Il est à regretter que les écrits qui paraissent de nos jours n’excitent pas plus souvent ce noble enthousiasme. […] La morale pose les fondements sur lesquels la gloire peut s’élever ; et la littérature, indépendamment de son alliance avec la morale, contribue encore, d’une manière plus directe, à l’existence de cette gloire, noble encouragement de toutes les vertus publiques. […] L’homme a besoin de s’appuyer sur l’opinion de l’homme ; il n’ose se fier entièrement au sentiment de sa conscience ; il s’accuse de folie, s’il ne voit rien de semblable à lui ; et telle est la faiblesse de la nature humaine, telle est sa dépendance de la société, que l’homme pourrait presque se repentir de ses qualités comme de défauts involontaires, si l’opinion générale s’accordait à l’en blâmer : mais il a recours, dans son inquiétude, à ces livres, monuments des meilleurs et des plus nobles sentiments de tous les âges. […] Un caractère élevé redevient content de lui-même, s’il se trouve d’accord avec ces nobles sentiments, avec les vertus que l’imagination même a choisies, lorsqu’elle a voulu tracer un modèle à tous les siècles. […] Ce système est devenu odieux à quelques personnes, par les conséquences atroces qu’on en a tirées à quelques époques désastreuses de la révolution ; mais rien cependant n’a moins de rapport avec de telles conséquences que ce noble système.
La vie éternelle, si je comprends bien ce jeune lévite mystérieux, n’est pas un repos ; ébauchée ici-bas, elle ne change pas de qualité après la mort ; après la mort, les hommes continuent le noble labeur de la terre. […] Cet enfant de dix-neuf ans écrit au courant d’une lettre familière une page que les historiens de la guerre feront bien de retenir : Si dans son ensemble il existe ici un esprit sain et noble, il est tout autre que celui de l’arrière et des dépôts. […] La merveille est que ce petit guerrier, qui sait éviter la bassesse sentimentale et l’aveuglement démagogique, conserve une noble humanité dans son âme, et c’est là le miracle de la raison française, la divine souplesse de notre race, quand elle atteint son point de perfection. […] Ils naquirent deux fois : de la terre de France, d’une vieille race où chacun est noble, et puis du péril national. […] Puisque nous voici avec le noble enfant Michel Penet (d’un esprit ravissant, plein de poésie), laissons-le nous présenter le petit chasseur Chocolat.
C’est là une noble tâche, et c’est peut-être le génie même de l’érudition de trouver ainsi les pièces justificatives à l’appui des jugements portés par une grande nation sur la suite de sa littérature. […] Froissart, quoique clerc et sacré prêtre, s’éprit d’une jeune demoiselle de noble maison. […] Le sens de cette confusion universelle, dans laquelle il vivait, était trop obscur pour qu’il fût tenté de le chercher et comment se serait-il ému de toutes ces destructions de la guerre, dont personne, ni peuple, ni noble, ni roi, n’était excepté ? […] George Chastelain appartenait à une famille noble du pays. […] Et toutesfois entre mes amers gousts, je treuve un assouagement et une sustance à merveilles grande en une herbe appelée memoire, qui est celle seule qui me fait oublier peines, travaux, miseres et afflictions, et prendre plume, et empleyer ancre, papier et temps, tant pour moy desennuyer comme pour accomplir et achever (si Dieu plaist) mon emprise, espérant que les lisans et oyans suppléeront mes fautes, agréeront mon bon vouloir, et prendront plaisir et délectation d’ouyr et sçavoir plusieurs belles, nobles et solennelles choses advenues de mon temps, et dont je parle, par veoir, non pas par ouyr dire. » Olivier de la Marche écrivait ces touchantes et nobles paroles en 1491.
Ce n’étaient pas des bourgeois, car ils n’étaient pas jaloux des nobles, c’étaient des marins aisés et ne dépendant de personne. […] En ce temps-là, il n’y avait de riches que le clergé et les nobles. […] Les dames nobles l’avaient en haute estime. […] Les dames nobles étant dans l’émigration, elle regardait comme son devoir de les remplacer en cela. […] Il avait fait la traite des nègres… Un peuple noble, bon seulement pour servir des nobles, en harmonie d’idées avec eux, est, de notre temps, un peuple placé à l’antipode de ce qu’on appelle la saine économie politique et destiné à mourir de faim.
« Si tu me trahis, je me trahis bien moi-même, quand je livre la plus noble partie de moi-même à mon grossier désir. » — Les rebuts ? […] Un si noble roi ! […] quelle noble raison ! […] How noble in reason ! […] … O noble fool !
Aussi la noble gloire n’est-elle plus possible dans cet ergastule révolté ! […] Ce Rodolphe Salis a vraiment de la race, dans le sens noble du mot. […] Je n’ai pas vu ce noble spectacle. […] Quel noble désespoir pour un artiste et quelle sainte pensée pour un hiérophante que de vouloir remettre toutes ces choses à leur place ! […] Le plus beau diadème de la terre posé sur la plus noble des têtes n’égalerait pas en splendeur cette largesse inutile.
. — Jules Lefèvre est un poëte qui mérite des égards, de la considération : il a quelque chose d’élevé, le culte de la muse et des nobles sentiments ; mais on n’a jamais rien vu de plus fatigué ni de plus manqué en général que ses efforts poétiques. […] — Un autre poëte, moins docte, plus facile et souvent aimable, Ulric Guttinguer, connu de nous pour avoir chanté autrefois notre lac, et qui vient aussi de rassembler ses vers en un seul volume sous ce titre : Les Deux Ages, cite, dans sa préface que nous avons sous les yeux, un passage de Jules Lefèvre, en l’accompagnant d’éloges qui prouvent au moins que tout n’est pas épine dans le sentier : il accorde sans hésiter à son confrère non-seulement la conscience poétique noble et puissante (ce qui n’est que juste), mais encore le génie intime et pénétrant. — Nous ne nous chargeons que de noter en courant : les Aristarques de l’avenir décideront.
Cette transposition, au lieu de ont rajeuni l’herbe, était autrefois admise dans le style le plus noble ; elle n’est plus reçue que dans le style familier, et encore faut-il en user sobrement. […] Cette raison de ne pas se moquer des misérables, a l’air d’être peu noble et peu généreuse.