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299. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Après les Orientales, œuvre de maturité radieuse et de soleil, nées, pour ainsi dire, dans l’août de sa jeunesse, sont venues les Feuilles d’Automne, comme une production plus lente, mûrie plus à l’ombre et plus savoureuse aussi : les Chants du Crépuscule offrent maintenant une autre nuance. […] Pourtant un inconvénient est à craindre dans ces productions lyriques trop fréquentes, surtout quand on tient à les rattacher, ainsi que fait l’auteur, à des cadres distincts et composés : c’est qu’au lieu de réfléchir fidèlement dans les vers les nuances vraies qui se succèdent dans l’âme, on ne crée, on ne force un peu, on n’achève exprès des nuances qui ne sont qu’ébauchées encore ; c’est que, pour compléter sa corbeille de fruits, on n’en ajoute, aux naturels et aux plus beaux, d’autres plus énormes d’apparence, mais artificiels et nés à la hâte dans la serre échauffée de l’imagination. Je sais bien qu’après tout la manière dont les fruits naissent en poésie ne fait rien à l’affaire ;l’essentiel est ce qu’ils sont et ce qu’ils paraissent au goût : mais le mal serait que le goût y découvrît quelque chose du procédé factice, artificiel, qu’un redoublement d’art eût peut-être recouvert, fondu, dissimulé. […] À la dixième fois, on la sent mieux encore, et les larmes involontaires qu’elle fait naître recommencent de couler. 

300. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

P. de la Ramée, en 1515 dans un village du Vernandois, soutint avec succès, en 1530, pour être maître ès arts, sa fameuse thèse contre Aristote ; mais, ayant redoublé ses attaques dans deux livres latins, il fut condamné en 1543. […] Étienne Pasquier, en 1529, eut pour maîtres Hotman à Paris, Cujas à Toulouse, Aleiat et Socin en Italie, débuta au barreau en 1549, et plaida en 1565 pour l’Université contre les Jésuites. […] Blaise de Monluc, en 1502, près de Condom, en Armagnac, contribue en 1544 à la victoire de Cérisoles, et s’illustre en 1555 par la défense de Sienne. […] Biographie : Pierre de Bourdeille (vers 1534-1614), en Périgord ; on le trouve successivement en Italie, en Écosse, en Angleterre, dans l’armée du duc de Guise pendant la 1re guerre civile, avec les espagnols dans leur expédition contre les Barbaresques, en Espagne, en Portugal, en Italie, à Malte : il prend part à la 3e guerre civile, devient chambellan de Henri III, est exilé de la cour en 1582, et songe à passer en Espagne, quand une chute de cheval le met pour quatre ans au lit, et pour le reste de ses jours le condamne au repos. — Éditions : princeps, 1665 : ainsi le xvie s. a ignoré Brantôme ; éd.

301. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Que ce soit dans un livre ou bien sur une scène, ils sont nés pour représenter. […] À chaque grande époque où naît, renaît, s’épanouit la poésie, il semble que les ressources de la langue, images, rhythmes, sons, se présentent vierges devant le poète. […] Ainsi naissent, ainsi vivent, se survivent des formes qu’il faut périodiquement anéantir. […] Car celui-là naquit poète, apte au lyrisme, prompt comme aucun à généralises ; il fut perdu par un principe.

302. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Avec ses mérites de style et de pittoresque, la comédie du xvie  siècle est donc purement littéraire et artificielle : le théâtre comique est encore à naître. […] Dimanche, le marchand, créancier des gentilshommes, et pour être payé en monnaie de singe ; Madame Jourdain, toute proche du peuple, par son bon sens, sa tète chaude, sa parole bruyante, et sa bonté foncière ; Chrysale, la ganache bourgeoise, épais et matériel, tout occupé de son pot, père et mari sans dignité et sans autorité ; Jourdain, Arnolphe, les bourgeois vaniteux, qui jouent au gentilhomme, prennent des noms de terre, ou frayent avec des nobles dont la compagnie leur coûte cher ; Madelon. […] Pierre de Larivey, vers 1540, mourut après 1611. […] Jean-Baptiste Poquelin, à Paris, le 15 janvier 1622, fils de Jean Poquelin, tapissier valet de chambre du roi, de qui il eut en 1637 la survivance, fut élevé au collège de Clermont, et se fit recevoir avocat à Orléans. […] Regnard (1655-1709), à Paris, fils d’un riche bourgeois, voyagea en Italie, en Alger (où il fut esclave), en Hollande, en Pologne, en Suède, en Laponie, en Allemagne ; il écrivit pour la Comédie-Française, pour les Italiens et pour la Foire.

303. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 358-361

Bourdaloue, [Louis] Jésuite, à Bourges en 1632, mort en 1704 ; le Fondateur de l’Eloquence Chrétienne parmi nous, & le plus parfait modele de cette Eloquence forte, convaincante & rapide, qui entraîne l’esprit & triomphe de la résistance. […] Bourette, [Charlotte Renyer] ci-devant Madame Curé, plus connue sous le nom de Muse Limonadiere, née à Paris en 1714.

304. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 69-73

COUTEL, [Antoine] à Paris en 1622, mort à Blois, où il avoit passé la plus grande partie de sa vie ; Poëte oublié, dont le Recueil de Poésies a pour titre : Promenades de Messire Antoine Coutel. […] COUTURE, [Jean-Baptiste] Professeur d’Eloquence au Collége Royal, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, dans le Diocese de Bayeux en 1651, mort en 1728.

305. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 264-267

FAYE, [Jean-François Leriguet de la] de l’Académie Françoise, à Vienne en Dauphiné en 1674, mort à Paris en 1731. […] FAYETTE, [Marie-Madelaine Pioche de La Vergne, Comtesse de la] née en 1633, morte en 1693.

306. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

Vincent-les-Moissac, au Puy en Velay en 1719. […] Bossuet, qu’ils avoient une façon de penser toute philosophique, & que s’ils étoient nés à Londres, ils auroient donné l’essor à leur génie, & déployé leurs principes, que personne n’a bien connus, s’il n’avoit voulu grossir la Liste philosophique de deux noms, qui en seront toujours le fléau ?

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