Un mendiant, auquel le poète demande comment il s’appelle, répond : Je me nomme le pauvre.
Par exemple, nous constatons l’existence d’un certain nombre d’actes qui présentent tous ce caractère extérieur que, une fois accomplis, ils déterminent de la part de la société cette réaction particulière qu’on nomme la peine.
J’ai nommé plusieurs fois madame de Warens. […] Ne vous opposez point à l’effet de vos premiers soins ; mais je vous supplie de ne pas y en donner davantage. » Rousseau, dans la partie de ses Confessions écrite en 1769, nomme la sage-femme Gouin. […] Il propose notamment des bals entre jeunes gens et jeunes filles à marier, que présiderait un magistrat nommé par le Conseil. […] La mère lui dit avec douceur : — Sophie, remettez-vous… A ce nom de Sophie (vous vous rappelez que c’est ainsi qu’il nommait sa chimère), à ce nom de Sophie, vous eussiez vu tressaillir Émile. […] C’est le régime du gouvernement direct par le suffrage universel (qu’il est assez étonnant que Rousseau ne nomme pas, soit de ce nom, soit d’un autre équivalent).
Dieu vient de le dire dans le prologue, Méphisto le dira lui-même au cours de l’ouvrage : « Comment te nommes-tu ? […] Il s’est fait nommer maire de Milly, sans être majeur, par mesure exceptionnelle. […] Il ne nommera pas un commis-greffier sans nous dire à quel juge il est apparenté ou de quel ministre il est vaguement l’allié. […] Ce qu’il y a d’amusant, c’est que dans cette lettre qui commence brusquement par cette citation, Stendhal ne nomme André Chénier que vers la fin. […] Pourquoi tant de femmes s’acharnent-elles à faire nommer évêque ce prêtre-là et non pas un autre ?
Outre Plaute, Térence et Lucrèce que j’ai nommée il semble avoir connu Rabelais et Montaigne et c’est bien tout. […] Voltaire fait observer, à propos des Précieuses ridicules, que « l’envie de se faire remarquer a ramené depuis le style des précieuses » et il nomme en note Tourreil (celui dont Racine disait, en lisant sa traduction des Philippiques : « Le bourreau ! […] Il y a quelque part un petit discours sur l’astrologie qui est tout plein de bon sens spirituel, si bien qu’en vérité on le dirait dirigé contre la médecine : « Madame, tous les esprits ne sont pas nés avec les qualités qu’il faut pour la délicatesse de ces belles sciences qu’on nomme curieuses, et il y en a de si matériels, qu’ils ne peuvent aucunement comprendre ce que d’autres conçoivent le plus facilement du monde. […] Quand on a nommé comme grands vicieux flagellés par Molière, Don Juan, Tartuffe et Harpagon, ce que je n’ai pas manqué de faire, l’on a bien tout dit. […] Si Onuphre est nommé arbitre dans une querelle de parents ou dans un procès de famille, il est pour les plus forts, je veux dire pour les plus riches, et il ne se persuade point que celui ou celle qui a beaucoup de bien puisse avoir tort. » Ceci n’est pas très juste.
Certains ont l’élégance affiliée, la tendre joliesse et le charme des chansonniers du xiiie siècle et de ce Thibaut de Champagne que Moréas nomme souvent : Et le comte Thibaut n’eut pas de plainte plus douce Que les lays amoureux qui naissent sous mon pouce, et qu’une fois il appelle « le grand Thibaut, mon maître ». […] Il lui faudrait la reine Cléopâtre, Il lui faudrait Hélie et Mélusine, Et celle-la nommée Aglaure, et celle Que le soudan emporte en sa nacelle. […] Il y a des âmes de matin, de midi et de crépuscule, âmes diverses et qu’en des temps divers nous appelons de nos désirs nostalgiques ; — n’est-ce pas Mme de Beaumont que Châteaubriand nommait une « soirée d’automne » ? […] Henri de Régnier s’est aperçu que l’analyse la plus minutieuse laisse échapper l’essentiel même des choses et, pour ainsi dire, leur substance, ce que l’on ne saurait ni décrire ni nommer, ce que l’on ne saurait raconter, ce que l’on peut sentir, ce que l’on peut aussi faire sentir, à la condition qu’on ne le décrive pas, mais qu’on tâche seulement de l’évoquer. […] S’adressant un jour « aux jeunes gens pressés », l’auteur de la Chevauchée d’Yeldis écrivait : « Savez-vous qu’on a peur de nommer trop haut celui qu’on estime, de peur que la gloire ne l’enlève, et le gâte, et l’annule ?
Villemain à la Faculté des lettres (1832-1833), la mort d’Andrieux au mois de mai de cette dernière année laissa vacante au Collège de France la chaire de littérature française, et Ampère y fut nommé. […] Il faut savoir qu’Ampère, qui était déjà de l’Académie des Inscriptions depuis 1842, venait d’être nommé membre de l’Académie française en remplacement de M.
Tête de feu plus que de lumière, il avait, jointes à ses passions, les passions d’une époque enflammée de haine contre toute spiritualité, et, de tout cela, mêlé, confus et bouillonnant dans la cuve fumante de son cerveau, il ne devait guères sortir cette chose équilibrée, combinée, organisée, calme et redoutable qu’on nomme une philosophie. […] Il n’a pas non plus, quand il est cynique, le cynisme grandiose et titanesque de Rabelais, ce Michel-Ange de l’ordure, qui sculptait si superbement dans une matière que je ne nommerai pas, comme s’il eût sculpté dans de l’or.