganisée, où les maîtres sont devenus les serviteurs et les serviteurs les maîtres, où le père a perdu par sa faute le respect de ses enfants. […] La vanité de la lutte ne sera-t-elle donc sensible qu’aux spectateurs, qui, voyant la contradiction que la démocratie renferme en elle-même, voyant dans ce père insulté la destruction du caractère paternel, comprennent que rien n’est sérieux dans l’action qui se passe sous leurs yeux, et que d’un drame où rien n’est sérieux rien de redoutable pour la morale ne pourra sortir ? […] Il est vrai que l’homme moderne put être pathétique autrement qu’en sa qualité de citoyen, de roi, de père, de fils ou d’époux ; l’ambition, l’amour, la grandeur personnelle, voilà ce qui fit de lui un héros tragique ; mais, de même que l’homme antique, il parut sur la scène en qualité d’époux, de fils, de père, de citoyen ou de roi.

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