Dix-huit suffrages étaient déjà assurés au cardinal Bellisomi ; Herzan sent le danger pour sa cour ; il obtient un délai nécessaire pour former la brigue du cardinal Mattei, plus agréable à l’empereur. […] Il jugea en conséquence qu’avant de se mettre à recueillir les votes du parti Mattei, il était nécessaire de faire certaines recherches afin de ne pas travailler en vain, et de vérifier si l’empêchement qu’il appréhendait dans l’autre parti était oui ou non insurmontable. Il se transporta donc chez le cardinal Braschi, et, dans un discours étudié, il lui rappela d’abord l’excessive longueur du conclave, aussi scandaleuse pour les fidèles que pénible à l’Église ; les inutiles épreuves tentées pour l’élection des cardinaux des deux partis ; l’urgence de terminer enfin et d’accorder à l’Église un chef alors si nécessaire. […] Qu’il pensait devoir seulement se borner à donner son vote quand les autres accorderaient les leurs à Chiaramonti ; que cependant il croyait devoir offrir un bon conseil à Son Éminence, en lui disant que, dans le cas où les tentatives pour Chiaramonti aboutiraient près de ceux de son parti, il voulût bien alors s’aboucher avec le doyen cardinal Albani, et faire ensemble les démarches nécessaires auprès des cardinaux du parti Bellisomi, déjà invités à se concerter avec lui. […] Cet argument consistait à démontrer que le refus d’une petite minorité n’empêcherait pas l’élection projetée, puisque le nombre nécessaire de suffrages était acquis à Chiaramonti.
Il faut être conséquent : si faire son salut est la seule chose nécessaire, on se prêtera à tout le reste comme à un hors-d’œuvre, on n’y sera point à son aise ; si on y met trop de goût, on se le reprochera comme une faiblesse, on ne sera profane qu’à demi, on fera comme saint Augustin et Alcuin, qui s’accusent de trop aimer Virgile. […] Si l’humanité est ainsi faite qu’il y ait pour elle des illusions nécessaires, que trop de raffinement amène la dissolution et la faiblesse, que trop bien savoir la réalité des choses lui devienne nuisible, s’il lui faut des superstitions et des vues incomplètes, si le légitime et nécessaire développement de son être est sa propre dégradation, l’humanité est mal faite, elle est fondée sur le faux, elle ne tend qu’à sa propre destruction, puisque ceux qui ont vaincu grâce à leurs illusions sont ensuite entraînés forcément à se désillu-sionner par la civilisation et le rationalisme. […] Tous les arguments tirés du passé pour prouver l’impuissance de la philosophie ne prouvent rien pour l’avenir ; car le passé n’a été qu’une introduction nécessaire à la grande ère de la raison. […] Il n’y a qu’un moyen de comprendre et de justifier l’esprit moderne : c’est de l’envisager comme un degré nécessaire vers le parfait ; c’est-à-dire vers l’avenir. […] Est-ce le bon sens d’ailleurs qui me fournira ces connaissances de philosophie, d’histoire, de philologie, nécessaires pour la critique des plus importantes vérités ?
Car l’époque, nécessaire, de la synthèse est venue, l’heure où se devait instituer l’œuvre d’art complète, à la fois rationnelle et sensationnelle, fondant, sous une formule dernière, les réalismes de Racine et de Hugo, — et c’est l’époque de Richard Wagner. […] L’activité de Richard Wagner et le dévouement du roi de Bavière sauvèrent l’œuvre : le Maître donna, dans les principales villes d’Allemagne, au profit du Théâtre de Bayreuth, des concerts, qui lui gagnèrent deux cent mille marks, et le « Royal Ami » intervint, chaque fois que ce fut nécessaire. […] peut-être n’est-il point nécessaire que nous l’admettions, car, certes, nous ne pourrions admettre, jamais, sans nous tromper, que l’artiste puisse composer quelque œuvre, s’il n’a, en son âme, la plus profonde sérénité. […] Elle signifie l’alliance, naturelle, nécessaire, des trois formes de l’Art, plastique, littéraire, musicale, dans la communion d’une même fin, unique : créer la vie, inciter les âmes à créer la vie. […] Wyzewa définit le wagnérisme comme une « doctrine esthétique » qui a la valeur d’une révélation philosophique et qui suppose « l’alliance naturelle, nécessaire, des trois formes de l’Art, plastique, littéraire, musicale, dans la communion d’une même fin unique, créer la vie, inciter les âmes à créer la vie. » Ainsi, cette doctrine s’applique-t-elle à toutes les formes de l’art, et surtout pas à la seule musique.
redoutable question, dont la dialectique longuement doit remonter aux invraisemblables et nécessaires origines naturelles de cet art excellemment fictif. […] Dès lors n’est-il pas nécessaire que ce littérateur exprime littérairement des sensations que d’autres auraient eues picturales ou musicales et qu’il aura littéraires. […] VI Ces considérations ne sont aucunement, on l’a jugé dès le début, une étude théorique sur l’art wagnérien ; j’ai négligé la suite méthodique et quelques entiers développements qu’eussent exigés une théorie ; encore ai-je voulu laissera l’écriture le ton d’une improvisation, avec les laisser-aller du style ici dans les familiarités du parler, là (quand m’y entraîne le sujet, et j’en demande pardon) dans les excessivités du lyrisme ; mes lecteurs m’excuseront — et peut-être me sauront gré — de n’avoir pas donné à ces trente-six pages les quatre ou cinq mois de labeur nécessaires à la correction de mes grammaticalités. […] mais ici c’est un langage précis, étonnamment grammatical (c’est-à-dire étymologique et syntaxial), d’une condensation inouïe dans la littérature allemande et d’un tel affinement ; c’est un langage de hautaine littérature, resserré en le strictement nécessaire du discours, émondé des préfixes et des particules vaines, tout de sommets, essentiel, et qui ressemble aux parodies d’un M. […] J’étais laborieux, mais défaillant du brio et des précocités nécessaires aux lauriers ; avec des labeurs de main nocturne et diurne versés, je ne me haussais qu’aux seconds rangs.
Le voisinage et la distance ne signifient pour eux rien de plus qu’un temps plus court ou plus long, un nombre plus petit ou plus grand de sensations, qui sont nécessaires pour passer d’une sensation à l’autre113. » — Nous répondrons que Platner n’en pouvait rien savoir et qu’il se borne à faire une hypothèse ; de plus, cette hypothèse est contraire à l’expérience. […] Nous ne saurions admettre avec eux que la coexistence soit construite dans notre esprit par le renversement de deux séries successives (comme les sensations nécessaires pour parcourir des yeux une table de gauche adroite et de droite à gauche). […] Schneider a montré que l’ombre en mouvement peut être remarquée même quand elle a une intensité dix fois moindre que l’intensité qui lui serait nécessaire pour être vue au repos. […] Tous ces cléments sensitifs étant donnés, nous avons les éléments nécessaires pour la représentation de l’étendue à la fois résistante et mobile. […] Quant au sentiment de l’équilibre corporel, il est nécessaire à tous les animaux, et il enveloppe, sous une forme confuse, le discernement des trois dimensions de l’étendue.
Le vaisseau de cent canons plus vaste que le Léviathan, et organisé par l’industrie miraculeuse inspirée des hommes, contient deux mille vies d’hommes dans son sein, les uns veillant à la manœuvre et à l’orientement des voiles pour balayer et recueillir dans leur éventail gigantesque le moindre souffle d’air qui se repose sur le lit plus lourd de la mer, afin de récolter ainsi le mouvement nécessaire de la route ; les autres, assis sur le pont, fourbissent les armes luisantes qui vont conquérir une région inconnue de la patrie. […] Douze cents pieds d’espace ouvrent à l’œil la vue nécessaire pour embrasser la masse et la beauté de l’église. […] « Et c’est vous-même qui, en défaisant par abstraction et pièce à pièce l’œuvre de la vie, en dépouillant la matière des propriétés qu’elle n’a pu se donner elle-même, c’est vous-même qui faites la preuve, par analyse, de l’intervention nécessaire et progressive d’un agent de la vie. […] XXIII Mais tout est mystère incompréhensible dans ce Cosmos, où l’existence, la volonté, la Providence de Dieu, le mystère de son action divine et absolue, sont eux-mêmes le mystère nécessaire, mais inexplicite. […] Car, si votre Cosmos matériel ne dit rien de ce qui est nécessaire à l’homme, il n’est pas humain, il n’est ni humain ni divin, il n’est rien.
L’enjambement, autrefois constamment nécessaire, est devenu un moyen d’expression nullement distinct des autres et ne sera plus employé que dans un but prévu, et par exception : l’analyse logique peut dorénavant coïncider avec le vers sans amener l’uniformité, car elle s’unit au rythme désinvolte et primesautier, et chaque ligne nouvelle (ou presque !) […] Aussi, à voir la différence de ses premiers livres et de ceux qu’il a publiés récemment, on sent que les rythmes nouveaux — appelons-les provisoirement rythmes subjectifs — étaient nécessaires à l’épanouissement de sa personnalité et en contiennent la forme naturelle. […] Le Socialisme est un mal nécessaire. […] Après le pouvoir absolu et imposé des anciennes métriques, la Poésie doit s’imposer à elle-même, en chacun de ses créateurs, des lois qui sont pour elle le socialisme, le mal nécessaire. […] Mais il est aussi atroce qu’inutile de chercher à avancer outre mesure l’aiguille de l’horloge en massacrant par la dynamite les amateurs d’opéra de Barcelone, et il n’est pas non plus nécessaire de déclarer que le goût seul du poète est la règle des vers.
Il m’a assuré qu’il lui était tellement attaché que, quand l’entreprise ne réussirait point, il en supporterait volontiers tous les frais, quelque considérables qu’ils fussent, et qu’il ne négligerait rien pour le tirer de la Russie, si avant peu on ne lui remettait pas les fonds nécessaires. […] Mon inclination m’engage à rester ici ; je sais que mon zèle peut y être nécessaire, que le candidat et la famille du prince Czartoryski ont de la bonne volonté pour moi. […] Jusqu’ici ma bourse ne me permet qu’à peine de me fournir les choses nécessaires. […] Le matin du 23, le vent devint si violent que le peu de voiles nécessaires pour gouverner fut emporté. […] De plus, M. le comte de Vergennes m’a donné une pension de 500 livres, qui, jointe à une gratification annuelle de 100 pistoles, m’assurera le nécessaire.