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460. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Le « Décadent » : Unité apparente du mouvement littéraire À l’époque du Décadent, il y eut, parmi les écrivains de notre génération, quelque chose comme un syndicat d’efforts pour faire cesser les enfantillages du père Hugo et de ses imitateurs, et pour refouler à l’égout les déjections littéraires de M.  […] Mais l’unité de ce mouvement n’était qu’apparente et devait durer peu. […] Individualistes à outrance, ils ne veulent pas admettre que la société égalitaire de demain soit une machine où tout sera réglé comme les mouvements d’une horloge. […] Il est vrai qu’il est aussi le seul qui ait retiré quelque profit du mouvement décadent, non point en numéraire, mais en considération et en prestige.

461. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

On ne distinguait que des mouvements de curiosité, et la tranquillité que l’armistice avait fait naître. […] Bonaparte, qui avait prévu le mouvement, s’y porte aussitôt. […] [NdA] Napoléon a fait non seulement unr écit, mais de plus un examen critique de la bataille de Rivoli, une suite d’observalions sur les principaux mouvements qui s’y rapportent (Mémoires, tome ii, pages 69-80 ; et tome iv, pages 27-34 et 52-70).

462. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Ainsi, dans les Cœurs nouveaux, où un critique subjectif aurait le choix entre des thèmes si divers, un esprit susceptible de s’impersonnaliser, ou plutôt de se personnaliser en autrui, discernerait avec netteté : 1º Une peinture réaliste de famille aisée et moderne, avec château et mail-coach, peinture en mouvement juste et de ton nouveau ; 2º Une fiction idéaliste traduisant la position d’un esprit indépendant et d’un cœur de bonne volonté parmi la chose sociale en douleur. […] La gaffe commune de ces ascètes bourgeois, pleins d’ailleurs et bedonnants de bonnes intentions, consiste dans l’oubli d’une notion expérimentale : que notre plaisir ne peut susciter la joie d’autrui, — et dans la négligence d’une vérité plus foncière : que nos mouvements affectueux sont d’ordre sentimental, tandis qu’une équitable construction sociale serait d’ordre rationnel et scientifique. […] N’arrêtons point les mouvements de charité.

463. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Voici un sublime bien différent : c’est le mouvement de l’ode dans son plus haut délire. […] Le mouvement suit le mouvement, et chaque verset s’étonne du verset qui l’a précédé.

464. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Ainsi, dans une assemblée, les grands mouvements d’enthousiasme, d’indignation, de pitié qui se produisent, n’ont pour lieu d’origine aucune conscience particulière. […] Or, ce que nous disons de ces explosions passagères s’applique identiquement à ces mouvements d’opinion, plus durables, qui se produisent sans cesse autour de nous, soit dans toute l’étendue de la société, soit dans des cercles plus restreints, sur les matières religieuses, politiques, littéraires, artistiques, etc. […] Une pensée qui se retrouve dans toutes les consciences particulières, un mouvement que répètent tous les individus ne sont pas pour cela des faits sociaux.

465. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

— Pour moi, je ne vois en Allemagne que des littérateurs clairsemés çà et là… Mais où est la littérature, où est le mouvement intellectuel ? […] Comme en Allemagne, je vois des littérateurs, mais je vois de plus une littérature, un mouvement littéraire perpétuel. […] Lorsqu’il écrivit ces lignes, l’auteur n’avait pas encore lu Pro aris, nouvelles poésies de M. de Laprade pleines de mouvement et de vigueur.

466. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

Enfin, peu accoutumés à méditer, la partie du langage qui peint les idées abstraites et les mouvements de l’âme se repliant sur elle-même, leur devait être presque inconnue. C’est le concours des philosophes et des poètes qui perfectionne les langues ; c’est aux philosophes qu’elles doivent cette universalité de signes qui rend une langue le tableau de l’univers ; cette justesse qui marque avec précision tous les rapports et toutes les différences des objets ; cette finesse qui distingue tous les progrès d’actions, de passions et de mouvements ; cette analogie qui dans la création des signes les fait naître les uns des autres, et les enchaîne comme les idées analogues se tiennent dans la pensée, ou les êtres voisins dans la nature ; cet arrangement qui, de la combinaison des mots, fait sortir avec clarté l’ordre et la combinaison des idées ; enfin cette régularité qui, comme dans un plan de législation, embrasse tout et suit partout le même principe et la même loi. Mais, d’un autre côté, ce sont les poètes qui donnent aux langues l’éclat, le mouvement et la vie ; ce sont eux qui, étudiant la marche passionnée des idées, apprennent aux signes des idées à se passionner de même.

467. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Que ces disparitions réitérées, ces coups mystérieux qui frappent comme à dessein des groupes révérés, des génies au faîte, les derniers chefs d’un mouvement accompli ; que tous ces coups soient autant d’avertissements religieux aux générations nouvelles pour se hâter, pour se serrer dans les voies où elles marchent et où elles n’ont bientôt plus de guides qu’elles-mêmes ! […] Dans cette première partie de sa vie littéraire, Scott ne fit pourtant que continuer et soutenir avec éclat le mouvement imprimé à la poésie anglaise à la fin du siècle par Beattie, Gowper, les ballades de Percy.

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