« Il ouvre un passage aux fleuves à travers la pierre et découvre leurs trésors les plus cachés. […] « Qui a ouvert un passage aux torrents des nuées ? […] « Qui ouvrira les portes de sa gueule ? […] « Je vais donc parler un peu et respirer un peu tour à tour ; j’ouvrirai mes lèvres, puis j’attendrai la réponse. […] Ouvrez les codes indiens, ouvrez les codes de la Chine, ouvrez les codes de la Perse, ouvrez les codes de la Grèce, ouvrez ceux de Bouddha, Zoroastre, Confucius, Pythagore, Socrate, Platon, Moïse, le dogme varie, les mœurs changent ; la conscience est innée et universelle.
Un jour que Catherine était dans sa chambre à coucher, attenante à celle où se faisait ce vacarme, et qu’elle lisait peut-être du Bayle ou du Platon, elle entendit de tels cris qu’elle ouvrit la porte : « Je vis qu’il tenait un de ses chiens en l’air par le collier, et qu’un garçon, Kalmouck de naissance, qu’il avait, tenait le même chien par la queue (c’était un pauvre petit Charlot de la race anglaise), et avec le gros manche d’un fouet, le grand-duc battait ce chien de toute sa force. […] Je résolus donc, autant que je pourrais, de continuer à lui donner tous les conseils dont je pourrais m’aviser pour son bien, mais de ne jamais m’opiniâtrer jusqu’à le fâcher comme ci-devant, quand il ne les suivrait pas ; de lui ouvrir les yeux sur ses vrais intérêts, chaque fois que l’occasion s’en présenterait, et le reste du temps de me renfermer dans un très-morne silence ; de ménager, d’un autre côté, dans le public, mes intérêts, de telle façon que celui-ci vît en moi le sauveur de la chose publique dans l’occasion. » Le grand chancelier Bestoucheff, à la veille d’une chute et d’une entière disgrâce, s’inquiétait également de l’avenir, comme si de rien n’était, et il avait préparé un plan en prévision du décès de l’Impératrice : d’après ce projet, le grand-duc eut été proclamé comme de droit empereur ; mais en même temps, la grande-duchesse eût été déclarée avec lui « participante à l’administration. […] Lorsque je vins en Russie, et les premières années de notre union, pour peu que ce prince eût voulu se rendre supportable, mon cœur aurait été ouvert pour lui ; il n’est pas du tout surnaturel que quand je vis que de tous les objets possibles j’étais celui auquel il prêtait le moins d’attention, précisément parce que j’étais sa femme, je ne trouvai pas cette situation ni agréable ni de mon goût, qu’elle m’ennuyait et peut-être me chagrinait. […] Tout ce qu’on vous dira à la place de ceci ne sera que des propos de pruderie non calqués sur le cœur humain, et personne ne tient son cœur dans sa main, et ne le resserre ou le relâche à poing fermé ou ouvert à volonté. » On ne peut mieux indiquer, par cette digression même presque involontaire et où la femme revient et se trahit, que, tout en cédant volontiers de son côté à la tentation et à l’attrait, elle se prévalait aussi à son tour de cet attrait et de cet ascendant aimable, de sa séduction irrésistible et de sa certitude de plaire, pour se faire, à la Cour et dans tous les rangs, nombre d’amis dévoués, inféodés, résolue à tout pour la servir, et qui, le jour et le moment venus, la firent ce que de tout temps elle avait rêvé d’être, afin de pouvoir ensuite donner sa mesure au monde et marquer son rang dans l’histoire. […] Parler de Catherine empereur serait une tâche difficile, mêlée, périlleuse et infinie, vaste champ de toutes parts ouvert aux polémistes, encore refusé à l’historien.
Il n’a eu garde d’ouvrir son livre par l’atroce peinture d’une peste ; il est à cent lieues du sérieux italien et des barbaries du moyen âge. […] Le lendemain il ouvrait ses mémoires, lisait six lignes de détails techniques, s’endormait ; sa journée était faite. […] Il ouvre sa galerie de ridicules par le portrait du roi. […] Il pense tout haut, il vit à coeur ouvert devant les contemporains, devant ses lecteurs. […] Il était dans ce monde charmant où les hommes sensés n’entrent jamais, qui n’est ouvert qu’aux simples d’esprit, aux gens un peu fous, aux rêveurs.
Il y a bien encore, dans ce domaine de la fiction simple, des horizons élargis vers lesquels le cœur pourrait s’ouvrir et l’âme se répandre. […] (Ce mot a le tort d’ouvrir toute une discussion ; on m’accordera, du moins, que momentanément le lecteur par de tels livres est tiré de son ordinaire, ennobli.) […] Et pour atteindre ce but, tout est bon, depuis les lectures populaires de Bouchor, jusqu’au concours ouvert par la Revue des Revues. […] « Si l’on ouvre mon cœur à ma mort, écrivait Michelet en 1869, on lira l’idée qui m’a suivi : “Comment viendront les livres populaires ?” […] Le concours que vous ouvrez, comme tous les concours de ce genre, ne produira sans doute rien que d’artificiel.
… Il y avait une pauvre femme renversée, la tête très basse, le ventre ouvert ; elle râlait continuellement… un moment elle est devenue toute bleue… tous les linges étaient couverts de sang… il en avait sauté sur le front des aides… on lui a enlevé un énorme morceau de chair. » Le chirurgien, au contraire, dirait plus techniquement : « Je viens d’opérer un fibrome qui m’a donné pas mal de tracas. […] Elle s’acquiert au moment même où l’étudiant en médecine peut substituer automatiquement, à l’image quelconque, le terme technique qui la désigne, remplacer « ventre ouvert » par « laparotomie », « membre carbonisé » par « brûlure du sixième degré », « jambe broyée » par « fracture comminutive du tibia et du péroné ». […] Nous allons étudier maintenant les grandes voies d’observation qui s’ouvraient à leurs enquêtes et dans lesquelles, suivant leur tempérament, ils durent s’engager.
Il l’ouvrit, le parcourut rapidement du doigt, et me fit compliment sur la netteté et sur l’élégance de mon écriture. […] N’y mettez point de fausse discrétion ; venez souvent, venez à toute heure : Brunoy sera toujours ouvert pour vous. […] Cependant je rends grâce au zèle officieux Qui sur tous mes périls vous fait ouvrir les yeux. […] » La reine, alors sur lui jetant un œil farouche, Pour blasphémer sans doute ouvrait déjà la bouche. […] (Le fond du théâtre s’ouvre : on voit le dedans du temple, et les lévites armés entrent de tous côtés sur la scène.)
Je ne sais ce qui lui roule dans l’esprit, il ne s’en ouvre pas tout à fait, et il est très agité. […] La vérité est que Marie-Antoinette lisait peu, qu’elle devait en avoir très peu le temps, et que dans ses courts intervalles de loisir, si elle en avait, elle n’allait pas apparemment ouvrir des livres qui l’auraient ennuyée. […] Dans la disposition détestable des esprits, on n’avait guère de choix qu’entre cette explosion pleine de scandale et un assoupissement vénéneux et sourd, ouvert aux rumeurs malignes. […] Avec la Révolution s’ouvre un autre champ d’action, une autre époque. […] On ouvrait, et c’était un roman de Mme Riccoboni.
À l’instant où s’ouvrent les États Généraux, le cours des idées et des événements est non seulement déterminé, mais encore visible. […] Vous, monsieur Vicq-d’Azyr, vous ne vous ouvrirez pas les veines vous-même, mais vous les ferez ouvrir six fois dans un jour, au milieu d’un accès de goutte, pour être plus sûr de votre fait, et vous mourrez dans la nuit.