Nul doute qu’il ne lui ait emprunté souvent de ces inventions de langage, de ces grâces originales qui sont le charme d’une poésie savante et pourtant naturelle.
Lax, une de ces traductions comme en savent faire les Allemands pour les poètes qu’ils aiment, à la fois exacte et élégante, où rien ne périt des beautés de l’original. […] Il n’a eu d’autre but que de faire passer devant nos yeux un certain nombre d’originaux qui, venant l’un après l’autre, se trouvent déranger le même rendez-vous d’amour. […] Alceste n’est pour lui qu’un désagréable original, qui ne valait guère la peine d’être peint, n’étant qu’une assez peu plaisante exception. […] Il n’y en a pas, dans aucun théâtre, non pas même chez Shakespeare, il n’y en a pas de plus vivant, de plus profond, de plus original. […] C’était un fou ou, si vous aimez mieux, un original de beaucoup d’esprit que Castil-Blaze.
Voici cependant que, pour vous satisfaire, nous essayons d’être vraisemblables, d’être vrais, d’être “réels”, de ne rien peindre que nous n’ayons vu de nos yeux, de ne rien dire que nous n’ayons entendu de nos oreilles, de ne rien inventer qu’il ne vous soit facile à vous-même de confronter avec son original. […] C’est ici l’un des mérites originaux de Madame Bovary, — je ne dis pas, je ne puis pas dire de Flaubert. […] On ne les trouvera pas moins caractéristiques, mais je les crois d’une moindre importance au point de vue de cette étude, comme étant : les uns propres à la race et, pour ainsi dire, spéciaux à la seule Angleterre, les autres propres à la personne et, pour ainsi dire, originaux au seul auteur d’Adam Bede et de Silas Marner. […] Il y a des originaux à Yonville, mais ce sont des ridicules. […] Balzac en a su rencontrer quelques-uns, de ces originaux, que l’on prend plaisir à connaître.
Ainsi, dans les dernières années du règne d’Henri IV, si nous voulons mesurer, en quelques mots, le chemin accompli, nous voyons une littérature originale et nationale tendre à se dégager de l’imitation des littératures étrangères. […] Brunet : Recherches sur les éditions originales de Rabelais, Paris, 1834 ; et nouvelle édition, très augmentée, Paris, 1852 ; — A. […] 5º Les Œuvres. — Si l’on néglige quelques Almanachs et deux ou trois brochures, les Œuvres de Rabelais se réduisent à son roman, et il suffit ici d’en indiquer les principales éditions, qui sont : (En original) les éditions de 1533, 1535, 1542, 1546, 1548, 1552, 1562 et 1564 ; et (En œuvres complètes) l’édition des Elzévirs, 1663 ; — l’édition Le Duchat, Amsterdam, 1711, H. […] Pierre de Larrivey [1540-1612] ; — son origine italienne ; — sa traduction des Facétieuses Nuits de Straparole, 1576 ; — ses comédies, 1579. — Il n’y en a pas une des neuf qui ne soit traduite ou « adaptée » de quelque comédie italienne. — Déclarations de Larrivey dans sa Dédicace à M. d’Amboise. — À noter également que ses comédies sont toutes en prose. — Ce sont de pures comédies d’intrigue. — Le principal intérêt qu’elles offrent est d’avoir été plus tard imitées par Molière [Cf. notamment L’Avare d’une part, et de l’autre Le Laquais, I, sc. 1 ; — La Veuve (dont l’original italien a pour auteur un Bonaparte), III, sc. 2 ; — et Les Esprits, III, sc. 6]. — D’une curieuse différence de ton entre les premières et les dernières comédies de Larrivey : La Constance, Le Fidèle, Les Tromperies ; — et en quoi celles-ci sont plus romanesques.
Mais si elles le manifestent de la façon la plus originale, les odeurs ne sont pas seules à posséder ce privilège : la musique, la peinture, — les Phares — aussi. […] Elle paraît n’avoir rien eu d’original ni de vif, n’avoir prêté à Madeleine qu’un crayon bien frêle et bien incomplet. […] Il sentait que son originalité vraie était assez peu dans sa peinture, plus dans ses livres, et beaucoup plus dans cette juxtaposition originale des deux arts qu’il possédait. […] Les peintres ont été attirés vers l’Orient par ce qu’il offrait d’original, de non vu, de curieux. […] Ou plutôt ils ont eu tendance à donner (même Delacroix dans sa Noce juive) à leur peinture le vivant de l’anecdote originale.
Accoutumer les hommes à quelque chose d’analogue à l’art, c’est les déshabituer de la compréhension de l’art véritable. » On ne saurait mieux dire, et Tolstoï met ici d’une façon originale les choses bien au point. […] Cette thèse originale, développée d’une façon très intéressante, a pour fondement les théories de Schopenhauer sur la Musique. […] Je dirai même plus : que la musique symphonique est, dans tout le domaine de l’Art, la seule apparition absolument nouvelle et originale qui appartienne bien en propre à l’homme des âges récents. […] Continuez donc à avoir raison et laissez-moi redescendre sous terre.” » Voilà un commentaire original du vieil adage devenu banal : La lettre tue, l’esprit vivifie. […] Nietzsche a une façon originale d’expliquer cette exagération.
Honneur aux comédiens qui la possèdent, honneur à ceux qui l’ont embellie ; mais je demanderai si l’amour-propre de quelques acteurs, la manie d’avoir plus d’esprit que l’auteur, le désir de vouloir être original, la fureur d’être applaudi par la multitude, nous l’ont conservé bien pur, ce dépôt précieux ? […] Le dénouement. — Trop prévu, comme celui de l’original ; on voit, dès le commencement de la pièce, que le faux Ascagne, ayant déjà passé plusieurs nuits en secret avec Valère, finira par l’épouser. […] de Soyecourt, déterminé chasseur : « Molière, un pareil original manque à ta pièce » ; et la scène indiquée, ou plutôt ordonnée, fut prête pour la représentation qui eut lieu le 27 du même mois, à Fontainebleau. […] Les Italiens prétendent que Molière a fait son Festin de Pierre d’après leur Convié de Pierre, ils se trompent, c’est dans l’original espagnol qu’il a puisé son sujet. […] Le lieu de la scène. — Bien choisi ; où peut-on amener des originaux de tout âge, de tout sexe, plus naturellement que chez une coquette du grand monde ?
Vous avez été juste en le montrant gardant le milieu de la chaussée entre les qualités extrêmes des originaux. […] On lit dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions que Boivin l’aîné, savant original, disputeur et processif, avait dans sa jeunesse la fureur des vers français ; il en montra un jour à Chapelain, qui, de meilleur goùt dans ses jugements que dans ses œuvres, lui conseilla de les mettre au cabinet.