Une fleur n’y saurait figurer qu’à la condition d’avoir un nom neuf, singulier et sonore, le cyclamen, le corylopsis. […] Le nom du signataire du présent article a été souvent prononcé dans toute cette logomachie, — et M. […] Ceux-ci étaient plus connus sous les noms de décadents et de déliquescents. […] Quant à savoir pourquoi il leur donne le nom de symbolistes, c’est moins facile, et je serais encore, à l’heure qu’il est, un peu embarrassé de le dire. […] Voilà encore, permettez-moi de vous le dire, des noms qu’on ne s’attendait point à voir réunis.
Ces deux noms ont été fort retentissants au commencement du dix-septième siècle, celui de Coeffeteau surtout, un des auteurs modèles de la naissante Académie française. […] Le même homme qui le premier en avait prononcé le nom, et qui en allait donner au moins la première image. C’était Balzac, grand nom alors, vain nom aujourd’hui, dont il faut expliquer les fortunes si contraires et toutefois si méritées, le même bon sens public ayant fait sa grandeur et sa chute. […] Il s’agit d’un des noms les plus obscurs de l’histoire littéraire, du père Goulu, provincial des feuillants, qui, sous le pseudonyme de Phyllarque, avait attaqué Balzac. […] Excellente leçon pour certains apologistes de nos jours, qui, par la même intempérance d’admiration, donnent le nom de grands poètes à des écrivains en prose.
Il y a des plus grands noms que celui de La Fontaine : ce sont les noms de fondateurs qui ont créé à la fois un art et une langue. […] L’histoire littéraire compte, aux treizième et quatorzième siècles, quantité de fabulistes qui se cachaient par modestie, ou peut-être pour se recommander, sous le nom générique d’Esope. […] Le plus souvent même le poète ne leur donne aucune propriété particulière, et l’histoire naturelle n’a rien à y prendre : ce sont des hommes du temps sous des noms d’animaux. […] Ne donnons-nous pas ce nom à sa science profonde de la vie, science qui ne condamne ni n’absout, mais qui fait voir toutes choses au vrai, et qui en porte des jugements dont peuvent s’autoriser également les gens sévères pour condamner, les indulgents pour absoudre ? […] C’est son vrai nom, et cet amour pour toutes choses ajoute à la gloire de ce goût ; car il n’y a pas peu de mérite, quand on aime tout, à savoir choisir.
Seroit-ce en effet un paradoxe d'avancer que son Héros n'intéresse que parce qu'il est Henri IV, c'est-à-dire, un Roi dont le nom, chéri de toutes les Nations, adoré dans la sienne, parle à tout le monde en sa faveur ? […] M. de Voltaire avoit donc raison d'être indécis sur le nom qu'on pouvoit donner à la Henriade. […] Quel que soit le nom qui lui convienne, le Lutrin lui est, sans contredit, très-supérieur, du côté de l'invention, & l'emporteroit à tous égards, si les Personnages qui y figurent étoient plus nobles, & l'action plus importante. […] Pourquoi employer tant de manéges, prendre si souvent le masque, se travestir en mille manieres, emprunter tant de faux noms ? […] du Belloy, sous le nom de Pierre le Cruel ; &c.
Un autre jour, ce nom de Watteau qui était, pour lui, comme un nom de famille, il n’en retrouvait plus l’orthographe. […] Il s’est mis à causer, sa mémoire a retrouvé des noms et du passé que je croyais sombrés. […] Peut-être, sans moi, se serait-il fait peintre, et doué comme il l’était, il aurait fait son nom, sans s’arracher la cervelle… et il vivrait. […] * * * Ce nom, ce nom de Jules de Goncourt, lu si souvent, accolé au mien, sur le papier du livre et du journal, je le lis aujourd’hui sur la plaque de cuivre incrustée dans le chêne des cimetières. […] Je lui fais demander son nom.
Tout problème psychologique contient donc des questions de classification et de nomenclature, questions délicates en lesquelles il faut viser à marquer les différences des phénomènes sans les exagérer, et à les désigner par des noms de la façon la plus adéquate, en usant librement des nomenclatures actuellement usitées. […] On serait donc tenté de lui retirer le nom de parole et de l’appeler, par exemple, la pensée parlée ou l’élément phonoïde de la pensée. […] Des deux formes de la parole intérieure, l’une justifie mieux son nom de parole, l’autre sa qualification d’intérieure. […] L’extension du sens des mots, dans une science qui veut être méthodique, ne doit pas se faire au hasard ; le droit d’attacher son nom au genre tout entier n’appartient pas à la première espèce qui a reçu un nom scientifique, quand cette espèce n’est pas dans le genre ou la plus caractéristique ou la plus riche en individus, à plus forte raison quand elle est morbide et exceptionnelle ; or tel est le cas de l’hallucination. […] Sous le nom fort acceptable de sensations internes, Bossuet comprend bien les souvenirs sensibles et les imaginations sensibles, mais aussi des phénomènes tout différents, comme les opérations du sens commun, peut-être même le plaisir et la douleur.
Aussi tous les Ouvrages de Courtils parurent sans nom d’Auteurs, ou sous des noms supposés.
Là-dessus les souvenirs des contemporains ne tarissent pas ; quand une fois le nom de Nodier est prononcé devant le bon Weiss (aujourd’hui inconsolable), devant quelqu’un de ces amis et de ces témoins d’autrefois, tout un passé s’ébranle et se réveille, les histoires, les aventures s’enchaînent et se multiplient, l’Odyssée commence. […] Pour nous qui ne le jugions que par le dehors, il ne nous a jamais paru plus fécond d’idées, plus inépuisable d’aperçus, plus sûr de sa plume toujours si flexible et si légère, qu’en ces dernières années et dans les morceaux mêmes dont il enrichissait nos recueils, fiers à bon droit de son nom. […] L’intérêt public, celui du monde proprement dit celui du peuple même ; on l’a vu aux funérailles de Nodier cet intérêt d’autant plus touchant ici qu’il est plus désintéressé, éclate de toutes parts ; le nom de celui qui n’a rien été, qui n’a rien pu, qui n’a exercé d’autre pouvoir que le don de plaire et de charmer, ce nom-là est en un moment dans toutes les bouches, et tous le pleurent.